" J'en ai marre de ce temps, ras le bol de cette chaleur, vivement qu'il fasse moins chaud, le jardin a soif, on ne sait pas où se mettre, c'est trop d'un coup, on n'est qu'en avril quand même ! " Cette phrase, je l'ai entendue samedi dernier au marché, comme chaque année dès les premiers jours de soleil, même si, concédons-le, ce mois d'avril était plutôt exceptionnel… mais trois semaines plutôt, j'entendais au même endroit : " On meurt de froid, quand est-ce qu'on va pouvoir enfin éteindre les chaudières ? Je vous jure, c'est pas normal cette température, y a plus de saisons… " J'appelle cette catégorie " les insatisfaits météorologiques ".

Et au volant, avez-vous déjà observé " l'homo automobilis " moyen,  pestant contre les feux rouges, les flics, les limitations de vitesse, sans parler des piétons, des vélos, des motos, des trottinettes, des poussettes, des vieux qui ne traversent pas assez vite, et qui, dès qu'ils sont à pied, râlent contre les autos, les vélos, les motos, les poussettes, les vieux qui n'avancent pas sur le trottoir devant eux, les jeunes qui disent des gros mots en attendant le bus… je suis sûre que vous en connaissez tous, dans votre entourage, pas vrai ?

Et ces histoires de changements d'heure, alors : l'heure d'été leur fait perdre une heure de sommeil et l'heure d'hiver avance le coucher du soleil, du coup il fait noir quand on sort du bureau à 17h… la vie est vraiment dure, punaise ! " Ca marche jamais comme je voudrais "…

Ils ont leur carte du club des ronchonneurs, ils s'entraînent héroïquement à exprimer leurs innombrables contrariétés, avec opiniâtreté, sans relâche… Grogner, c'est un effort quotidien, un exploit permanent, un sport national pour tout dire.

Mais au fait je me demande si je ne me reconnaîtrais pas un tout petit peu dans ce portrait du contrarié permanent, moi, au moins de temps en temps… pas vous ?  

lsn: Vous aussi faites-nous part de vos aigreurs.