les feux de la rampe

jeudi 10 avril 2008 08:00 par JPJ    Metz

Depuis quelque temps il semble qu'on ait du mal à passer impunément par la Lorraine. La flamme olympique a donc bien fait de ne pas s'y aventurer ! Vous me direz qu'elle n'avait pas besoin de cela et vous n'aurez pas forcément tort. Mais ceci est une autre histoire. Revenons à nos visiteurs.
Pour nous conter de vive voix ce qu'il avait " oublié de nous dire" dans ses mémoires, Jean-Claude Brialy a fait il y a quelques mois sur les planches du théâtre de Metz un de ses derniers tours de scène. Autre monstre sacré, peut-être plus emblématique encore en ces temps où Saint-Germain-des-Prés apparait comme la nostalgie… de la nostalgie de 68 : Juliette Gréco. Elle a connu  l'autre  jour à Florange une défaillance à la fin de son tour de chant.  Un critique pleine de finesse de Chris Knoepfler dans le RL de ce dimanche, l'évocation délicate de Pascal Didier dans les  colonnes de ce numéro de La Semaine  nous  font vivre la façon dont  la  jolie môme, celle dont le nez était à la Seine ce que celui de Cléopâtre était au Nil, a dû  mettre fin prématurément à sa performance sur les planches  de la Passerelle.  A son récital, comme on aurait dit autre fois.  Gréco c'est l'éclat du jais et de jadis réunis.  " Semi-précieuse " se croit obligé de préciser le dictionnaire pour parler du jais. Comme si le mystère de cette gemme noire aux reflets bleutés ou celui de cette femme pouvait se mesurer.  A cheval sur sa légende et sa propre existence, Juliette Greco continue à faire s'aimer  d'amour tendre les poissons dans l'eau et les oiseaux du ciel, à nous inviter à la déshabiller….Il est des malaises qu'il faut cultiver de peur que ne se dissipe la vie. Des défaillances qui sont avant tout des clins d'œil d'humanité.
Dans un autre registre, moins consensuel celui-là, c'est la  Lorraine  qui aura marqué, très probablement, la fin des numéros de funambule industriel de Nicolas Sarkozy. Un  lever de rideau  le 4 février à Gandrange au petit matin. Des espoirs et des paradoxes entretenus, des repreneurs qui semblaient parfois sortis d'une opérette avec Dario Moreno et un Indien dans la ville pas décidé à faire du cinéma. Une sortie de scène sous forme de promesse d'investissements. Pas négligeable certes mais dur parfois  de se raccrocher aux branches quand on a mis la barre trop vite ou trop haut.  Même Carla n'y a pas pu grand-chose. L'armée non plus d'ailleurs… la filière kaki comme celle de l'acier se réduit. Les territoires stratégiques d'hier ne sont plus forcément ceux de demain. Tout se joue, dans les deux cas sur le fil de l'épée, sur la capacité à imaginer un avenir forcément différent.

Comme à Amnéville peut être...Ou à  Rombas ce dimanche matin. Des voitures immatriculées 60 et même 92 nous précèdent. Le centre Culturel est ouvert et l'expo de Vinci vit ses derniers quinze jours. " Ouvert tous les jours de 9h à 12h et de 14 h 00 à 19 h 00 ". J'avoue que j'ai dû me pincer pour y croire à cette histoire d'ouverture un dimanche matin. Mais c'est bien cela. Tous les jours  c'est tous les jours ! Violette, ma petite fille, aura droit à sa propre découverte et expérimentation du roulement à billes, du cliquet anti-retour, du volant à inertie. Rombas où le combat électoral a fait rage avec une âpreté peu commune. Rombas  dont le plafond de scène sert de décor aux engins volants imaginés par Léonard. Comme une invitation à reprendre son envol avec ses voisines. Pour d'autres rendez-vous en passant définitivement les feux de la rampe...

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