festival de l’écologie à Woippy

mercredi 15 octobre 2008 10:30 par JD    Woippy

« La nature n’a pas besoin de l’homme ».

Allain Bougrain -Dubourg et André Bercoff.

« L’ensemble du vivant pourrait se passer de l’homme et non l’inverse .»
Allain Bougrain-Dubourg a focalisé l’attention l’autre soir lors de l’inauguration du 1er festival de l’écologie et de la nature à Woippy qui a accueilli d’autres chantres de l’écologie et de la biodiversité, autrement dire de la nature.

Beaucoup de phrases fortes ont été dites lundi soir de la semaine dernière dans la salle Saint-Exupéry de Woippy dont la fameuse du poète-aviateur : « Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants. » Beaucoup plus percutantes encore ont été les remarques des prestigieux invités. Ainsi Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre de l’environnement, présidente du Crigen, Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie, Allain Bougrain-Dubourg,  journaliste, producteur et réalisateur André Bercoff journaliste, écrivain et François Grosdidier, député-maire de Woippy. Ils se sont livrés à un florilège de remarques autour de deux combats : la préservation de la biodiversité et la lutte contre les OGM. En vrac :

« Il faut transmettre aux enfants ce que nous ont laissés nos parents. »
« Nous devons être exemplaires dans les pays riches »
« Une vie inutile est une mort anticipée »
« Ne pas donner de valeur au vivant, c’est le mépriser. »
« Si les abeilles disparaissent, les hommes disparaîtront aussi. »
« Ce serait mieux de ne pas utiliser le Roundup » (NDLR : un désherbant)

Monsanto en ligne de mire
A tour de rôle les invités ont fait part de leurs inquiétudes sur les OGM, ces fameux organismes génétiquement modifiés. « Certains jouent aux apprentis sorciers. On veut mettre des produits sur le marché dont  ni la dangerosité ni l’innocuité  ont été vérifiées. » Concrètement un coupable est désigné : la firme Monsanto qui veut « devenir le maître du monde». Or il existe des variétés de maïs non OGM que l’on sait plus au moins résistants aux maladies, à la sécheresse, à l’humidité, aux insectes. « A Saint-Pétersbourg, on garde des graines de toutes les plantes, explique Jean-Marie Pelt. Mais cela n’intéresse pas les industriels qui ne peuvent pas les breveter et donc réaliser des bénéfices colossaux. » Les OGM seraient-ils pas un espoir pour certains pays où règne la famine ? Les invités n’y croient pas et parlent d’un devoir de précaution face aux incertitudes. « Aucun pays dans le monde n’a encore fait des études sur des rats à 90 jours pour vérifier ou infirmer la dangerosité des OGM » souligne Corinne Lepage qui rappelle aussi que « 80 % des Européens n’en veulent pas ».  On a parlé aussi des faucheurs de champs de maïs. Tous les intervenants se disent légalistes. Corinne Lepage rappelle qu’en Angleterre. Ce type de comportement est considéré comme de la légitime défense. Jean-Marie Pelt ajoute : « Au dessus de la loi, il y a la conscience. Mais il faut accepter la sanction. »

Le même raconte qu’il avait réalisé un herbier, en 1951, lors de ses études de pharmacie et que depuis, toutes petites plantes ramassées près de Rodemack n’existent plus. Le dialogue glisse alors des OGM vers les pesticides, les herbicides. « Tout le monde meurt. On ne sait pas de quoi…. »

Pollution des sols, de l’air, de l’eau, les dangers  sont partout. Les abeilles sont menacées. Qu’importe, on ne mangera plus de miel. Mais sans abeilles, pas de pollinisation, donc plus de fruits, ni de légumes.  Le plus petit être vivant est indispensable dans notre monde. C’est peut-être grâce à lui qu’on trouvera demain des ressources pour se nourrir ou se soigner.
François Grosdidier a encore évoqué l’écofiscalité expliquant que « ce n’est pas plus d’impôts, mais mieux d’impôts », que « le temps politique  est un cours court (merci au maître d'école c.f. les commentaires)  terme et le temps écologique un long terme »  et que « le réchauffement climatique va beaucoup plus vite qu’on ne l’imaginait. »

Des inquiétudes que l’on retrouve dans son livre : «Tuons nous les uns les autres». Entre  amiante, centrale atomique deTchernobyl, marée noire, canicule, vache folle, sang contaminé, grippe aviaire, téléphonie mobile, OGM, pesticides, lignes haute tension, incinérateurs, le fondateur d'Ecologie Responsable et poil à gratter de l'UMP pour les questions environnementales place chacun devant ses responsabilités.
Plus personne ne pourra dire : « Nous ne savions pas. »