polémique médicale

mardi 13 janvier 2009 08:12 par MV    Metz

Bon-Secours dans la tourmente.

Le Dr Audessat, chef du service des urgences de Bon-Secours et Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHR de Metz-Thionville.

Semaine dernière, le fils d'une patiente décédée à l'âge de 82 ans dénonçait un manquement des urgences de Bon-Secours où sa mère n'aurait pas reçu les soins nécessaires. Une version que conteste la direction de l'hôpital.

Un climat propice à ce type de psychose et une institution médicale sans doute pas assez à l'écoute des demandes de la famille. C'est ce qui ressort des premiers éléments fournis par les différents protagonistes du décès survenu dimanche dernier d'une patiente âgée de 82 ans, alors qu'elle avait été admise la veille aux urgences de Bon-Secours à Metz.

Les versions livrées par le fils de la patience et par la direction de l'hôpital divergent radicalement. Pour le premier, sa mère n'a pas reçu les soins nécessaires et a attendu de longues heures avant d'être reconduite à sa maison de retraite. Pour l'hôpital, l'état de la patiente a été étudié en temps et en heure par une infirmière puis par un médecin. En fin d'après-midi, son état de santé s'étant stabilisé à la suite d'analyses et de soins, la patiente a été transportée à sa maison de retraite des Mirabelles à Queuleu où elle est décédée dimanche.  

Relayant l'indignation du fils de la patiente, l'association UFAL, présidée pour la Moselle par l'avocate Nadia Weiler-Strasser, livre une version radicale des faits. « Alors que Mme Kremer est arrivée peu après    12 h, à 17 h 30, aucun médecin ne l'a encore vue. A 19 h 30, on ne peut donner aucune information au fils. On lui indique seulement qu'il y a     « trop de monde aux urgences et qu'on ne peut rien faire… » A 20 h, il apprend que le service d'urgence a renvoyé sa mère à la maison de retraite…  Un récit unilatéral des faits que la direction de l'hôpital conteste avec la plus grande virulence. « Au vu des premiers d'éléments d'enquête interne, le décès n'apparaît pas lié à un dysfonctionnement du service des urgences », martèle Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHR de Metz-Thionville.
Un service qui n'était absolument pas débordé selon la direction. « Samedi était une journée normale d'activité, avec 99 passages enregistrés.  »

Pour le fils de la personne décédée, sa mère aurait attendu huit heures dans un couloir. Une version des faits que l'hôpital nuance. « Il s'agit d'un service ancien et nous n'avons pas de salle d'attente appropriée », reconnaît Michel Aussedat, chef du service des urgences et du Samu, ne travaillant pas lors des faits.

Quiproquo téléphonique ?
Quant au retour à la maison de retraite, « la décision a été prise en lien avec l’équipe de la maison de retraite », poursuit le Dr Aussedat.
Alors que dire des phrases terribles qui auraient été prononcées au fils par téléphone, à savoir, « il y a trop de monde aux urgences et on ne peut rien faire… » ? Pour l'instant, elles restent à éclaircir. Les premiers éléments livrés par l'hôpital sont nettement différents. « Le service des urgences ne dispose pas de standard. Le fils de la patiente a donc pris contact avec le standard général. L'opérateur n'arrivait pas à joindre les urgences. Il lui aurait dit que la communication n'était pas possible», avance le Dr Audessat.

Afin d'éclaircir cette histoire, une enquête médicale va être menée par la Drass. Quant à l'UFAL, qui défend les intérêts du fils de la patiente décédée, elle annonçait lundi soir avoir porté plainte contre X pour «  délaissement de personne vulnérable et non-assistance à personne vulnérable ». Mardi, le procureur de Metz ouvrait un enquête préliminaire tandis que le corps de Mme Kremer doit être prochainement autopsié.