Astérix aux Jeux olympiques

jeudi 7 février 2008 11:01 par Fernand-Joseph Meyer    

de Frédéric Forestier
et Thomas Langmann

avec Benoît Poelvoorde, Clovis Cornillac, Gérard Depardieu, Alain Delon.

« On t’emmène voir Astérix aux Jeux olympiques, si t’es pas sage ! » Voilà une idée pour secourir parents ou pédagogues dépassés et asphyxiés par l’air du temps... Le “pitch” du film, juste bon pour convenir aux bonimenteurs des plateaux télé, est plus que transparent. On est toujours un demi-siècle avant J.C. dans un village gaulois toujours rebelle. Alafolix décide d’aller en Grèce pour conquérir la belle Irina qui n’a d’yeux que pour lui. Mais César l’a promise à son grand dadais de fils, Brutus. Le hasard veut que les Jeux olympiques se préparent chez les Héllènes. La belle sera pour le vainqueur des Jeux. Alafolix est épaulé par Astérix et Obélix, cela va de soi.

Selon la promotion à laquelle personne n’a échappé, la production a coûté bonbon et son cœur de cible, c’est d’abord les enfants. On ignore toujours à quelle tranche d’âge se sont voués les promoteurs -les moutards aigris ou les vieillards véloces ? Les mêmes ont couru toutes les chaînes, une certaine presse servile  a joué le relais. Près de 1000 copies du film inondent la France, 5 000 pour toute l’Europe. Des stars plus veules que jamais- Delon, Depardieu, Cornillac...-ont mis le paquet. Une rumeur tenace chuchote que la production n’atteindra peut-être pas l’objectif de douze millions de cochons de payants.

Est-ce grave ? Une production n’est pas vraiment un film, ce  sont donc deux réalisateurs qui l’ont fabriquée : le producteur exécutif s’est techniquement pacsé avec l’auteur du “Boulet”, immortel chef-d’œuvre de la part la plus rance du cinéma français. Du gras à la Zidi, un chouïa de Chabat. Et plein de substances du p.a.f. : vidéo-gags,  show à la Sébastien, un peu de Drucker, miettes de bêtisier... Tout le monde est sur l’écran. Sauf Steevy Boulay. Les stars sont pathétiques. Puisqu’on s’ennuie tel un rat moribond, on s’honore d’avoir honte pour Alain Delon qui recycle les oripeaux de sa filmo du siècle dernier (“Le Guépard” ou “Le Samouraï”, hélas…) et qui, du coup, assomme les enfants, son cœur de cible. Faut-il sauvegarder Depardieu ? Et Clovis Cornillac ? Accordons-lui les circonstances atténuantes, il n’est pas encore totalement blet. Poelvoorde, très présent, peine à touiller. C’est du bouillon. Dire qu’on aurait pu aller voir le film de Sandrine Bonnaire mais aucun écran de Moselle ne l’accueille alors qu’  « Astérix… » en squatte plus de dix.

Avons-nous mérité ça ?