arrêts de travail en Lorraine

mardi 17 juin 2008 08:30 par JD    Lorraine

la chasse au gaspi.

L’Assurance Maladie se mobilise en Lorraine pour prévenir et contrôler les abus. En 2007, le montant des dépenses d’arrêts de travail a progressé de 3 % et devient, avec 247 millions d’euros,  le troisième poste de dépenses le plus important. Alors que le quart des arrêts de travail serait injustifié !

En Lorraine, les caisses d’Assurance Maladie du régime général (salariés) ont consacré en 2007, 247 millions d’euros pour indemniser les arrêts de travail pour maladies et accidents professionnels ; soit 12% des dépenses de soins de ville (hors dépenses hospitalières). Il s’agit du troisième poste de dépense le plus important après les médicaments (33%) et les honoraires des médecins (24%). Ainsi  181,7 millions d’euros soit les trois quarts de ces dépenses (73,4%) sont consacrés aux arrêts de travail pour maladie et 66 millions (26,6%) aux arrêts pour accidents et maladies professionnelles.

L’objectif 2008 est de maîtriser la tendance à l’augmentation actuelle des dépenses d’indemnités journalières de +3,6% en Lorraine (+3,4% en France). La situation reste préoccupante car sur les trois premiers mois de l’année, la Lorraine affiche une évolution de +4,3% (contre + 3,7% en France). Les médecins libéraux prescrivent 79% des dépenses d’indemnités journalières en Lorraine.  Les indemnités de moins de 3 mois représentent 47% en Lorraine contre 43% pour la France.

un quart injustifié
Les organismes d’Assurance Maladie Lorraine vont lancer, entre le 17 et le 26 juin,  une campagne d’information auprès des assurés par le biais d’affiches dans les cabinets médicaux et dans les entreprises. Ils veulent rappeler les bonnes pratiques à adopter en cas d’arrêt de travail : c’est l’état de santé du patient qui compte et c’est toujours le médecin qui décide de prescrire ou non un arrêt de travail. En 2007, en Lorraine, près de 200 entretiens ont été menés avec les médecins libéraux pour leur donner des outils et afin de les inciter à plus de vigilance sur leurs prescriptions d’arrêts de travail.

Depuis la réforme de 2004, l’Assurance Maladie contrôle davantage les arrêts de courte durée. En Lorraine, 14 083 personnes ont été rencontrées en 2007 contre 13150 en 2006. Ces contrôles ciblés concernent en priorité les personnes qui ont eu plusieurs arrêts de courte durée au cours des 12 derniers mois. En cas d’arrêt de plus de 45 jours, l’assuré est systématiquement convoqué. En 2007, 53 589 contrôles de ce type ont été menés en Lorraine et au cours du premier trimestre 2008, 18776 contrôles ont déjà été effectués. 19 224 arrêts seraient injustifiés sur les 74 718 contrôles effectués, soit le quart des contrôles.

2200 arrêts en un an
Les caisses peuvent désormais faire vérifier systématiquement la justification médicale des arrêts de travail prescrits par des médecins présentant un comportement aberrant dans leurs prescriptions. C’est ce qu’on appelle la mise sous accord préalable ; dans ce cas, le revenu de remplacement n’est versé qu’après accord du service médical. Seul un médecin de Moselle a été mis sous accord préalable en 2007 : il avait signé 22 000 arrêts alors que la moyenne est de 2000. Quatre médecins pourraient être concernés par cette mesure en 2008.

Les antibiotiques, c’est pas automatique. Mais la chasse aux abus et au gaspillage oui.