un peu de soleil dans l’eau froide

jeudi 13 novembre 2008

Voir les joueurs du FC Metz sortir rayonnants mardi soir de la pelouse du stade Gerland à Lyon avec une victoire à leur actif et une qualification dans leur besace a fait un bien fou à tout le monde. Dans notre région du moins… et chez les supporters de Marseille ou du PSG probablement aussi. Du culot, un peu de chance,  la dose presque habituelle de maladresse  en attaque mais une flamme en plus. Un déclic peut-être … enfin ! Comme un peu de soleil dans l’eau froide de cette saison, pour reprendre le titre d’un film de Jacques Deray au début des années 70, lui-même adaptation d’un roman de Françoise Sagan.
Sagan qu’on retrouve d’ailleurs  dès ce vendredi sur Arte avec Château en Suède.  La romancière y décrit le huis clos léger et cruel d’une famille. Guillaume Depardieu y fait sa dernière apparition à l’écran dans le rôle d’un dandy décadent.

Un peu de soleil aussi dans l’eau souvent tiède d’un monde  où  les défenseurs du lien social ont du mal à se faire entendre.  On ne se bousculait pas vendredi après-midi dans la salle du club de la presse de Metz pour la conférence de présentation des 100 ans de la liberté associative en Moselle. La faute aux agriculteurs qui défilent a-t-on dit. La faute aux vacances. Et du coup le monde associatif  autour de la table en finit par se demander  s’il ne sait pas se vendre ou s’il ne sait plus exister.  Ce secteur qui représente 10 % de la totalité des emplois en Moselle va proposer un vrai débat,  une belle réflexion. Dès la semaine prochaine pour se prolonger jusqu’en décembre. «  Aujourd’hui on ne vit plus dans la profondeur et dans le présent. On  n’aide que ce qui bouge, que ce qui change… Du coup nous nous retrouvons dans une culture absolue du projet pour le projet, qui finit par user et essouffler. Nous voudrions simplement que les gens soient bien ensemble et se parlent.  Pour cultiver la vie et réchauffer les liens ».

Un peu de soleil dans l’eau froide.  L’image de mon père, un maître d’école comme on disait alors (pas forcément en français d’ailleurs) dans le village  de mon  enfance près de  Bouzonville où il enseignait avec ma mère. Egalement secrétaire de mairie il aidait les parents  à régler leurs affaires de dommages de guerre ou autres dossiers de reconstructions le soir, apprenait à leurs enfants à compter, à lire, à s’ouvrir au monde, le jour. A greffer les arbres également. Il avait trouvé le moyen de créer  un journal et une imprimerie scolaire  aussi à bien à Bibiche qu’à Metz-Vallières ensuite. « Les castors », « le val du Rû »…
J’y avais écrit mes premières lignes.  Linogravure pour les illustrations, composition lettre par lettre… Puis le rouleau d’encre sur les caractères, les feuilles qu’on imprime et fait sécher une à une avant de les  relier.  40 ans plus tard, le jour où j’avais quitté le RL  il m’avait  remis tous les articles que j’avais pu écrire pendant les 20 ans passés au journal et qu’il avait soigneusement découpés jour après jour.  Nos lignes de vie avaient continué à se  rejoindre quotidiennement pendant tout ce temps là  sans que je le  mesure forcément.  

Ce numéro de la Semaine est le premier qu’il ne verra pas. Une page qui se tourne. Une autre qui s’ouvre, Blanche comme le prénom  de notre petite-fille née ce mardi. Comme le soleil de l’aube, un jour consacré à la victoire et à la mémoire. Les cordes du cœur parfois étranglent  celles de la voix,  tristesse et joie en attendant une sérénité retrouvée au nom de tous les liens…

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