400 personnes samedi à Paris pour une marche destinée à alerter nos contemporains sur les dangers liés au réchauffement de la planète, sur la nécessité surtout de réagir… Quelques dizaines ou à peine plus à Metz… Des chiffres qui impressionnent par leur faiblesse surtout quand on sait qu'il suffirait de toucher aux droits acquis ou à une parcelle du statut de quelle que catégorie professionnelle que ce soit pour provoquer des marées humaines cent ou même mille fois plus importantes. Légitimes certainement, mais celle là l'était au moins autant. Sauf que cette fois il s'agissait de se préoccuper des droits qu'on pouvait croire acquis pour des catégories qui n'ont encore pas les moyens de bloquer quoi que ce soit : les générations à venir.
Il suffit pourtant de suivre, ne serait-ce qu'une seule fois, une intervention de Jean-Marie Pelt pour se rendre compte que nous saccageons, en bonne partie par inadvertance et par manque de courage, notre planète. Un espace auquel, malgré les fantasmes qui ont pu exister, nous n'avons pas trouvé de remplaçant… 250 millions de réfugiés écologiques erreront demain à la recherche de nouveaux territoires suite à l'élévation du niveau des eaux… Les tempêtes et cyclones seront un horizon habituel. En plus de leur transmettre nos dettes et, probablement,  la charge de nous entretenir dans notre frénétique envie de vivre plus vieux, plus gais et plus bronzés,  nous léguerons aux générations à venir  ce cadeau d'une planète empoisonnée.
Oh certes tout n'est pas noir dans le paysage et l'intérêt pour ces questions existe même si les manifestations apparaissent squelettiques. Avoir vu, l'autre soir, le documentaire sur la terre vue du ciel devancer la soupe des séries américaines est un signal réconfortant… La sensibilisation faite dans les écoles, même et surtout chez les plus petits aboutit à des comportements un peu différents… Il faut donc parler à ceux qui viennent, les écouter et se dépêcher de leur faire partager le pouvoir. Leur sensibilité est essentielle et c'est de leur monde qu'il s'agit. Veillons à ce que l'allongement de  la durée de vie ne se transforme pas trop en décalage dans  la transmission des pouvoirs. Oh certes pas pour les tâches subalternes, dont on se débarrasse généralement bien vite mais pour le vrai pouvoir, celui de décider des choses…
Et puis, dernière note : comment n'avoir pas remarqué  au cours des dernières semaines un certain nombre de visages d'adolescents sur les avis de décès… Impossible de ne pas voir leur sourire. Impossible de ne pas comprendre entre les lignes ce que signifie l'expression " un départ brutal ". Le suicide des ados fait partie de ces tabous dont on évite de parler, qui sont autant de cyclones qui nous bouleversent eux aussi. Qui nous invitent à regarder différemment les gens et les choses, à les situer dans un contexte plus constructif.

Alors, plutôt que de nous servir de nos forces pour pousser notre boule vers le précipice, essayons de la tenir, non pour  la garder, mais pour qu'elle soit belle pour nos enfants. Nous avons rarement été  informés aussi vite sur tout ce qui finalement ne sert pas à grand chose… Tout est partout et finalement nulle part,  téléchargé, pod-casté, emballé sans être pesé… Tout sauf quelques informations simples et utiles. Le temps est peut-être venu de peser avant de s'emballer une fois de trop.