l’avenir est sur la bâche

jeudi 14 décembre 2006 12:00 par JPJ    Metz

Sur des centaines de mètres carrés la bâche s'étend, comme le rideau d'un théâtre dont on ne saurait plus s'il s'ouvre ou se ferme…Perforée elle laisse passer la lumière, du moins en partie. Et le vent juste ce qu'il faut pour ne pas transformer en cerf-volant une montagne d'échafaudages. 2000 mètres carrés de bâche, c'est l'une des plus grandes surfaces de ce type en France. C'est, selon vos habitudes sportives et vos références, le quart d'un terrain de foot ou 8 000 fois la surface de votre écran de télé. 2 000 mètres carrés qui sont venus  habiller les façades de l'hôtel de ville de Metz et de l'office de Tourisme. Deux des côtés de la place d'Armes se retrouvent intégralement sous cette housse qui nous invite à " construire l'avenir ", ou pour le moins à le contempler. Sous nos yeux levés la République nouvelle, vaste plaine nous appelle et Pompidou déjà se dresse, plus contemporain et muséal que jamais.
Ah oui, l'art contemporain…et pourtant ce n'est pas Cristo qui cette fois aurait emballé la mairie de Metz comme il avait emmailloté le Pont-Neuf à Paris ou le Reichstag à Berlin. Pas de Cristo de Rausch mais juste un ravalement de façade qui permet aux immeubles de se refaire une beauté et offre du même coup un support pour communiquer. Pour faire partager aux passants les certitudes de cet avenir en blanc et vert, en plans et perspectives, en dessins et desseins, en titres et slogans. Metz tourne une page, comment pourrait-on en douter ? Metz change de vitesse et c'est une évidence.
C'est d'ailleurs sous le signe du TGV que le maire de Metz a d'ores et déjà envoyé ses vœux… largement en avance sur les autres années. Il est vrai que pour une fois il s'est rabattu sur un sujet bateau (si l'on peut dire pour un train) plutôt que sur une des oeuvres du musée et qu'il vaut mieux, dans ce cas, être le premier. Surtout qu'en prime il vous offre les horaires. Du TGV, pas de la mairie.  Déjà un petit truc à retenir : les trains partiront le plus souvent de Metz à " 55 "  ( 16 h 55, 17h 55, 18h 55 etc…) notamment l'après-midi et ils quitteront Paris à  " 39 " sept fois sur 10.  Comptez  de 1 h 22 à 1 h 30 de trajet. Vous voyez bien , on s'y croit déjà. 25 ans pour se préparer ça donne de l'exercice et à coup de trois heures dans le train quand tout va bien, on a eu le temps de se préparer.
Bref, tout va bien. Et pourtant cela ne m'a pas empêché l'autre soir d'avoir un vrai coup de cœur à nouveau…pour Nancy. Aie ! je sais, c'est pas bien puisqu'on nous dit que c'est nous qui sommes les meilleurs, les plus fort-économiquement, les plus près du Luxembourg et du bon dieu derrière sa bâche. N'empêche qu'en sortant du musée d'art moderne sur la place Stanislas où m'avait mené une conférence à des chefs et créateurs d'entreprises (sur le thème de la Semaine et ça s'est bien passé), en prenant un verre au café Foy, en traversant cette ville avec ses jolies illuminations  j'ai éprouvé un sentiment d'harmonie  et de fluidité, de souplesse et de vie dont je me demandais où je pourrais bien les éprouver à Metz. Et je n'ai pas trouvé.
Sûrement que je devais être fatigué…ou bien alors il faudra penser à introduire un peu plus de douceur et d'humanité dans nos certitudes messines qu'elles soient présentes ou  à venir, colossalement affichées ou encore à esquisser. Construisons l'avenir, c'est écrit dessus, et vivons dès aujourd'hui  !