Julien Clerc
lundi 15 septembre 2008 09:00 par Paul Ricard |
"Je suis en recherche constante".
Trois ans après "Double enfance", Julien Clerc sort aujourd'hui lundi son nouvel album, " Où s'en vont les avions? " (Virgin/EMI), coréalisé par Benjamin Biolay, qui a apporté une touche pop et actuelle à la musique d'un chanteur "en recherche constante", même après 40 ans de carrière.
Outre certains paroliers habituels (Jean-Loup Dabadie, Maxime Le Forestier, Carla Bruni, David McNeil), Julien Clerc a fait appel à de nouvelles plumes, Benjamin Biolay, Gérard Manset et Gérard Duguet-Grasser. Le chanteur, qui aura 61 ans le 4 octobre, partira en tournée en décembre.
Pourquoi avoir fait appel à Benjamin Biolay?
"J'ai été impressionné par son album +Trash Yéyé+. Il a fait le lien entre mes influences et ce qu'il connaît des sons d'aujourd'hui. Il ne faut pas courir après les +d'jeuns+ mais servir la musique en utilisant ce que le monde d'aujourd'hui met à disposition. C'est comme les créateurs de mode: ils ont une culture des couleurs, des formes du passé, et avec ça, ils créent la mode d'aujourd'hui. Je suis en recherche constante, j'essaie de tracer mon sillon musical."
Comment expliquez-vous la tonalité plutôt élégiaque et poétique des textes?
"Je ne discute jamais des thèmes avec les auteurs. Ils mettent vraisemblablement un peu d'eux-mêmes dans les chansons. Ils voient aussi ma vie et piquent ce qu'ils ont envie de piquer. Quand je vivais avec Miou Miou, elle me disait toujours: +Un acteur doit faire rêver les metteurs en scène+. Il y a un peu de ça entre un interprète et un auteur, l'un inspire l'autre comme un acteur inspire un metteur en scène."
Pour la première fois, Gérard Manset vous a écrit deux textes...
"Nos premiers 45 tours sont sortis le même jour, le 9 mai 1968: moi c'était +La cavalerie+, lui +Animal on est mal+. Après, on est devenus proches. Et il était très proche d'Etienne (Roda-Gil, parolier historique de Julien Clerc aujourd'hui décédé, NDLR). Il faudra que je lui pose la question: aurait-il accepté d'écrire pour moi du vivant d'Etienne? Je ne suis pas sûr de la réponse."
"Restons amants", écrite par Maxime Le Forestier, et "Déranger les pierres", par Carla Bruni, figurent aussi sur leurs albums respectifs...
"On n'a pas fait exprès. C'est bien car ça va faire vivre les chansons différemment. Il y a une règle non écrite selon laquelle quand ils me donnent un texte, c'est pour moi. Mais je ne peux pas leur en vouloir! C'était rigolo, il y avait une espèce de petite espionite à l'époque où on faisait nos albums tous les trois!"
Qu'avez-vous pensé de l'effervescence qui a entouré l'album de Carla Bruni en raison de son statut d'épouse du président de la République?
"J'ai souffert pour elle. L'album aurait mérité d'être jugé de façon plus froide, beaucoup plus artistique. Je pense qu'elle a un peu sous-estimé tout ça au début; maintenant je pense qu'elle comprend. C'est une situation atypique. Mais c'est une personnalité forte: elle est suffisamment intelligente et suffisamment artiste pour en tirer des enseignements."
Avez-vous conscience qu'un chanteur avec une carrière aussi longue que la vôtre finit par faire intimement partie de la vie de son public?
"Oui, c'est un rapport intime que j'ai toujours eu tendance à fuir et que je fuis moins maintenant, car j'ai moins peur des gens. C'est comme quand on passe à la télévision, on peut progresser. Regardez Mitterrand, au début, il était mauvais à la télévision ! Ce sont des choses qui se travaillent, des réflexions à avoir sur son métier. Aujourd'hui je livre plus de moi-même, ou en tout cas je parle plus qu'avant, j'ai pris plaisir à ça."
Trois ans après "Double enfance", Julien Clerc sort aujourd'hui lundi son nouvel album, " Où s'en vont les avions? " (Virgin/EMI), coréalisé par Benjamin Biolay, qui a apporté une touche pop et actuelle à la musique d'un chanteur "en recherche constante", même après 40 ans de carrière.
Outre certains paroliers habituels (Jean-Loup Dabadie, Maxime Le Forestier, Carla Bruni, David McNeil), Julien Clerc a fait appel à de nouvelles plumes, Benjamin Biolay, Gérard Manset et Gérard Duguet-Grasser. Le chanteur, qui aura 61 ans le 4 octobre, partira en tournée en décembre.
Pourquoi avoir fait appel à Benjamin Biolay?
"J'ai été impressionné par son album +Trash Yéyé+. Il a fait le lien entre mes influences et ce qu'il connaît des sons d'aujourd'hui. Il ne faut pas courir après les +d'jeuns+ mais servir la musique en utilisant ce que le monde d'aujourd'hui met à disposition. C'est comme les créateurs de mode: ils ont une culture des couleurs, des formes du passé, et avec ça, ils créent la mode d'aujourd'hui. Je suis en recherche constante, j'essaie de tracer mon sillon musical."
Comment expliquez-vous la tonalité plutôt élégiaque et poétique des textes?
"Je ne discute jamais des thèmes avec les auteurs. Ils mettent vraisemblablement un peu d'eux-mêmes dans les chansons. Ils voient aussi ma vie et piquent ce qu'ils ont envie de piquer. Quand je vivais avec Miou Miou, elle me disait toujours: +Un acteur doit faire rêver les metteurs en scène+. Il y a un peu de ça entre un interprète et un auteur, l'un inspire l'autre comme un acteur inspire un metteur en scène."
Pour la première fois, Gérard Manset vous a écrit deux textes...
"Nos premiers 45 tours sont sortis le même jour, le 9 mai 1968: moi c'était +La cavalerie+, lui +Animal on est mal+. Après, on est devenus proches. Et il était très proche d'Etienne (Roda-Gil, parolier historique de Julien Clerc aujourd'hui décédé, NDLR). Il faudra que je lui pose la question: aurait-il accepté d'écrire pour moi du vivant d'Etienne? Je ne suis pas sûr de la réponse."
"Restons amants", écrite par Maxime Le Forestier, et "Déranger les pierres", par Carla Bruni, figurent aussi sur leurs albums respectifs...
"On n'a pas fait exprès. C'est bien car ça va faire vivre les chansons différemment. Il y a une règle non écrite selon laquelle quand ils me donnent un texte, c'est pour moi. Mais je ne peux pas leur en vouloir! C'était rigolo, il y avait une espèce de petite espionite à l'époque où on faisait nos albums tous les trois!"
Qu'avez-vous pensé de l'effervescence qui a entouré l'album de Carla Bruni en raison de son statut d'épouse du président de la République?
"J'ai souffert pour elle. L'album aurait mérité d'être jugé de façon plus froide, beaucoup plus artistique. Je pense qu'elle a un peu sous-estimé tout ça au début; maintenant je pense qu'elle comprend. C'est une situation atypique. Mais c'est une personnalité forte: elle est suffisamment intelligente et suffisamment artiste pour en tirer des enseignements."
Avez-vous conscience qu'un chanteur avec une carrière aussi longue que la vôtre finit par faire intimement partie de la vie de son public?
"Oui, c'est un rapport intime que j'ai toujours eu tendance à fuir et que je fuis moins maintenant, car j'ai moins peur des gens. C'est comme quand on passe à la télévision, on peut progresser. Regardez Mitterrand, au début, il était mauvais à la télévision ! Ce sont des choses qui se travaillent, des réflexions à avoir sur son métier. Aujourd'hui je livre plus de moi-même, ou en tout cas je parle plus qu'avant, j'ai pris plaisir à ça."