six ans de prison

mercredi 15 novembre 2006

Six ans de prison pour avoir tué une fillette avec une ambulance volée.
 
Un jeune homme de 19 ans a été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) à six ans de prison ferme pour avoir fauché en 2005, avec une ambulance volée aux pompiers, quatre fillettes sur un trottoir, tuant l'une d'entre elles.

Le procureur de la République, Alain Jomier, avait requis entre six et huit ans ferme contre Mohamed Kamli pour des faits "gravissimes" alors que le prévenu n'avait pas de permis de conduire et qu'il était sous l'emprise de l'alcool.
M. Kamli, qui s'est également vu interdire de conduire un véhicule à moteur pendant cinq ans, devra en outre payer un total de 182.000 euros aux parties civiles au titre du préjudice subi.
A l'audience, dans une salle bondée où se trouvaient les parents des victimes, âgées entre quatre et onze ans, le prévenu, qui comparaissait pour homicide et blessures involontaires aggravés, a reconnu l'ensemble des infractions qui lui étaient reprochées.
Dans ses réponses hésitantes au président Alphonse Thiery, il a ajouté qu'il n'avait "pas de souvenir précis des faits" parce qu'il "avait bu".
Le 16 décembre 2005, M. Kamli avait volé une ambulance en intervention à Thionville et provoqué le terrible accident 350 m plus loin. Perdant le contrôle du véhicule, il avait percuté à vive allure --80 km/h selon les experts-- quatre fillettes qui rentraient chez elles après l'école.
Lola Pracek-Collignon
, 11 ans, avait été tuée sur le coup, tandis qu'une autre petite fille de quatre ans avait été grièvement touchée et restera dépendante d'une tierce personne jusqu'à la fin de ses jours. Les deux soeurs de cette dernière, âgées respectivement de neuf et onze ans, avaient également été touchées.
Après le drame, M. Kamli, dont le casier judiciaire porte cinq mentions pour vols, outrages à agent et rébellion, avait pris la fuite. Il avait été interpellé le même jour à Arlon, en Belgique. La tragédie, qui s'était produite peu avant Noël, avait bouleversé le pays.
Au prononcé du jugement, le père de la petite Lola s'est déclaré "satisfait" par la peine prononcée, ajoutant qu'il "espérait qu'elle servirait d'exemple à tous ceux qui ont un comportement irresponsable" sur la route.
Pour les parties civiles, Me Alfred Swiatly, avocat spécialisé dans les violences routières, avait demandé au tribunal "une peine en rapport avec l'horreur de cette affaire". "Dans le cas contraire, les familles ne comprendraient pas", avait-il ajouté.
Le ministère public a estimé que, par son "insconscience" et son "mépris", le prévenu avait "volé une vie, gâché une autre et brisé deux familles".
Défenseur de M. Kamli, Me Joseph Roth a tenté d'atténuer la responsabilité pénale de son client. "Vous n'instruisez pas le procès de la violence routière", a-t-il dit au tribunal. "C'est une imprudence, un accident que vous devez juger". Selon lui, "pour que la peine soit efficace, il faut qu'elle donne (à M. Kamli) l'envie de réparer".
Avant le prononcé du jugement, le prévenu s'est adressé, les larmes aux yeux, aux parents de Lola: "Si vous saviez comme je souffre". "Nous aussi", lui a répondu la maman de la petite fille.

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