Double triangle, pointé de la gauche vers la droite en général… Je ne sais pas précisément qui a appuyé sur la touche avance rapide des municipales à Metz mais depuis quelques jours les choses s'emballent. Aux images longtemps convenues des semaines précédentes, aux petites phrases plus irritantes qu'assassines, aux rumeurs et aux humeurs entretenues a succédé le temps des décisions lourdes. Un retrait, un sondage, une gauche qui se déchire comme rarement jusqu'ici, une droite qui se jauge et se déteste de plus en plus cordialement. Des conférences de presse qui ressemblent à de la télé réalité,  des blogs comme autant de flippers qui finissent par rendre tout le monde maboule !

 " La mairie, ce n'est pas mon truc " déclare en substance Jean -Pierre Masseret comme s'il n'avait jamais rêvé d'autre chose que du Conseil régional qu'il préside. Le marathonien qui parlait pourtant du plaisir des courses longues, de l'ivresse de l'endurance, de son envie d'un combat singulier contre Jean-Marie Rausch a choisi de renoncer avant même que ne soit donné le départ. Il voulait être acteur du dossier. Il l'a été mais il est vrai qu'il n'avait pas précisé le rôle…

" C'est mon affaire de veiller à ce que tout se passe dans l'ordre pour la désignation du  premier des socialistes de Metz " affirme Jean-Marc Todeschini, le patron du PS Mosellan en voulant siffler la fin de la récré et des querelles. Et il balance aussi sec les résultats d'un sondage qu'il espère propre à dégonfler certains cigares,  à calmer certaines ardeurs à gauche. Et peut-être même susceptible d'en réveiller d'autres à droite. Un fusil à deux coups et sans recul pour plus de confort. De bonne guerre peut être mais assez nouveau dans le genre. Dominique Gros respire… Pierre Bertinotti soupire, Richard Lioger transpire…Dans un mois 622 socialistes messins auront le sort des candidats entre leurs mains…

Avance rapide aussi pour Jean Marie Rausch. Son menu quotidien des derniers jours en témoigne. Finis les programmes d'activité allégés de l'an dernier. Le test d'effort électoral est en cours… les palpeurs et instruments de mesure sont en place et ce bulletin là , c'est lui même qui se le signera.. Un œil fixé sur la ligne bleue de l'UMP, sur les courbes de ses sondages comme sur les scores  de Marie Jo Zimmermann. … Un autre,  plus attentif qu'il ne veut bien le dire sur Pompidou. Pas encore pour programmer l'inauguration mais pour que tout cela se mette vraiment en route et dans les prix. Les maires de la CA2M veulent des garanties pour assumer leur premier bilan d'agglo devant leurs propres électeurs.
Avance rapide… Nathalie Griesbeck clame urbi et orbi, à Metz comme à Strasbourg qu'elle a pris sa décision mais refuse de dire laquelle !. Marie-Jo Zimmermann se délecte du sondage du PS qui, en cas d'éclatement, la met en tête à droite au premier tour et construit sa position à Paris. François Grosdidier la lui savonne… C'est encore une fois Sarko qui sera le juge…C'est lui qui détient la clef de l'investiture UMP, devenue le sésame de la mairie de Metz….Pour l'instant, sous ses bâches, la grande maison de la place d'Armes attend. Les travaux devraient bientôt se terminer et livrer une nouvelle façade, toute de douceur avec sa pierre jaune et ses boiseries traitées dans un ton mastic. Avec des grilles rénovées qui prendront par endroit des allures de portes d'or….
Avance rapide pour tout le monde donc…mais dans une ville qui s'est distinguée par son taux d'abstention record aux dernières municipales, il serait peut-être utile, avant de vouloir enregistrer, de s'assurer que le disque des Messins est bien compatible !