les chti...gars de chez nous !

jeudi 6 mars 2008 08:00 par JPJ    Metz

Nous ne pensions pas trouver une telle unanimité, ou du moins une telle convergence des goûts quand nous avons demandé aux têtes des listes messines ce qu'elles avaient prévu de faire ce samedi soir pour la veillée d'armes du premier tour ! Pour ce moment où la campagne est finie et où, quoi qu'on fasse, on ne risque pas encore d'entendre le moindre glissement d'une enveloppe dans l'urne, l'esquisse du frôlement d'un rideau d'isoloir qu'on écarte. Rien de tout cela avant la fin de la nuit. Avant le matin.
Quant au claquement du cadenas de l'urne que l'on ouvre, au décompte des premières centaines de bulletins, à la mélodie de son propre nom dix fois, vingt fois, cent fois prononcé, ce n'est que pour dans un siècle… c'est-à-dire dimanche soir seulement. A 18 heures...
Une journée encore à tenir. A attendre. En se disant qu'on a fait tout ce qu'on pouvait et même plus, que les copains ont été formidables et mieux. Que l'aventure est belle même si, comme le dit Gérard Longuet, la politique est décidément un métier de chien. Pas forcément un métier. Non. Une vie ? Peut-être parfois... c'est vrai !
Trois des cinq candidats les plus en vue à Metz nous ont déclaré qu'ils passeraient leur samedi soir au cinéma en allant voir " Bienvenue chez les chtis ". Après un petit casse croûte ensemble à la permanence. Ou avant pour les couche-tard ... mais les " chtis " c'est sûr, ils iront les voir. L'un parce qu'il est un peu de là-bas ( Dominique Gros) et qu'il veut passer la soirée avec sa femme. L'autre (Nathalie Griesbeck) parce qu'elle se souvient d'avoir été en bande voir " les Visiteurs " la veille d'une élection et que ça s'était bien passé. Parce qu'elle aime rire tout simplement. La troisième (c'est par ordre d'annonce, rien de plus) parce que ces " chtis " sont l'exemple de ce qu'on peut espérer faire passer comme message quand on est fier de sa région et qu'on l'assume (Marie-Jo Zimmermann). L'histoire ne dit pas s'ils vont tous se retrouver dans la même salle et à la même séance mais, s'ils veulent rester politiquement corrects, c'est-à-dire à Metz ce soir là et en ville, ils ne devraient pas être bien loin les uns des autres.
Pour ne pas encore vu les " Chtis " (je ne voulais pas louper " la fabrique des sentiments " avant qu'elle disparaisse) je ne vous en dirai rien. Fernand Joseph Meyer dans nos pages cinéma a aimé. Et il devrait y avoir près de quatre millions de Français à les avoir découverts d'ici une semaine. Moi je vous dirai tout simplement que cela fait quelques années que les Nordistes m'étonnent et m'épatent.
Cela avait commencé me semble-t-il avec une candidature aux Jeux Olympiques qui ressemblait à un gag. Quoi Lille ? Oui, Lille ! Formidable révélateur de la volonté de faire d'une équipe d'industriels, de Bonduelle à Milliez, mais aussi de politiques toutes générations confondues. Presque déçu ensuite qu'ils ne les aient pas eus, leurs jeux ! Ils y avaient gagné plus qu'une médaille, une image.
Une perception confortée encore quelques années plus tard par " Lille capitale européenne de la culture ". L'image d'une fête, d'une vraie vie qui n'avait pas grand-chose à voir avec Luxembourg et Grande région 2007. Des célébrations reprises depuis sur des thèmes exotiques comme l'Inde cette année.
Rajoutez-y le raz de marée des " chtis " et vous verrez que demain, en plus d'avoir à nous battre contre le Sud et l'Ouest il va falloir que nous ayons un œil sur le nord. Eh Bilout, (remplacez par le nom d'une tête de liste messine) t'as prévu kekchose avec les potes de Nancy et de Luxembourg, histoire d'exister un peu plus nous aussi, de rigoler au lieu de ricaner, de boire un coup au lieu de s'en donner. De faire enfin connaissance quoi, de sortir du beffroi. Comme là-bas.

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