n° 140

jeudi 15 novembre 2007


  1. Yves Brungard écrit: (03/12/2007 21:44:01 GMT)
    n° 140

    Monsieur,

    Je me permets de réagir à l'article sur l'A31 paru dans la Semaine n° 140. Dans votre éditorial, vous accordez aux opposants à l'A32 la qualité d'opportunistes chevauchant l'air du temps favorable aux considérations environnementales, avec un brin d'égoïsme et une dose de grands principes.

    Je considère que tous les opposants à l'A32 ne cumulent pas l'ensemble de ces caractéristiques. Au sein d'Agirr, nous maintenons que le projet de doublement de l'A31 est une mauvaise solution à de vrais problèmes. La situation sur l'A31 ne sera pas meilleure avec ou sans l'A32.

    Tout d'abord, la limite du projet au Nord se trouve à Richemont. Le projet n'aura donc aucun effet positif sur la situation à Thionville et vers le Luxembourg. Or c'est bien dans ce secteur que se situent les prévisions d'augmentations du trafic les plus hautes. Par ailleurs, la part du trafic capté par le nouvel itinéraire sera marginal, selon les déclarations même des services de l'état. On cite le chiffre de 10 000 véhicules par jour. Ceci est corrélé avec le fait que cet axe vise le transit international, qui représente à peine 10% du trafic au niveau de Mondelange.

    Le projet d'autoroute est par ailleurs né dans un contexte sensiblement différent de la situation actuelle. Depuis les premières ébauches, de nouveaux axes sont apparus tels que le contournement sud de Metz, d'autres sont en cours de réalisation, tels que la mise à 2 x 2 voies de la D 955 en direction de Château-Salins, d'autres encore sont planifiés tels que le CD1 près de Bousse ou la VR52 au droit de Marange-Silvange. Autant de nouvelles routes qui concurrencent sérieusement l'A32.

    Les prévisions de trafic sont des sujets très polémiques. On reconnaît assez systématiquement dans les chiffres l'intention de ceux qui les présentent de les orienter dans le sens manifeste de justification à tout prix du projet. Pour reprendre le chiffre que vous relayez de 145 000 véhicules par jour à Richement en 2020, ce chiffre représente une augmentation moyenne de 3% par an. Vous prenez le soin de préciser que de telles prévisions ne se justifient qu'en dehors de tout cataclysme énergétique. Nous attendrions un peu plus de circonspection de votre part face à de tels chiffres, plus qu'une simple formule de précaution. D'ailleurs, ces chiffres sont contredits par les statistiques locales et nationales qui montrent une stagnation du trafic depuis 2001.

    Il va de soi que si on continue à investir selon les mêmes modèles économiques basés sur une énergie peu chère et considérée inépuisable, les soubresauts énergétiques vont virer au cataclysme. Il est de notre devoir et de celui de nos décideurs d'anticiper au contraire ceux-ci et d'orienter nos investissements vers une économie de moins en moins sensible au coût de l'énergie et du pétrole afin que la pénurie annoncée ne se traduise justement pas par un cataclysme. Les industries et commerces fondées sur des échanges nombreux entre des sites dispersés, facilités par les autoroutes, subiront de plein fouet le renchérissement des transports. Ceux qui auront misé sur d'autres ressorts de développement tireront mieux leur épingle du jeu.

    Alors nous souhaitons regarder l'avenir avec d'autres lunettes que celles du passé.

    Yves B.

    Membre d'Agirr

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