municipales à Forbach

vendredi 14 mars 2008 11:20 par MV    Forbach

Stirnweiss n'en a pas fini !

Il y aura finalement deux listes à Forbach dimanche prochain. L'une de droite, emmenée par le maire sortant Charles Stirnweiss. L'autre de gauche, dirigée par le conseiller général Laurent Kalinowski. Négociée au cours de la journée de lundi, l'alliance  des listes Stirnweiss et Peyron leur donne arithmétiquement une large avance, puisqu'ils représentent 63% des voix. Un scrutin plus ouvert qu'il n'y paraît  et un maire sortant qui aura à négocier avec deux oppositions au sein de son conseil s'il est reconduit, celle de la gauche et celle d'une partie de sa liste.

L'incertitude à droite n'aura duré que quelques heures. Lundi au petit matin, Charles Stirnweiss, que les résultats du premier tour mettaient dans une situation délicate, décrochait son téléphone et contactait Christian Peyron.
Avec ses 26%, ce dernier se trouvait dans une position paradoxale. Pour une première candidature sur son nom, c'est une indéniable victoire puisqu'il se positionne à une dizaine de points de Stirnweiss qui tient la ville depuis 1995. Mais Peyron sait aussi que, faute d'alliance, ce score le cantonnera durant de longues années à un rôle d'opposition, ne lui ouvrant que 3 ou 4 des sièges du prochain conseil municipal. Un rôle de second couteau, avec une bien faible existence publique. Paradoxe du système avec sa dose de désignation à la proportionnelle.
La victoire de Peyron, c'est celle d'une équipe, d'une méthode, d'un programme. Parmi eux, plusieurs ont goûté à la politique sous l'ère Jean-Eric Bousch. L'emblématique maire de Forbach que Stirnweiss avait battu il y a treize ans, lors du combat de trop.

avec le PS... difficile
Une alliance, la rumeur populaire l'annonçait possible dimanche soir avec Laurent Kalinowski, le leader de la gauche. L'image d'une poignée de main appuyée entre les deux hommes, quelques minutes après le scrutin définitif, nourrissait les plus folles supputations. Mais s'ils annoncent s'apprécier, la fusion parait délicate. Dimanche soir, Kalinowski le déclarait sans hésitation, " nous ne ferons pas alliance. " Le Dr Peyron se montrait plus réservé, " Je l'apprécie énormément, il n'y a pas eu d'attaque entre les deux équipes." La politique, souvent une question d'intérêts, et les deux hommes avaient les mêmes: fragiliser le maire sortant. Mais cela, c'était avant le premier tour. Le suffrage passé, vient le temps de la machine à calculer et de la composition d'une équipe susceptible de remporter et de diriger la ville.

à droite... subtil
Exit une fusion à gauche, direction la droite. Les discussions ont " été longues ", expliquait mardi dernier Christian Peyron. " Au départ, reconnaît Stirnweiss, chacun savait jusqu'où  il souhaitait aller. Mais si je voulais ouvrir, il fallait que cela se voie, pour investir dans l'avenir. " Résultat : 10 places sur 35 à l'équipe de Christian Peyron, donc huit dans les trente premiers et la garantie d'un poste de vice-président à la communauté d'agglomération en cas de victoire de la droite.
Quant au programme de Stirnweiss, il est également repatiné. "Le résultat de dimanche soir nécessite peut-être de ralentir certains investissements. Et nous ferons également une pause fiscale", déclare Charles Stirnweiss. Concrètement, cela signifie que le dossier des finances de la ville, au cœur de la campagne menée par Christian Peyron, figurera en tête des priorités si la droite l'emporte dimanche soir. Autre enjeu, parmi les idées chères à l'équipe Peyron, la question de la sécurité. "Nous aurons un retour de la police municipale dans les quartiers", annonce-t-il.
Une répartition des rôles que le maire sortant résume avec une formule dont il a le secret. "Pour le bilan général de nos réalisations par rapport à ce que nous avions annoncé, je n'ai aucun problème. Mais quand je regarde dans le détail, ce n'est pas assez rapidement suivi d'effets." Les hommes de l'équipe Peyron s'assureront dorénavant que tout sera fait.
Leur chef de file présente une répartition des rôles beaucoup plus ferme. En cas de victoire, "la majorité fonctionnera comme un groupe parlementaire. Nous aurons une influence importante et nous nous inscrirons dans un partenariat constructif." Et le vétérinaire d'enfoncer définitivement le clou...
"Si nous démissionnons, nous ferons démissionner le conseil municipal." Voilà Stirnweiss prévenu.

une gauche agacée
Du côté de la gauche, on observe logiquement d'un mauvais œil cette fusion effective des listes de droite. D'habitude calme, Laurent Kalinowski a du mal à cacher son agacement. Il sait aussi qu'il faudra sortir de son style policé s'il souhaite l'emporter. "Nous avons eu des sollicitations de M. Peyron et nous étions ouverts à ce qu'il nous rejoigne sur la base de notre projet." Une négociation qui s'annonçait de toute façon délicate... voire quasiment mort-née.
Face à l'alliance à droite, Kalinowski cogne : "On peut aujourd'hui s'interroger sur les vraies motivations de M. Peyron." Dans un de ses tracts, il a écrit "si l'on veut changer Forbach, il faut changer de maire"... En s'accordant désormais avec lui, il perd toute crédibilité. Tout cela renvoie une image de politique politicienne." Une gauche qui, elle, n'a visiblement pas rencontré de difficultés à s'entendre. Quatrième à Forbach, Ahmed Arab a réalisé un score de 5,46%. "Nous avons modifié notre liste pour l'accueillir ainsi que deux de ses colistiers", poursuit Laurent Kalinowski. "Nous représentons désormais la seule alternative possible. Et affichons un projet fort pour Forbach mais aussi pour toute la Moselle-Est."