un parisien pour l'ancien siège des HBL ?

Charbonnages de France ne souhaite pas commenter l'information, échaudé par de précédents projets qui avaient capoté. Mais un compromis de vente a été signé concernant l'ancien siège des HBL à Freyming-Merlebach avec une société parisienne, Innovatis. La cession pourrait se faire avant le mois de décembre. La fin d'un dossier épineux ?

Un véritable beffroi. L'ancienne direction des HBL symbolisait la toute puissance de l'industrie minière dans le Bassin houiller. Ce bâtiment aux flancs blancs et aux douze étages  est situé au carrefour autoroutier de l'A 4 et du tronçon de l'A 320 reliant à Sarrebruck. Jour et nuit, il était illuminé, faisant ainsi concurrence aux autres clochers de la ville de Freyming-Merlebach.

Construite en 1964, cette barre a également été le théâtre de nombreuses manifestations de mineurs en colère. Les mouvements revendicatifs étaient fréquents et pouvaient même se solder par une invasion de certains bureaux administratifs, avec bris de vitres, bureaux jetés par la fenêtre, affrontement avec les CRS ou blocage de l'autoroute voisine.
Depuis l'an 2000, elle n'héberge plus la direction lorraine de Charbonnages de France qui est située aujourd'hui dans les bâtiments administratifs du siège de Reumeaux, à Freyming-Merlebach. L'entreprise publique d'extraction minière est cependant encore propriétaire de ce bâtiment. Et, depuis sept ans, différentes entreprises s'y sont implantées, comme un centre d'appels, d'anciennes filiales des HBL ou un institut de formation aux métiers de l'esthétique et de la coiffure, l'Isfec. En 2003, on évaluait que 210 personnes travaillaient dans les différentes sociétés occupant l'ancienne direction des HBL.

Toute puissance des HBL
Avec la dissolution de CdF, programmée pour la fin de l'année, la vente de cet immeuble figurait parmi les dossiers prioritaires. Elle concerne le bâtiment lui-même mais également ceux situés à proximité. Et c'est peu dire que ce dossier est sensible, car, par le passé, deux compromis de vente ont déjà été signés mais n'ont pas abouti à la cession de l'ensemble immobilier. Il est clair que le bâtiment, pensé à l'époque de l'âge d'or énergétique, présente quelques handicaps, notamment en terme de circuits de chauffage ou d'isolation. Il suscitait notamment la convoitise d'investisseurs régionaux, qui avaient déjà fait leurs preuves dans la réorganisation de bâtiments administratifs ou spécialisés. Ces derniers étaient également attirés par la valeur symbolique de cette tour, témoin historique de la toute-puissance minière.
Mercredi 3 octobre, lors de leur dernière réunion, les membres du conseil d'administration de Charbonnages de France ont finalement privilégié le dossier présenté par la société Innovatis, spécialisée dans les programmes immobiliers de bureaux et qui a déjà mené à bien plusieurs opérations de ce type. Du côté de Charbonnages, on se refuse à commenter cette décision, confirmant la signature du compromis de vente et annonçant simplement que la cession devrait avoir lieu avant la fin de l'année. D'après nos informations, le projet présenté par Innovatis prévoit de conserver les locaux existants, la tour ainsi que les bâtiments à proximité et c'est notamment sur le prix d'achat proposé que la différence s'est faite.  
Un passage de témoin entre CdF et une société privée qui ne devrait donc pas modifier le paysage de Freyming-Merlebach, la tour trônant toujours comme un poste frontière de l'ancien Bassin houiller.