Francis de Taddeo

vendredi 14 septembre 2007 18:20 par la Semaine    Metz

" Je suis comme un guerrier sans épée"

Après six matches de championnat, deux points au compteur et surtout un seul but marqué en 540 minutes , nous avons demandé à l'entraîneur des Grenats pourquoi le FC Metz ne marque pas.


Après six matches, quel est votre bilan du FC Metz ?
Sur le plan comptable, nous sommes bien en dessous de ce que les gens espéraient. J'en suis bien conscient. Nous n'avons que deux points et cela inquiète tout le monde.

Ce qui inquiète surtout c'est le seul but marqué en six journées.

Comment justifiez-vous vos faiblesses offensives ?
Nous avons eu des occasions d'ouvrir la marque mais à chaque fois par manque de réussite et à cause d'un déficit individuel, cela a râté.  Hurler, crier, vociférer ne fera pas marquer des buts. En revanche, c'est vrai que l'on a du mal à multiplier les occasions, la faute à un milieu de terrain inexpérimenté en Ligue 1. C'est un poste clé, un point d'équilibre entre la défense et l'attaque qui permet d'accélérer le jeu, de le porter vers l'avant. Des joueurs comme Renouard, Agouazi ou François manquent quelquefois de bon sens, du vice de la Ligue 1. Comment leur reprocher ? Avant le début du championnat, Agouazi n'avait joué que 8 matches en Ligue 1 et François aucun. Nous devons leur laisser le temps de vieillir et ils deviendront de bons joueurs de Ligue 1.

Pensez-vous avoir commis des erreurs tactiques ?
On me reproche de jouer avec 5 joueurs derrière. Mais ce n'est pas le problème, c'est une mauvaise querelle. L'année dernière, le schéma était le même, on a marqué 51 buts et terminé deuxième attaque. Ca ne dérangeait personne. A la base, je joue en 4-4-2, seulement là j'utilise les joueurs disponibles. On parle aussi de "mes tâtonnemnents". Cela me fait sourire. L'année dernière, on me reprochait le contraire, de jouer toujours de la même manière. Je ne tatônne pas, j'essaye de trouver des solutions.

Quel est votre état d'esprit ?
Frustré… à un point énorme. Comme si j'étais un guerrier sans épée ou plutôt avec une épée en réparation. Je dois tenir tant que l'épée n'est pas revenue.

Gygax, Cardy, Barbosa, ce sont eux vos épées ?
Ce sont les tuteurs du groupe, étant donné qu'ils évoluent au poste de milieu de terrain. Des animateurs dans tous les sens du terme, dans le jeu, dans le groupe, lors des entraînements. ça nous manque. On a bati l'équipe autour de ces joueurs confirmés auxquels j'ajoute Bassong, blessé lui-aussi. Les perdre en l'espace d'une semaine à quelques jours du début du championnat a été  difficile.

Votre coup de gueule avant l'été contre la faiblesse du recrutement ne trouve-il pas une justification aujourd'hui ?
Quand j'ai signé avec Metz, les dirigeants m'ont dit qu'on ne pourrait pas avoir des joueurs renommés. Ce type de recrue a un salaire qui varie de 60 000 à 80 000 euros alors que la moyenne du club est de 20 000 euros. Un Dindane coûte 180 000 euros. Moi j'ai un Aguirre ou un N'Diaye qui doivent encore évoluer. J'avais deux solutions, soit prendre l'équipe en main soit refuser. J'ai dit oui en sachant que j'allais la construire avec les moyens disponibles en m'appuyant sur quatre joueurs clé. Et aujourd'hui elle me semble tout sauf stupide. Les blessés ne le seront pas éternellement et le vécu des joueurs qui viennent de perdre cinq matches va mener à une équipe plus efficace.

Vous sentez-vous menacé ?
Je suis menaçable et menacé comme tous les entraîneurs de Ligue 1. Mais cela ne me préoccupe pas. Quand les choses vont mal, je le dis. Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de malaise.

Propos recueillis par Aurélia Salinas