balcons sans garde-fous !

mercredi 7 mars 2007

Dans les derniers virages avant la ligne droite pour l'Elysée, les concepts et les émotions valsent de programmes en ripostes, d'argumentaires offensifs en lignes de repli. Et nous sommes bien souvent condamnés à prendre pour argent comptant ce que nous affirme l'un des candidats… avant que l'autre ne le démente. Il en va ainsi des nouveautés sociales et de l'esprit écologiste, de la dette et du chiffrage des programmes, de la politique de défense et des effectifs de fonctionnaires. D'Airbus aussi depuis quelques jours. De l'Europe enfin qui, à entendre certains, semblerait n'attendre que le bon vouloir de la France pour retrouver le chemin de l'espoir. Bref des enjeux et des unités de mesure considérables que nous autres citoyens ne manipulons que de temps à autre, l'espace d'un scrutin.
Et puis, au milieu de tout cela, est apparue la semaine dernière l'affaire de l'appartement de Sarkozy. Ou plus exactement l'affaire de l'affaire qu'aurait faite Nicolas Sarkozy en achetant son logement sur une île de Neuilly et qui lui vaudrait aujourd'hui, selon le Canard Enchaîné, de se retrouver le bec dans l'eau. L'immobilier: voilà enfin un domaine où une bonne part d'entre nous peut faire référence à ses propres comportements. Comme vous-mêmes sans doute,  je ne compte pas mes sous-marins nucléaires toutes les semaines mais il m'est arrivé d'acheter un logement. Et même d'y faire réaliser des travaux. Un peu comme Sarko, mais en n'étant pas maire de Neuilly. Et puis, j'avais pris nettement moins grand. Beaucoup moins cher. Mais dans le fond ça ne change pas grand chose.
J'ai donc lu avec curiosité et attention l'article du Canard Enchaîné, regardé la photo, suivi la flèche qui désigne le lieu du crime. Et je n'ai pu m'empêcher de ressentir un sentiment de malaise face à l'accumulation de détails qui ne visaient manifestement qu'à construire un fantasme. Celui du prix anormalement bas concédé par le promoteur principal de Neuilly aux Sarko. Quiconque a acheté un appartement sait bien que le prix au mètre carré varie plutôt à la baisse quand les surfaces montent, que les lots au milieu du rez-de-chaussée, même au bord de l'eau sont rarement les plus demandés ni les plus chers. Qu'un " large balcon de 6,5 mètres carrés " n'a rien d'exceptionnel. Qu'un escalier intérieur, créé entre deux appartements réunis après coup est beaucoup plus rationnellement réalisé en bois (même ciré !) qu'en béton brut. Que les façades de placard en miroir font partie du commun des mortels et des visites guidées le samedi après midi chez Casto ou autres Leroy et Merlin enchanteurs. Ah oui monsieur, mais là ils étaient fumés? Cela ajoute sans doute une touche de mystère. Bref, la charge du Canard ne s'embarrassait guère de nuances et dès le lendemain le Monde en faisait son cœur de une. " La rencontre de Madrid, entre Sarkozy et le premier ministre espagnol a été éclipsée par un article du Canard à propos de l'appartement de Nicolas Sarkozy " écrivait notre confrère .
Je ne sais pas ce que vous en pensez. Toujours est-il que l'appartement payé 1 million d'euros par le couple Sarkozy en 97 ( une sous estimation de 300 000 euros selon le canard) sera revendu 9 ans plus tard 1,94 millions d'euros. " Soit 122 % de plus value " calcule le volatile. Ce même jeudi premier mars l'Express sortait son numéro spécial immobilier et titrait en pages intérieures sur " une hausse moyenne de l'immobilier ancien de 125 % en huit ans à Paris ". A une plume près, c'était bon.
Sarko serait-il meilleur acheteur que vendeur ou bien n'y avait-il tout simplement pas de quoi en faire un fromage ? Cette semaine c'est le tour de Ségolène pour une histoire d'ISF et d'estimation.  Mais est-ce vraiment une consolation ?

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