délocalisation de l’INSEE à Metz

dimanche 9 novembre 2008 10:30 par MG    Metz

improbable équation.

Les petits plats dans les grands lors du déjeuner pris à la «Ville de Lyon».

Une délégation syndicale de l'INSEE a été conviée par le maire de Metz à un dialogue et à la découverte d'une cité qui pourrait devenir le cadre de travail et de vie des agents de la statistique publique.
Si la délocalisation annoncée est conduite à son terme !

«Nous n'avons aucune prévention contre Metz. C'est à l'incohérence d'un projet de délocalisation d'une partie de l'INSEE que nous nous attaquons. Cela n'apportera rien et mettra en péril la vie de nos familles» explique Alain Jacquot. Ce représentant syndical CGC est venu, en compagnie de ses collègues représentants du personnel de l'INSEE, à la rencontre du maire de Metz et de la ville. Objectif de cette journée : nouer le dialogue avec ceux qui pourraient être amenés à travailler à Metz.

Cette manière de décrisper les esprits a été voulue par Dominique Gros. Elle résulte du fait que depuis l'annonce par Nicolas Sarkozy de la délocalisation d'une partie des services centraux de l'INSEE à Metz pour compenser les fermetures de sites militaires, des prises de position méprisantes à propos de Metz ont fusé sur l'Internet. Même si l'on sait que la «Toile» a une vocation d'exutoire, la centaine de commentaires diffusée est comme le dit Dominique Gros : «Insupportable pour les Messins.» Car à côté de l'expression d'un refus de bouger, de manifestations égoïstes ou d'argumentations fondées pour refuser leur transfert à Metz, certains agents de l'INSEE ont utilisé les pires clichés à propos de la ville.
Plutôt que d'en rester là, d'autant que la question n'est pour l'instant pas encore tranchée, le maire de Metz a préféré conduire une opération vérité : «Nous avons essayé de nous comprendre. Je me suis informé des exigences de la statistique publique et j'ai expliqué que je suis responsable de l'avenir de Metz.»  

ca coûte cher
En accueillant à l'hôtel de ville les représentants syndicaux de l'INSEE en compagnie de ses adjoints Richard Lioger, Thierry Jean et Danièle Bori, il a voulu une explication franche. C'est d'autant plus important pour lui, que la nouvelle carte militaire fait payer un très lourd tribut à la garnison messine et qu'en conséquence, il réclame une compensation qui rétablisse l'équilibre. En tentant de rassurer leurs hôtes, les représentants syndicaux ont profité de la tribune pour mieux faire comprendre leur combat : «Nous défendons l'efficacité de l'INSEE. Rien n'indique qu'une délocalisation répondrait aux besoins de notre maison. Cela coûte cher de 50 000 à 80 000 € par emploi. Il y a sans doute mieux à faire avec ces moyens», insiste Alain Jacquot. Il rejoint en cela son directeur général Jean-Philippe Cotis, qui conduit actuellement une mission d'étude dont les conclusions devront être rendues fin novembre : «Nous observons les contours du pôle statistique en préservant au mieux les intérêts de la statistique publique.»

Après la mairie, c'est l'Université, puis le chantier du Centre Pompidou et enfin Roger Cayzelle, président du CES, qui ont successivement accueilli les visiteurs, histoire de leur montrer que, quoi qu'il advienne, Metz et la région ne ressemblent pas à un lieu de bannissement. Il n'en demeure pas moins que les différents protagonistes de ce dossier ont devant eux une bien improbable équation.