agglo

samedi 12 juillet 2008 17:40 par JPJ    Metz

rideau pour les 48 vice-présidents !

Il faudra passer par la case isoloir. Effectuée le 14 avril dernier à main levée et avec l'accord de tous les participants, l'élection des 48 vice-présidents de la CA2M a été annulée pour irrégularité de procédure par le tribunal administratif de Strasbourg. On recommencera cet automne selon des modalités « actuellement à l'étude ».

Daniel Delrez a dit adieu il y a quelques années à sa condition d'élu, que ce soit municipal ou régional. Figure emblématique du PS avant d'en devenir l'enfant terrible cet avocat messin n'en continue pas moins à poser un regard aiguisé sur les grandes causes politiques ou sociales, et plus généralement sur ce qu'il considère comme des anomalies. Il n'hésite pas alors à lancer des procédures comme celle qui vient d'aboutir, au moins partiellement devant le tribunal administratif de Strasbourg. Elle concerne l'élection des 48 vice présidents de la CA2M. Leur nombre n'a pas été remis en cause, contrairement à ce qu'espérait le requérant mais la modalité de leur élection. Il faudra donc recommencer. Par un scrutin de liste sur lequel on voterait à bulletins secrets ou par une élection séparée pour chacun des postes. Ce qui risquerait de prendre une bonne journée.

fruit d'une histoire
Les 48 vice-présidents sont essentiellement les maires des 40 communes de la CA2M ainsi que 8 élus messins. Parfois choisis en fonction des compétences complémentaires avec celles exercés à la ville. Parfois récompensés.  
Ce nombre global a grandi et s'est enflé comme par un effet d'avalanche lorsque des «  paquets » de communes ont rejoint la CA2M dans les années 2003-2004. « Jusque là nous étions 28 en tout se souvient Jean Marie Rausch. On partait d'un district à 8 puis à 10 communes ». Cohérence territoriale, besoins de transports en commun, les communes ont afflué... La conscience d'avoir à partager le poids d'un certain nombre de gros équipements culturels était encore moins forte.

48 aujourd'hui, c'est le fruit d'une logique mais c'est beaucoup par rapport aux missions et domaines de compétences de la CA2M. Il a donc fallu découper jusqu'au ridicule les délégations en morceaux pour «occuper » tout le monde. 48 vice présidents c'est aussi 48 indemnités de l'ordre de 1700 euros par mois.  Vous avez dit économie ? la critique est facile même si par rapport au budget de la CA2M cela ne change pas grand chose. Question de principe néanmoins.

La question de savoir s'il était bien raisonnable de garder ce côté armée mexicaine à la CA2M est posée depuis plusieurs années avec plus ou moins de régularité.  Emmanuel Lebeau notamment  met régulièrement les pieds dans le plat. Au nom d'une collectivité raisonnable et il prône 14 vice présidence pour les 14 délégation majeures. Il sera probablement l'un des acteurs dérangeants de la prochaine élection. L'occasion de montrer qu'il n'est pas qu'un trublion mais le défenseur de certains principes.

« Ce n'est pas le moment de revenir là-dessus »
avaient dit les deux candidats à la succession de Jean Marie Rausch, quelques jours avant l'élection d'avril dernier. « On verra plus tard. » Jean Luc Bohl a été élu au terme d'un scrutin plus serré qu'on ne l'imaginait. 88 contre 80. Plus tard c'est quand ?  Avant la prochaine élection... mais à ce moment là il sera à nouveau question d'aller à la chasse aux voix et en général cela se fait plus avec la carotte qu'avec le bâton!  A moins que la CA2M ne décide un jour, comme le Sénat en son temps de changer le règlement mais pour beaucoup plus tard.

maintenant ?
Et après tout pourquoi pas cette fois-ci, en profitant de ce contre-temps juridique ? C'est peu probable... Et il est vrai que la CA2M est encore en train de se chercher, apprenant à se positionner avec un président qui n'est plus maire de Metz alors que les grands projets et les dépenses sont messins. Du coup les ténors sont consensuels et conservateurs.

On attendra. Ce qui ne veut pas dire que cette élection ne puisse prendre un caractère politique. En fonction des modalités retenues de nouvelles tendances pourraient se révéler et des alliances se faire. On rêve même dans certains lieux de voir un membre de l'opposition messine se glisser à l'une des vice-présidences. On verra bien.