développement durable

dimanche 7 octobre 2007 19:10 par JPJ    Metz

des assises dans le sens de la marche ...

« Nous sommes la première génération qui peut tout casser … mais nous sommes aussi la seule espèce susceptible de réagir. Il n’y a pas de fatalité ».  
Ces quelques mots de Jean Marie Pelt résument à la fois la prise de conscience et la volonté d’agir qui ont donné naissance aux première assises du développement durable le 27 septembre à Metz.

Il est 17h ce jeudi et l’amphi du campus Bridoux est encore plein…
Depuis 9h les premières assises du Développement Durable captivent un public venu de l’ensemble de la région. Une assistance riche d’une diversité d’âges et de statuts: étudiants, élus, biologistes, entrepreneurs, responsables d’associations, enseignants. Malgré la chaleur étouffante qui règne sur les travées supérieures l’attention est au rendez-vous, la participation aussi.  Les questions fusent et les bulletins pour les propositions d’actions affluent sur la table qui leur est destinée. L’association «  Et si… les Lorrains » à l’origine de cette rencontre a visé juste. L’université de Metz, le CES et le Conseil Régional de Lorraine également en apportant leur contribution.
Une simplicité de bon aloi, à l’heure où certaines manifestations valent parfois plus par leur intitulé que par leur fond. Elle régnera même à l’heure d’un déjeuner bio à la cantine. Il n’y en aura pas pour tout le monde… mais, mieux vaux un trop grand succès qu’une triste indifférence.

Le charisme du jardinier
Avec Jean-Marie Pelt en ouverture et Yannick Mongé en conclusion, le jour même où les premières propositions du Grenelle de l’Environnement étaient dans l’air et sur les médias,  ces assises-là pouvaient difficilement mieux tomber. Pour le fondateur de l’Institut européen d’écologie la notion de développement durable doit « se garder de n’être qu’un concept de communication ». Se garder aussi d’une limitation aux seules caractéristiques technologiques même si l’évidence de cette nécessité a de bonnes chances de provoquer une bulle financière ou spéculative… durable cette fois. Il y a ajouté une condition essentielle : celle de la mise en œuvre de nouvelles solidarités humaines, d’une fraternité qui seule pourra nous aider à régler les problèmes liés par exemple à certaines migrations climatiques inéluctables. «  Je suis un peu fatigué d’entendre toujours les mêmes discours qui oublient la valeur humaine du développement durable, lassé de voir régner la communication plus que la communion ».
Des recherches  dans les textes fondamentaux des différents courants religieux et traditions spirituelles le confortent dans son analyse et  constitueront la trame de son  prochain livre : « on retrouve dans tous ces écrits les valeurs fondamentales du développement durable : il faut être sobre plutôt que consumériste ; il faut un équilibre entre la nature et nous-mêmes ».  Apparaît enfin le fait que l’homme « est le plus souvent menacé par son orgueil qui peut le perdre définitivement ».
Dans ce paysage figurent néanmoins des raisons d’espérer : le Grenelle de l’environnement, pour quoi pas ; l’arrivée de jeunes générations aussi comme celle du Messin Yannick Mongé, son disciple, dont les publications sont internationalement diffusées. «  Je me sentais seul dans l’écologie… aujourd’hui cela va mieux… Mon charisme est celui du jardinier qui n’a pas peur que ses plantes lui fassent de l’ombre ».

Une suite
La première table ronde mettra en évidence les données objectives du réchauffement du climat avec un exposé de Jean-Louis Rossignol, patron de Météo France. Les grands rendez-vous mondiaux et la difficulté du diagnostic notamment en matière de gestion des eaux. Elle illustrera aussi les défis et les questionnements qu’ont à affronter certaines professions : des arboriculteurs et pépiniéristes jusqu’aux industriels des loisirs, notamment pour ce qui concerne les sports d’hiver dans les Vosges.
Entreprises encore, mais du bâtiment et des travaux publics cette fois pour la deuxième table ronde. Le développement durable est-il une opportunité pour ce secteur d’activité ? En tout cas la prise en compte semble naturelle à Agnès Salmon , présidente du BTP en Moselle.  Trop souvent compliquée par  un excès normatif pour Georges Lingenheld, patron d’une entreprise qui a pleinement pris en compte le traitement et le recyclage des déchets. Passionnante pour un promoteur social vosgien et son architecte puisqu’elle permet de valoriser aussi la filière bois. L’information est-elle suffisante demandera le public.

Les journaux professionnels sont pleins d’exemples concrets répondra-t-on. Mais ils illustrent bien souvent des exceptions en attendant que celles-ci deviennent la règle.
Dans le domaine de l’enseignement enfin, la prise en compte du développement durable apparaîtra aussi  comme une opportunité citoyenne, éducative et de débouchés. En respectant la liberté de conscience, en s’adaptant avec efficacité aux problématiques. En pariant sur une sensibilisation continue de la maternelle au doctorat.

L’afflux des suggestions des auditeurs, des propositions d’actions permettra à Marie-Claude Malhomme, présidente de l’association «  Et si …les Lorrains »  d’esquisser un début de synthèse mais aussi de donner rendez-vous pour une nouvelle édition des assises. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. Depuis jeudi on a pu constater que ce ne sont  pas non  plus l’enthousiasme et l’analyse qui font défaut.