marché couvert

mercredi 13 février 2008

Metz veut couvrir sa cour.

Et si la place du marché couvert était couverte ? L’idée était déjà dans l’air en 1901, mais elle ressort à la veille des élections de 2008. Il s’agit de doter la place centrale du marché couvert de Metz d’une couverture, afin  d’élargir l’offre commerciale. Tout commence par une étude de faisabilité de 50 000 euros.

Ce devait être le palais de l’évêque de Metz, puis le palais de justice. C’est devenu le temple de la viande et des produits frais. Le marché couvert de Metz datant de 1831 et le marché tout court se cherchent un nouveau souffle. Si l’on veut que cette véritable institution soit pérenne, il faut assurer le développement durable du marché couvert pour les décennies à venir. La municipalité actuelle estime qu’il doit « constituer un pôle de qualité et de proximité en terme alimentaire en centre-ville, et offrir aux clients, convivialité et diversité des commerces pour faire face à la concurrence des grands groupes de distribution. Ses locaux doivent être plus fonctionnels et attractifs pour satisfaire une clientèle diversifiée ; ses surfaces de vente doivent être augmentées pour proposer une plus grande gamme de produits. » Enfin, l’accessibilité  doit être améliorée tant pour les professionnels que pour les acheteurs.

Illustration d’André Flori

Aussi, la ville va engager des études de faisabilité d’un montant de 50.000 euros portant sur un projet de couverture de la place et l’extension des étals de la halle commerciale.
Les politiques sont montés au créneau lors du dernier conseil municipal  en dénonçant une idée volée ou trop tardive,  et la  disparition de places de stationnement.
Les commerçants installés à demeure sous les voûtes de ce bâtiment  ne sont pas contre une extension du marché. Tout comme les non-sédentaires  qui seraient ravis d’être à l’abri des intempéries.  Mais bon, ce n’est encore qu’un projet qui devra obtenir l’agrément de l’architecte des Bâtiments de France dans ce secteur ou tout ou presque est classé monument historique.
Il ne faut pas que le marché perde son âme et que les petits commerçants, les camelots  restent présents pour apporter la vie, l’originalité, le choix et le plaisir de la promenade gourmande.

ce qu’ils pensent du projet
C’est un samedi matin presque comme les autres aux abords du marché couvert. On est en plein hiver, et seules les conversations avec les commerçants et les clients réchauffent l’atmosphère. «  Avez-vous entendu parler du projet de couverture de la cour du marché couvert ? » Si certains commerçants « locaux » semblent branchés, la plupart des  « non sédentaires » ne sont pas au courant.
Quoi, un toit sur la cour du marché couvert ? Pourquoi pas. À condition que ce nouvel espace  ainsi créé reste accessible à tous les commerçants, qu’il n’en chasse pas certains, et que son accès soit permis même aux « petits ». C’est le sentiment de Cindy Colle et de sa maman Germaine, qui proposent de la toile cirée.  « Nous sommes sur les marchés depuis 1956 » explique la maman qui a commencé à vendre des gâteaux, puis des spécialités italiennes, avant de se recentrer sur la toile cirée en 1985. « Si, si, c’est un produit qui « marche » toujours bien. Plus à Sarreguemines qu’à Metz. »  Germaine trouve anormal que les petits sédentaires qui ont des places depuis des années ne puissent pas les vendre, comme les taxis et leurs licences. « Nous participons à l’animation des villes, mais on peut nous exclure, du jour au lendemain. » Quant à revendiquer une place fixe, sous la nouvelle structure, sa fille Cindy n’est pas contre. « A condition que les tarifs ne deviennent pas prohibitifs. »

« ambiance inimitable »
Protégée du froid par une parka à capuche, Anne Bastien, la co-présidente des commerçants non sédentaires de Moselle, spécialisée dans les condiments et les épices explique : « Les gens aiment le marché, ses produits frais. Le marché, c’est le foyer de la France, c’est la diversité, c’est le choix, c’est une ambiance inimitable.» Anne Bastien est favorable à la couverture de la place. « Cela nous permettrait de vendre à l’abri des intempéries, toute l’année. » Seul bémol, elle aimerait que la ville pratique une politique de parking à tarifs préférentiels.  « Je ne connais pas précisément  le projet de la ville. Mais il faut se mettre autour d’une table, avec les professionnels du terrain. »
Un point de vue partagé par les frères Alain et Philippe Nicolas, les « rois de la boucherie ». « Nous n’avons rien contre la concurrence, bien au contraire. Elle fait baisser les prix. » Les frères se souviennent de leur papa , un coquetier qui venait livrer sa marchandise avec une voiture à cheval, il y a près d’un demi-siècle. « Depuis le commerce a évolué. L’idée d’agrandir le marché couvert est une très bonne chose. C’est un bon point  pour l’équipe municipale que de vouloir dynamiser le marché couvert. »

le goût de la mer
Ménard, un des concurrents des Nicolas a disparu du paysage. Sa cellule sera bientôt reprise par Thierry Houver, un marchand de fruits et légumes installé sur la place Jean-Paul II. « Ma famille vient vendre ici depuis des décennies. Quand j’ai appris qu’une surface était disponible à l’intérieur, j’ai posé ma candidature. Elle a été acceptée. »  Ouverture programmée entre le 5 et le 15 mars.
Dernier arrivé, avec la marée, sur la place du marché couvert, André Lameille, venu  directement de Dieppe.  « J’étais marin dès l’âge de 16 ans » souligne cet habitant de Haute-Normandie.  « Si l’on veut vivre, il faut accepter de faire des kilomètres  pour vendre sa marchandise. Et ce ne sont que de bons produits sauvages, pas de la pêche d’élevage » ajoute ce professionnel qui après avoir ouvert quelques noix de Saint-Jacques se nettoie les mains avec de la glace pilée ! « Pour une première expérience, elle est plutôt réussie. Je reviens la semaine prochaine. »
Globalement, les commerçants non-sédentaires  voient d’un bon œil le projet messin  de recouvrir la place. « Nous participons à l’économie locale et à la défense du pouvoir d’achat des consommateurs » expliquent-ils. « Mais il faut aussi qu’on nous écoute un peu pour que le marché ne perde pas son atmosphère, son âme. »

Marché conclu ?

  1. aye aye écrit: (28/05/2008 09:39:18 GMT)
    marché couvert

    regardez l'echec du hall central de nancy, et reflechissez a l'echec d'une trop forte concurence, trop de commercant, ambiance de supermarché

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