les choses sérieuses

jeudi 17 janvier 2008

Même sans l'avoir connue vraiment, j'imagine que l'atmosphère des premiers salons de l'auto, tout de suite après guerre, devait ressembler d'assez près à ce qui s'est passé le week-end dernier sous le chapiteau installé devant le parc des expositions de Metz.  Au programme une manifestation sur le thème du chauffage et des économies d'énergie.  La deuxième du nom.  Une surface doublée par rapport à la première l'année précédente.  Une soixantaine de stands, des enseignes et des affiches, des panneaux d'explication, des éclatés de radiateurs et de chaudières.  Quelques maquettes. Pas de quoi coucher dans la rue avec un ticket de chauffage en poche diront certains. Peut-être, mais en tous cas il aurait été  difficile, voire impossible d'imaginer à l'avance  à quel point les petites tables des stands ou les comptoirs d'information seraient  pris d'assaut par les visiteurs.  C'est bien simple, on se serait cru au bar du Trappiste à Metz  un samedi  à midi ou à la Toscane  un soir d'été.  Les chaises n'ont pas eu le temps de refroidir… D'où cette évocation  des salons de l'auto d'antan, de cette époque où il fallait s'inscrire pour mériter sa deuche, prendre rang pour  aller toucher à Billancourt sa quatre chevaux, montrer patte blanche et pédigree " Peugeotiste " pour être livré de la 203 noire de ses rêves  chez Jacquot.
Outre l'aspect anecdotique, c'est un vrai changement de repères que traduisait cette soif d'informations. Cette envie de discuter et de comprendre, de ne plus dilapider l'énergie et les ressources financières. Comme si, tout d'un coup, on avait pris conscience que demain on ne construirait plus, on ne vivrait plus comme aujourd'hui. Je vous assure que  cette image là était plus efficace que tous les Grenelle incantatoires et autres grenouillages réunis. Et la maison passive construite près de Sarrebourg, commentée à longueur d'après midi, ne devrait pas tarder à faire des petits du côté d'ici.
Et puis tant qu'on y est encore deux jolies surprises pour ce même week-end. A l'Enim tout d'abord. L'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Metz. Avec des portes ouvertes que je n'avais jamais, jusqu'ici, pris le temps de pousser. Dans le journalisme on vous explique souvent les choses à l'avance ou on vous les  commente après pour que vous ayez, comme on dit, " des éléments " pour le papier. Ce qui fait qu'à l'arrivée vous  vivez rarement les choses au présent.   Et là bingo.  Je tombe sur trois étudiants qui me racontent tout simplement ce qu'ils font et c'est passionnant. Comme une construction, comme un tableau comme une vie qu'on esquisse avec sérénité.
Dernière étape, un bar à vins de la rue des Piques. Rien à voir avec le reste ? Peut-être.  Si ce n'est que c'est bien ! Et que cela s'appelle " les vins s'enchaînent ". Steve, le patron, propose depuis quelques semaines des dimanches soir pas tout à fait comme les autres. Ces jours-là il débouche un grand cru du vignoble français ou étranger et le sert au verre. Yquem, latour, côte rotie et autres mouton rothschild. On le commente ensemble, on grignote une tranche de saucisson, on plaisante et c'est toute la rue qui devient belle. Il ne lui manquait pas grand-chose d'ailleurs avec les deux autres adresses de Thierry et de Georges. Des ouvriers ont commencé à travailler sur le rez-de-chaussée de la grange des Antonnistes… des poutres et des piliers superbes. Un bâtiment conforté  qui attend de connaître un avenir plus clair.
Bon, la semaine prochaine on reviendra aux choses sérieuses. Ou peut-être pas finalement…

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