Jaulny soit qui mal y pense

jeudi 15 mars 2007

Ainsi donc le train inaugural de ce jeudi s'arrêtera-t-il finalement à la gare de Louvigny. Et la réception aura lieu, comme prévu, aux Prémontrés à Pont-à-Mousson. Sans Chirac certes, mais ça, c'est son affaire !  Après quelques errements qui auraient pu être comiques s'ils n'avaient été aussi  riches en arrière pensées, c'est le retour de l'église au milieu du village. Puisqu'on a construit une gare sur la ligne, à proximité de l'endroit où l'on voulait se rendre, autant s'y arrêter ! Monsieur de la Palisse pourrait être le parrain de la première rame du TGV Est. Jaulny, qui pendant quelques jours avait été retenue pour recevoir le débarquement des invités en pleine voie, devra se contenter de rester célèbre pour son château et son viaduc.

L'histoire de cette inauguration tarabiscotée aurait pu n'être que le fruit d'une accumulation de maladresses et de méconnaissances. C'eût été un peu fort, mais bon, on en a vu d'autres ! Si Philippe Leroy président du Conseil général de la Moselle et Jean-Marie Rausch, maire de Metz, ont dû mettre un moment les pieds dans le plat, menaçant de boycotter cette cérémonie c'est précisément parce qu'il ne s'agissait pas d'une simple maladresse. La suite d'hésitations et de reculs pour éviter de reconnaître le fait qu'une gare existe à Louvigny nous ramenait au temps des plus stériles querelles et du déni.

Pourquoi cette soudaine tension ? Pas seulement parce que le Conseil régional new look rêve de Vandières et d'une gare d'interconnexion qui soit en prise directe sur le TER. C'est aujourd'hui une question de philosophie plus que de réalisme. Demain, on verra. Pas seulement parce que Christian Poncelet  use de ses dernières prérogatives nationales pour tenter d'aiguiller vers les Vosges et le sud lorrain tout ce qui passe à portée de main. Pas seulement parce que cette inauguration et celle  de la ligne commerciale le 10 juin sont les dernières occasions de jouer une partition commune avant d'être plongés dans la vraie bataille du TGV. Celle qui commence une fois qu'on a le train et qu'il faut se montrer réellement attirant sous peine de favoriser la fuite.

Non , cette tension ressemblait à  la résurgence d'un malaise qui s'était installé il y a une quinzaine d'années. A la première proposition d'une liaison Paris-Baudrecourt obtenue par Jean-Marie Rausch, avait succédé une bordée de quolibets aussi bien lorrains qu'alsaciens sur cette ligne qui arrivait nulle part. C'est-à-dire pas chez eux.… Qui avait surtout le défaut de porter la signature d'un ministre d'ouverture au moment où la vague bleue de 93 réinstallait la cohabitation. Une ligne  qui, même par la suite,  a eu du mal à être digérée par certains. C'était notamment le cas de Gérard Lignac. Le président de l'Est Républicain se plaisait, à longueur de colonnes et à contretemps de sa rédaction, à plaider pour un train pendulaire plutôt que pour un TGV. Une solution qui aurait permis à la ligne Paris-Strasbourg de continuer à se couler dans son lit franco-français via Nancy. Et de tourner le dos à l'Europe, au Luxembourg, à l'Allemagne ! Qui seront d'ailleurs les grands absents de cette  fête.
Alors, ultime tentation franco-française ?  Jaulny soit qui mal y pense !

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