Il était prof de lettres et est aujourd’hui inspecteur de l’Education nationale chargé de l’adaptation et de la scolarisation des élèves handicapés. Son nom est un prénom. Son  prénom aussi, c’est la moindre des choses ! Il  est barbu et porte des lunettes. Mais  bon, admettons. Il  a été l’infatigable animateur de la foire de Créhange (vous ne pouvez pas vous tromper c’est en sortant à droite sauf si vous venez de Moselle-Est, là c’est à gauche). Il y transformait, le temps d’une fin de semaine, une bourgade et son jardin des sports en une sympathique fourmilière commerciale et d’animation.  Je ne manquais jamais, lorsque je dirigeais la Foire de Metz, d’aller saluer  ce bonhomme et son œuvre.  Celle aussi de l’équipe qu’il avait réussie à monter avec les élus et les bénévoles. En plus de ça, notre bonhomme écrit avec une belle régularité dans certains journaux qui ne sont pas le nôtre, s’épanche sur des longueurs d’ondes  qui nous sont plus familières. Mais bon, là aussi, que voulez-vous ?

Auteur d’une série de livres parus  chez Dunod et chez Bayard, il a écrit, en 2004, un bouquin sur « l’art de communiquer avec les ados sans se les mettre à dos ». A quelques mois près, il pouvait faire tandem  avec Anne de Rancourt et ses « ados d’appartement » parus chez Chifflet. Oui mais elle, elle signe chez nous. Et  on en est bien contents !

Bref, j’aime bien aussi Jean-Marc Louis. C’est qui ? Mais l’auteur du livre dont je voulais vous parler. A force de dire qu’ils n’ont que des prénoms on finit par oublier de citer leur nom.  C’est lui le prof, l’inspecteur, le barbu. Aux Presses  de la Renaissance, il vient de faire paraître son « itinéraire d’un angoissé heureux ». J’avais dit à Aurélia Salinas  il y a quelques semaines  que  cela pourrait peut-être faire un truc  sympa. Un bon plan pourquoi pas. Et puis ça ne s’est pas fait,  une dénommée Dounia qui  devait passer avant mais qui minaude et s’esquive. D’autres sujets qui arrivent,  pas le bon téléphone pour Jean-Marc  ou plutôt pas les bonnes personnes pour le décrocher. Quand  un sujet part mal faut pas trop insister tout de suite. En général il revient tout seul.

Et puis  samedi, en rentrant de deux reportages, je revois la couverture sur le bureau de ma consœur.  Un bonhomme qui court après des emmerdes et de la grisaille… Un autre juste à côté qui a fait de ce buisson d’épines un ballon qui flotte dans le vent.  « Comment bien vivre avec son angoisse » dit le sous-titre du livre.
Je revenais d’une marche aux flambeaux  pour  des loupiots  dans les rues du quartier Impérial… plutôt gentil. Je revenais la veille d’une conférence du Medef sur la crise où il me semblait que mes interlocuteurs avaient pris le parti d’avancer, de rester droit malgré les bourrasques. Pas figés mais sûrs de leurs vertus. Oh je sais que ça va en faire  sourire certains et qu’il est plus facile de fantasmer sur les fonds secrets et autres parachutes dorés que de parler des vertus  de l’esprit d’entreprise et d’artisans. Moi, je dis que ces parents et ces enfants, ensemble dans la rue pour rire et s’émerveiller, c’était bien. Et que quand  Agnès Salmon, la patronne du syndicat du BTP  vous dit que le personnel dans une entreprise n’est pas une variable d’ajustement mais au contraire sa richesse et que l’activité est le sel de la vie…ça fait du bien aussi. Ces angoissés- là, s’efforcent d’être au moins autant heureux.
Citant Languirand, Jean-Marc Louis nous dit que maîtriser son angoisse n’est pas possible si l’on a une conception figée de l’existence humaine : « il n’y a de permanent que le changement ».  Et il rajoute : « L’équilibre humain réside particulièrement dans l’art  de s’accommoder de la réalité tout en sachant s’adapter aux évolutions». Alors on y va.

Merci Jean-Marc,  bon vent au bouquin et à l’auteur.

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