Thierry Weizman, président du Metz handball

samedi 7 juin 2008 09:20 par AS    Metz

« Pour Valérie Nicolas ? On sera fixé dans 15 jours ».

D’ici quinze jours, on saura. Si Valérie Nicolas est décidée ou non à rejoindre le Metz handball. Un élément fera pencher la balance : le projet de reconversion professionnelle qui sera proposé à la gardienne des Bleues. Thierry Weizman, le président des dragonnes fait le point sur ce dossier chaud et sur d’autres questions qui détermineront l’avenir du club. Notamment le recrutement d’une quatrième joueuse.

Où en êtes-vous des négociations avec Valérie Nicolas ?
« Elle était à Metz lundi et mardi. Cette rencontre nous a d’abord permis de faire connaissance autrement. C’est toujours mieux de se parler directement plutôt que par téléphone. Ces 24 heures m’ont appris beaucoup de choses. Des choses qui me donnent encore plus envie de la recruter. »

Quoi par exemple?
«  J’ai mesuré l’expérience que Valérie Nicolas pourrait nous apporter en Ligue des Champions. Elle a gagné cette compétition et son approche est forcément différente. Aujourd’hui, le Metz handball peut être champion de France sans Valérie Nicolas. En revanche, elle est indispensable si l’on veut gagner une Coupe d’Europe. »

Que vous a-t-elle appris sur la ligue des champions ?
« Que les matches se gagnaient en défense alors que l’on croyait que c’était en attaque. Nous avons également pu mesurer la différence entre le club de Viborg au Danemark où elle évoluait et le Metz handball. En terme de budget, le leur est dix fois supérieur au nôtre (ndlr : le budget du Metz handball est 1,4 million d’euros). En terme de préparation physique ensuite, là-bas chaque joueuse est prise en charge individuellement en fonction de son poste, de son âge, de sa morphologie. Ici Pavla Poznarova et Isabelle Wendling s’entraînent de la même manière. Ce n’est peut-être pas normal. »

Qu’est-ce qui pourrait faire venir Valérie Nicolas à Metz ?
« Le projet sportif. Elle me l’a dit. Des sept propositions qu’elle a eues, c’est le meilleur. Elle connaît toutes les joueuses et je lui ai fait découvrir Metz. La seule carte qui n’est pas en ma possession concerne sa reconversion professionnelle et Valérie Nicolas a exprimé son attente : travailler dans une collectivité.  Le conseil général et la ville de Metz devraient lui proposer quelque chose. Il ne reste plus qu’à attendre ».

A-t-elle laissé transparaître son choix ?
« Non. C’est une professionnelle qui sait très bien mener sa vie. Nous serons fixés dans les quinze jours. »

Comment une joueuse d’un tel calibre peut-elle s’insérer dans un groupe ?
« Avant de lui proposer de venir, j’en ai parlé à Amandine Leynaud, qui était d’accord. Valérie l’a prise sous sa coupe en équipe de France. Elles s’entendent très bien. Les autres joueuses savent qu’elle sera une valeur ajoutée pour le club. Elle est connue et respectée. »

Sa venue aurait également un impact sur l’affluence aux Arènes.
« Outre l’aspect sportif, c’est une star mondiale du handball. Quelqu’un qui galvanise la foule, qui fait se lever le public. Bref ce serait vraiment un bon coup pour le club. »

Un coût aussi ?
« Elle sera dans la fourchette supérieure des salaires du club mais ne la dépassera pas. Il est hors de question de payer une joueuse beaucoup plus que les autres alors qu’elle fait le même travail ».

Si Valérie Nicolas signe, le recrutement sera-t-il bouclé ?
« Non. Je procède dossier après dossier. Il y a eu Camille Ayglon, Ivana Lovric puis Valérie Nicolas. Une fois ce dernier dossier terminé, j’en ai un autre qui concerne une joueuse étrangère capable de jouer aux deux ailes ».

Cette équipe aura de l’allure.
« Avec la meilleure paire de pivots du monde (Wendling-Kanto), la meilleure marqueuse du championnat (Kysucanova) et la meilleure paire de gardiennes (Leynaud-Nicolas)…oui. ».

Pouvez-vous déjà mesurer les retombées de ce quinzième titre ?
« En terme de partenariat oui. Ils affluent ! Ceci est dû à l’excellente image de l’équipe, au fait que l’on sait s’adapter à tous les besoins de nos partenaires, aux soirées que l’on a organisées avec Domenech, Roux et Costantini. Et je pense que c’est vraiment le moment de soutenir une équipe féminine, que c’est une forme de modernisme. »

Quel bilan faites-vous de cette année?
« Nous avons rempli tous les objectifs : championnat de France, Coupe de Ligue et quart de finale Coupe d’Europe. Cette saison aurait été extraordinaire si nous avions pu aller plus loin en Coupe d’Europe. Notre élimination nous reste en travers de la gorge. Mais d’une certaine manière, elle nous servira. Car certaines défaites peuvent aider à construire l’avenir.»

Qu’avez-vous ressenti lors du dernier match de la saison aux Arènes ?
« Emu de voir partir cinq joueuses. Je souffre des départs. La plus grosse difficulté dans ce travail est de se séparer d’une joueuse. »

Il était question que le tour préliminaire de la Ligue des champions soit organisé à Metz. Où en est ce dossier ?
« C’est plutôt mal parti. Les dates sont les mêmes que l’Open de tennis de Moselle. J’essaye d’agréer le complexe sportif Saint-Symphorien pour que les matches s’y déroulent. Mais ce sera compliqué. »