sondages, logements étudiant, bourgeois, visites...

dimanche 17 février 2008 09:50 par la Semaine Numérique    Metz

la campagne s'emballe.

Avec une bonne semaine d'avance sur le calendrier initialement prévu par certains  leaders, la campagne s'est emballée au cours des derniers jours. Deux facteurs déclenchants : la publication de deux sondages la semaine dernière et l'arrivée des vacances de février. Plus question de trop attendre. Les listes sortent, les programmes s'allongent et les visites s'annoncent. A ce jeu là, Dominique Gros a tiré le gros lot : Ségolène Royal sera mardi à Metz. Jean-Marie Rausch doit se contenter d'accueillir Jean-Jacques Aillagon ce vendredi. Les arguments et les polémiques pleuvent aussi : des "  bourgeois " que JMR voit sur la liste Zimmermann aux logements étudiants  qu'on veut construire après les avoir ratés. Dans trois semaines nous serons à la veille du premier tour.

branle-bas de combat
Douché par notre sondage, un peu rassuré par celui du RL (voir édito de La Semaine n°153) Jean-Marie Rausch est reparti en campagne de plus belle, ou du  moins fait-il donner ses troupes. Plus de temps à perdre.  Pour ménager ses forces tout en essayant de changer son image  d'acteur solitaire, ce sont ses colistiers qui s'expriment le plus souvent au cours des réunions, lui-même se contentant d'apporter son poids, son histoire, sa baraka jusqu'ici rarement pris en défaut. Pour faire bon poids ses partisans ont même invité ce vendredi Jean Jacques Aillagon, l'ancien président de Pompidou et ministre de la Culture un temps intéressé par la mairie de Metz, à participer à la réunion sur le thème du tourisme et de la culture.
L'institut européen d'écologie  est lui aussi appelé à la rescousse, 25 ans après ses heures de gloire, pour un partenariat "  significatif " dans le cadre de l'agenda 21. Enfin, la liste JMR sera finalement présentée ce jeudi 14, soit une semaine avant la date prévue initialement... En même temps qu'un projet de mandat sur 52 pages format A 5.
Un projet qui fera l'objet d'un séminaire  pour l'ensemble des colistiers samedi. Ils auront intérêt à être d'accord car tout cela sera distribué aux messins dès lundi. Pas d'objections, adopté !

l'enjeu national
Du côté de Dominique Gros la liste et les querelles internes sont déjà une vieille histoire même si certaines subtilités socialistes continuent à avoir la peau dure. Là aussi, il faut parfois apprendre à se protéger de ses amis. Galvanisé par les résultats de sondages venant confirmer son intuition, flatté d'être devenu potentiellement un centre d'intérêt national pour cause de basculement possible de la ville à gauche, Dominique Gros se construit soigneusement la stature qui va avec. Une étape que la venue de Ségolène Royal à Metz mardi prochain devrait encore renforcer. Manifestement il ne doute plus et sait bien que c'est demain ou jamais. Passant en revue avec application tous les points de son programme, rassemblant une fois les jeunes et une fois les politiques, Dominique Gros a entrepris de cogner sérieusement sur tout ce qui peut faire mal à la maison JMR. Avec une délectation un peu particulière pour Noël Jouaville notamment en ce qui concerne le logement étudiant et la place faite en général à l'investissement privé dans les équipements publics à Metz.
 

le commando
Équipe commando pour Marie-Jo Zimmermann : c'est un groupe d'une dizaine d'experts qu'elle a désignés sur sa liste présentée mercredi pour lui servir de " garde rapprochée " à la mairie. Pas la moindre trace de Jean-Louis Masson même si le titre d'expert lui avait été  publiquement décerné. Le nouveau découpage, un peu comme une équipe ministérielle, est une façon d'incarner le renouvellement et… de ne pas trop s'encombrer des UMP historiques qui figurent aux premières places de sa liste. Ceux-ci  seraient donc appelés à siéger à la CA2M dans les rangs des vice-présidents, voire mieux si opportunité.
Remontée elle aussi, déterminée à se battre jusqu'au bout, la députée et tête de liste UMP sent bien que c'est au cours des prochains jours, juste avant la pause que constituent les vacances de février, que les positions vont se confirmer ou s'effriter.  Après, il sera probablement trop tard et les règles des primaires au sein de l'UMP finiront par s'appliquer pour ou contre elle. Alors elle y va…
Et lorsque Jean-Marie Rausch se demande si les "  bourgeois de la liste Zimmermann "  verraient de gaité de cœur la ville passer à gauche pour cause de division  de la droite, elle le fustige allègrement, parle de son usure et du souhait de " 75 % des Messins de ne pas le voir réélu ".

l'embuscade
Et Nathalie Griesbeck ? Elle est placée en embuscade. Malgré un score tout à fait honorable dans les sondages (entre 15 et 17 %)  la députée européenne n'est pas pour l'instant placée directement sous le feu d'un adversaire acharné. Elle continue à construire sa liste qu'elle n'a pas encore dévoilée... Elle a enregistré quelques défections mais pas trop. Qui plus est il risque de retrouver du monde sur le terrain dès ce jeudi.
Entre-temps elle continue à dévoiler les aspects de son programme et se dit confiante... Confortée par la qualité de l'accueil sur le terrain. Laissant s'entre-déchirer JMR et JMZ il ne lui déplairait pas de profiter peut-être de la situation ou d'un accrochage pour se faufiler entre eux.
Comme en plus Dominique Gros ne la charge pas trop afin de ne pas insulter l'avenir entre les deux tours, elle se sent paradoxalement beaucoup moins seule qu'en début de campagne.

le Front doute
Restent les autres listes. Celles de la gauche radicale sont plutôt discrètes, mais les courants de pensée au niveau national se sont bien établis et les scores qui leur sont attribués par un sondage illustrent le fait que la liste d'union de la gauche PS-PC-Verts ne peut, au premier tour prétendre représenter à elle seule toute la gauche.

Côté Front national c'est encore le doute. Les scores dans les sondages varient entre médiocres et mauvais. Le remboursement des frais de campagne serait à lui seul un exploit. Or comme il n'y a plus guère d'argent à Paris ou à Metz dans les caisses, on a le profil bas.

2008 au créneau
Et puis, comme disait Brel, il y a Lebeau. Emmanuel Lebeau à la tête de sa liste 2008.com. Peut-être la démarche la plus civiquement désintéressée de tout le paysage. Un travail de fou, une présence souriante et tonique mais une notoriété qui ne se traduit pas en intentions de vote. Du moins pour l'instant. Du moins tant que l'objectif affiché reste le pouvoir. Une réunion hier mercredi à Queuleu, haut lieu de la souffrance face à l'occupation, symbole de la résistance prenait soudain valeur de symbole plus large que celui de témoigner son estime au monde combattant. Metz 2008.com doit se trouver d'urgence un créneau pour continuer à faire partie du paysage politique messin qu'on imaginerait difficilement sans eux.  Parce qu'après la campagne et l'élection des uns ou des autres, sans eux, cela risque vite de redevenir un peu monotone.