les échos politiques de La Semaine

vendredi 7 mars 2008 10:00 par RS    Metz

Laguiller soutient ses troupes en Lorraine.

Ils ont adhéré au parti d'Arlette Laguiller, elle a pris le leur pour les élections. Venue tout spécialement à Metz pour l'occasion, c'est un soutien sans faille qu'a apporté la figure de Lutte Ouvrière à des troupes sur motivées.

" Que la gauche gagne ou pas, il est important que des représentants de Lutte Ouvrière soient présents dans les municipalités. Qui pourra aider les chômeurs et comprendre les travailleurs mieux qu'eux ? " Les propos sont d'Arlette Laguiller et les deux cents personnes constituant l'auditoire mosellan. Dimanche dernier, salle Braun à Metz, la tête de proue de Lutte Ouvrière est passée par la Lorraine, sans ses sabots mais avec la volonté d'apporter son soutien aux représentants de son parti têtes de liste dans les municipalités de la région. A ses côtés sur l'estrade montée pour l'occasion, Christiane Nimsgern, Mario Rinaldi et Fabien Engelmann, figures locales de Lutte Ouvrière, tous trois ravis d'accueillir parmi eux l'emblématique représentante de leur parti.
A Metz, c'est Mario Rinaldi, ouvrier de maintenance qui tentera de s'investir dans la vie municipale de la commune avec une liste de travailleurs dont il dévoile les acteurs : " C'est une liste d'ouvriers, d'employés, de techniciens, de travailleurs en retraite ou au chômage, bref une liste à l'image du monde d'aujourd'hui ". A Thionville, c'est à Fabien Engelmann, ouvrier territorial de 28 ans qu'incombera cette tâche. Le jeune homme explique ses motivations : " J'étais vert il fut un temps et Dominique Voynet m'a déçu en minimisant les dégâts causés par l'Erika sur les plages bretonnes. Et puis la personne d'Arlette Laguiller m'a plu. C'est une femme droite, qui lutte pour une cause juste et surtout qui n'a jamais retourné sa veste ".
Des causes " justes " qui font souvent monter Arlette Laguiller au créneau comme ce dimanche lorsqu'elle appelle à " sanctionner le gouvernement en place " par un vote de contestation, rappelant que " chaque vote pour Lutte Ouvrière sera une gifle de plus pour Nicolas Sarkozy ".        

Thionville : soutien de choix pour Fabien Engelmann
Rien de tel qu'un soutien médiatique dans la dernière ligne droite d'une élection. Du haut de ses 28 ans, c'est celui d'Arlette Laguiller que Fabien Engelmann vient de recevoir. Ouvrier territorial de son état, le jeune homme  savoure le coup de pouce de la dame : " Ca m'a fait chaud au cœur. C'est un grand soutien " mais ne perd pas de vue l'objectif du parti " voter contre Nicolas Sarkozy ".

" Nous avons l'occasion de sanctionner un gouvernement qui fait un cadeau fiscal aux riches et applique une franchise médicale aux pauvres " assène Arlette Laguiller. Les spectateurs apprécient. En bon relayeur, Fabien Engelmann poursuit : " Pourquoi le sigle UMP n'est pas présent sur les affiches de campagne du maire sortant de Thionville ? Il faut appeler un chat un chat ! Je suis d'extrême gauche et je ne m'en cache pas ". Re hourra.

A Thionville, le jeune homme sait qu'il n'a aucune chance de s'emparer du fauteuil de maire mais une  chaise de conseiller serait déjà un couronnement pour la première inscription d'une liste LO : " Nous voulions rallier Bertrand Mertz qui n'a pas voulu de nous. Qu'à cela ne tienne, nous y sommes allés seuls. Notre but est de défendre les quartiers populaires face aux quartiers bourgeois. On n'arrête pas de refaire le centre ville déjà beau comme un sou neuf mais il n'y a pas que le centre à Thionville ".
Alors Fabien Engelmann partira bille en tête avec une envie, " devenir les yeux et les oreilles des travailleurs dans le conseil municipal de Thionville ".

et quand l'Eglise s'emmêle
La précocité de l'appel au civisme lancé par l'évêque de Metz avant l'ouverture de la campagne électorale avait pu surprendre certains. Mais après tout, à abstention record (Metz avait atteint un record de France en la matière en 2001) précautions adaptées !  Le bon pasteur avait invité ses brebis à rejoindre les bureaux de vote afin d'y remplir leur devoir de citoyen.

Citoyens, les prêtres de Metz sous la bannière de l'archiprêtré de Metz-Centre le sont aussi. Et c'est ainsi qu'ils avaient décidé, le 15 février dernier d'adresser publiquement une série de questions aux candidats. Un questionnaire plutôt ressenti comme "engagé". Un texte qui n'a pas fait l'unanimité parmi les prêtres et n'a pas été diffusé dans toutes les paroisses concernées. Pas mis en ligne sur le site de l'Eglise de Metz comme cela avait été prévu.

Alors, un coup pour rien ? Pas vraiment puisque, après quinze jours sans réaction, trois réponses ont été publiées dans le n° 6 de "Chrétiens dans la ville de Metz". Celles de Jean-Marie Rausch, de Dominique Gros et de Marie Jo Zimmermann.  Les autres, notamment Nathalie Griesbeck et Emmanuel  Lebeau n'ayant pas été informés du questionnaire se sont trouvés tout " marris " de n'avoir pu y répondre. Et maintenant il est trop tard.