la gare au patrimoine de l’Unesco

jeudi 7 juin 2007 17:15 par la Semaine Numérique    Metz


La ville de Metz va proposer vendredi, à l'avant veille de la mise en service du TGV Est-européen dont elle attend des retombées touristiques, l'inscription de son quartier de la gare au patrimoine mondial de l'Unesco, a-t-on appris jeudi auprès de la municipalité.

Le maire, Jean-Marie Rausch, va proposer à la ministre de la Culture, Christine Albanel, de demander à l'Unesco de classer le quartier dit "impérial" où, sur 160 ha, les plus grands architectes, notamment allemands, ont mis en oeuvre à partir de la fin du 19è siècle une conception entièrement nouvelle de "l'art urbain", devenu par la suite "l'urbanisme".
Jouxtant le centre-ville, le quartier "impérial" a été initié sur un terrain vierge par l'architecte allemand Conrad Wahn qui voulait que "chaque élément de cette +Nouvelle ville+ soit esthétique et cohérent vis-à-vis de l'ensemble", explique Christiane Pignon-Feller, historienne de l'art dont l'ouvrage "Metz 1848-1918" sera annexé au dépôt de candidature.
"Il s'agit d'une scénographie urbaine où tout converge vers la gare, conçue comme une cathédrale, et le château d'eau proche, construit comme un donjon"
, explique-t-elle.

Les immeubles qui font face à la gare, bien que conçus par des architectes différents, respectent une composition symétrique et homogène en prolongement de l'Hôtel des Postes, conçu sur 20.000 m2 par l'architecte Ludwig Bettcher.
Ses façades sont construites en grès rose, avec des colonnes en granit gris percées de fenêtres en plein cintre.
L'avenue Foch correspond à une portion du "Kaiser Wilhem Ring" ou boulevard Guillaume II, qui ceignait la ville avant la démolition des remparts et où quelque 200 villas et immeubles construits entre 1903 et 1905 adoptent des styles très différents: Renaissance, néo-classique du 18è siècle parfois mélangé avec des éléments d'art nouveau, architecture alsacienne, "Jugendstil".

Longtemps considéré comme germanique, le quartier "impérial" a connu de longues années de rejet par les Messins après la Seconde guerre mondiale.
"Ce quartier est unique parce qu'il s'agissait à l'époque d'un projet global qui prévoyait tous les équipements pour satisfaire les besoins urbains: résidence, loisirs, enseignement, religion, communications"
, explique Patrick Thiel, adjoint à la Culture. "Il est exceptionnellement préservé des altérations et destructions", ajoute-t-il.
La Convention de l'Unesco de 1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel protège actuellement 830 sites '"d'une valeur universelle exceptionnelle" situés dans 139 Etats.

La France compte déjà 30 inscriptions à ce patrimoine, le quartier impérial deviendrait la 31ième.