analyse du sondage la Semaine

lundi 11 février 2008 19:00 par la Semaine Numérique    Metz

53% d'indécis pour le premier tour...

Le nombre des indécis et leur persistance jusqu'à un stade avancé du calendrier électoral avait été une des caractéristiques du scrutin des présidentielles l'an dernier. Il semble qu'il en soit de même pour ces municipales à Metz. Un phénomène d'hésitation essentiellement perceptible dans les rangs de la droite puisque la liste de gauche fait pour l'instant un peu plus que ses scores habituels.

Le nouveau paysage du centre droit avec la septième candidature du maire Jean Marie Rausch, la liste menée par les deux députés UMP Marie Jo Zimmermann et Denis Jacquat, celle que conduit Nathalie Griesbeck députée européenne et ancienne dauphine de JMR  a un peu désorienté les électeurs. Les débats sur l'investiture UMP entre Rausch et Zimmermann et les primaires plus ou moins clairement comprises entre ces deux listes, ont terminé d'embrouiller la situation. Les électeurs se disent parfois qu'ils verront bien à quoi cela ressemblera plus tard. Il s'agit là d'un foyer d'abstentions aussi pour le premier tour.
La proportion des abstentionnistes (53 %) avait été à Metz en 2001 la plus forte des grandes villes de France.


La banalisation de Jean-Marie Rausch
Officiellement il est parti assez tard en campagne mais sa notoriété, sa présence était telle sur le terrain des projets et des supputations que cela n'a pas dû constituer un vrai handicap. Les sondages sur lesquels il s'était appuyé mi-décembre pour prendre la décision de se représenter étaient assez ambigus…ou pas exprimés avec clarté. Fondés sur la notoriété plus que sur la nouvelle composition du paysage.

En recueillant aujourd'hui 19,52 % des exprimés JMR arrive assez loin derrière son niveau naturel incompressible qu'on pouvait situer à 25%. Mais on l'a dit, il reste du temps pour mobiliser les 53% d'indécis, surtout avec une liste qui s'annonce musclée.

N'empêche qu'un phénomène de banalisation ou d'usure, voire de rejet lié au mandat en trop n'est plus à exclure. Il est d'ailleurs intéressant de voir que dans deux questions de ce sondage spécifique à JMR, les sondés ne souhaitent pas dans l'absolu (52,68 % contre 29 %) qu'il soit à nouveau réélu maire de Metz mais ne se situent pas dans un raisonnement du type "  tout sauf Rausch " qu'ils rejettent largement. Le respect de l'homme et de son bilan restent.

Autre élément à noter : c'est dans un électorat assez âgé que JMR compte le plus de partisans. Chez les 18-39 ans il n'atteint que 11,63%
Une chose est certaine : Jean-Marie Rausch ne saurait se satisfaire d'une hypothèse de ce type et se battra. Ou se démettra, il l'a dit.

La performance de Dominique Gros
Est-ce l'homme lui-même qui aurait retrouvé une troisième jeunesse ou est-ce le bénéfice du rejet d'une forme de sarkozysme ? en tout cas Dominique Gros obtient dans ce sondage des résultats ( 35,97%)  qui confortent son ressenti sur le terrain depuis quelques semaines. Les électeurs de base n'ont guère été perturbés par l'épisode Bertinotti et considèrent que c'est son équipe qui incarne la gauche, un point c'est tout. La composition ouverte de la liste ne devrait que conforter cette situation. Ce sont les jeunes de 18 - 39 ans qui constituent le gros de la troupe avec  des scores de plus de 40 % Après 60 ans on ne dépasse plus guère les 25%.

La percée de Marie-Jo Zimmermann
Réélue dès le premier tour aux législatives dans la circonscription de metz III qui représente près de 40 % de la population messine Marie Jo Zimmermann pouvait nourrir quelques espoirs même si, jusqu'ici, la réussite n'avait pas été au rendez-vous des municipales. Les 23,28 % de voix que recueille dans notre enquête la liste qu'elle mène avec Denis Jacquat peuvent être considérés comme une bonne performance. Là aussi les indécis auront un rôle à jouer. La présentation complète de la liste et de ses composants est un élément qui peut donner des marges de progrès.

Au niveau stratégique, le fait d'arriver en tête de la droite, même de peu compte tenu des corrections à apporter en fonction des indécis, donne des ailes à MJZ dans le débat sur la fusion recommandée par l'accord de primaires UMP entre elle et Rausch.

La résistance de Nathalie Griesbeck
On la disait seule…mais elle poursuit son bonhomme de chemin avec application. Candidate à la fois au canton de Metz 3 et à la mairie Nathalie Griesbeck recueille dans ce premier sondage 14,52 % des voix. Une performance honorable compte tenu de tout ce qui a pu être dit. Compte tenu aussi du fait qu'elle avait gardé jusqu'ici un certain mystère sur sa liste. C'est le signe d'une vraie base électorale dont certains ne pensaient pas qu'elle serait aussi proche ( à 4 points) de celle du maire de Metz.
NG recueille le maximum de suffrages dans la population entre 40 et 75 ans. Si l'on considère que  son objectif est d'arriver en tête des listes du centre droit au premier tout (actuellement Marie-Jo Zimmermann avec 23 %) , rien n'est impossible en un mois de campagne.

Lebeau : encore collé
Un formidable travail de préparation et une mobilisation incessante sur le terrain : cela n'a encore pas suffi à Metz2008.com pour décoller. L'équipe présidée par Emmanuel Lebeau recueille pour l'instant 5 % des opinions exprimées. Un peu plus chez les jeunes, un peu moins chez les anciens mais cela reste en dessous de ce qui est espéré. La présence de deux candidats de la liste aux cantonales pourrait, dans ce cas précis, aboutir à une médiatisation plus grande de la liste.

Parmi les explications de ce score modeste : la possibilité offerte par les deux listes de droite concurrentes de JMR d'incarner elles aussi la contestation du pouvoir en place. Un rôle jusqu'ici tenu avec brio par les 2007 devenus 2008.