coucou

jeudi 9 octobre 2008 08:00 par JPJ    Metz

«  Allez directement en prison. Vous ne passez pas par la case départ  et vous ne touchez pas 20 000 francs ». Ce sont les parties de  Monopoly de mon enfance qui me reviennent à l’esprit ces derniers jours en suivant l’actualité. Un peu comme si les bourses et  les gouvernements en étaient réduits à tirer  chaque jour une carte de la pile « chance » ou  « caisse de communauté » pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
 
« Réparation dans toutes vos banques : versez 22 milliards d’euros ». Une bagatelle ! Le tour précédent l’oncle Sam s’en était  ramassé pour 700 milliards. Même en dollars ça fait des sous. Nicolas Sarkozy, comme un coucou suisse ( tiens au fait,  ceux-là , on n’en parle  presque pas. Des Chinois qui avaient de quoi racheter le monde entier, pas trop non plus jusqu’à ce mardi où ils ont déclaré que ce n’était pas leurs oignons). Donc comme un coucou suisse, Nicolas Sarkozy apparaît sur le perron de l’Elysée pour accueillir les ministres, les présidents,  les banquiers et les assureurs.  Et pour nous  rassurer.  Pas de panique nous dit-il à nous qui jusque-là ne paniquions guère.  Peut-être qu’on devrait  d’ailleurs mais comme on n’y changera pas grand-chose et qu’on nous jure qu’on n’y laissera pas de plumes individuelles on finit par le croire.
La douloureuse on la paiera ensemble, au niveau de notre économie et de nos entreprises.  Probable aussi qu’on mettra tout ça, avec le reste, sur le bas  de la note laissée  à nos enfants. Passer les mille milliards de dette on ne compte plus de la même façon.
En tous cas les ministres ne paniquent pas… surtout celle de l’Economie… Pensant peut-être apporter une réponse aux problèmes de liquidités des banques elle s’est littéralement liquéfiée ou figée.
On aimerait de temps en temps passer notre tour mais les dés sont lancés et pas sûr qu’ils ne soient pas en partie pipés.
C’est au milieu de toute cette agitation, de ces réunions à cinq heures du mat et de ces chasses au trésor à minuit que Nicolas Sarkozy a lancé jeudi dernier les Etats Généraux de la presse écrite. Et vous n’allez pas me croire, mais pour l’occasion la Semaine était invitée à  l’Elysée. Enfin, juste moi ce coup-ci.  La prochaine fois je vous emmène, c’est promis. D’ailleurs j’ai même failli ne pas y aller.  Je n’ai ouvert mon courrier que le soir à 20 h 00… pour y découvrir la carte de la présidence pour le lendemain. Dorure, relief comme il faut et l’écriture qui va avec.  Le lendemain matin les TGV étaient bien sûr complets au départ de Metz. Une demi-heure de TER vers le sud et hop,  merci Nancy pour le 8 h 15 !
Gravillons dans la cour, perron et salle des fêtes. Soleil dans le jardin. Nicolas Sarkozy qui a cette faculté de sembler n’avoir pensé qu’à vous depuis toujours  taille un portrait de la presse et de ses lacunes. Il  confie son espoir dans l’écrit, sa confiance dans le payant. Stigmatise la distribution et les archaïsmes. Il  parle de la nécessité d’utiliser au mieux le milliard d’euros annuel d’aide à la presse écrite.  Il  fait un petit lapsus sur les entreprises de perte puis se raccroche aux branches. Presse bien sûr.
Il y a quelques semaines je vous le décrivais en acrobate…. Mais le plus fort c’est que, quand on y est, on a envie de le croire. Manque de chance le soir on tombe sur Paris Match et les photos posées dans la chambre d’hôtel avec Carla à New York. L’effet coucou le suit partout.
Allez Nico arrête, juste une minute devait déjà lui dire sa maman.

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