famille en Moselle

vendredi 6 juin 2008

non, les parents n’ont pas démissionné!

95 % des parents revendiquent leur rôle parental. Peut-être considérerez-vous ce résultat d’enquête comme une évidence. Les responsables de l’Udaf (Union des association familiales) de la Moselle ne sont pas de cet avis.
« A l’heure où l’idée de parents démissionnaires est sans cesse véhiculée dans les médias, ce chiffre montre que les parents sont déterminés à rester les premiers éducateurs de leurs enfants ».  

Dans le cadre des missions de défense et de représentation des familles l’Udaf de Moselle a créé en 2007 un observatoire de la famille destiné à mieux connaître les situations et les conditions de vie des familles, d’analyser leurs besoins, attentes ou aspirations. La présentation des résultats d’une enquête menée pendant un an a eu lieu il y a quelques jours dans la salle de Metz Congrès à l’occasion d’une cérémonie marquant le départ à la retraite de Jean Birck, directeur. Après 17 années passées à la tête de cette structure qui rassemble 74 fédérations et associations, compte plusieurs centaines d’employés, il a transmis le flambeau à Claudine Clerc.

la santé d’abord
C’est Me Bertrand Becker, président de l’Udaf qui a commenté, lors de son discours, les résultats de cette enquête. Outre l’affirmation spectaculaire de leur volonté de revendiquer leur rôle parental (95 %), les personnes interrogées ont exprimé ce que représente pour elles le rôle de parents. C’est se préoccuper de la santé de leur enfant qui apparaît comme la caractéristique essentielle de la responsabilité à 45 % d’entre eux. Pour 29 % c’est le comportement et l’éveil de l’enfant. Un chiffre qui tombe à 20 % pour la scolarité et  à 4 % seulement pour l’avenir professionnel. Les loisirs, qui figuraient pourtant dans la liste des thèmes proposés, ne sont pour ainsi dire jamais cités.
Cette préoccupation pour le domaine vital au sens propre, puisqu’il s’agit de la santé démontre que celle-ci n’est pas considérée comme un acquis mais comme un bien à défendre, voire à conquérir. Les questions liées à l’équilibre alimentaire sont parmi les plus souvent évoquées. Ce qui amène les responsables de l’Udaf à s’interroger sur le fait de savoir si, face  à l’augmentation importante des prix et du nombre des produits alimentaires, les parents ont encore les moyens de donner à leurs enfants une alimentation équilibrée.

dépassés par les technologies
Second domaine qui apparaît à l’évidence comme un sujet de préoccupation : celui du sentiment exprimé par bien des parents d’être « dépassés en termes d’argumentaire et de crédibilité face aux nouvelles technologies.  D’une certaine manière, soit le parent n’est pas en capacité d’exercer son rôle éducatif, soit l’enfant lui dénie cette capacité. Dans les deux cas le parent ne peut pas ne pas se  poser la question de son rôle. »
S’y rajoute la difficulté d’inculquer des normes ou des règles pour le travail à la maison, l’utilisation d’internet. La relation parent-enfant est au cœur de la difficulté rencontrée par les parents : refus de dialogue de la part de l’enfant, incapacité des parents faute de connaissances et de plus en plus faute de temps pour engager et faire vivre ce dialogue.

supprimer les alloc !
Parmi les outils de rétorsion souvent évoqués par le bon sens populaire dans les cas de manquements ou de troubles en matière de responsabilité parentale, figure la suspension des allocations familiales. Formule à l’emporte-pièce ou réelle responsabilisation ? la question a été clairement posée lors de cette enquête : « La suspension des allocations familiales doit-elle être envisagée en tant que sanction pour des parents défaillants ou comme signal d’alerte fort dans un certain nombre de cas ? »  Les réponses semblent plutôt équitablement partagées avec une légère domination du oui à la question : «  la suspension est-elle une mesure de soutien à la fonction parentale ? » Témoignage d’une lassitude face à des situations, expression d’une volonté de faire changer. En tous cas un plan affectif que l’Udaf se refuse à partager. Pour  elle la suspension ou la suppression des allocations familiales « ne peuvent  constituer des réponses valables aux difficultés rencontrées par les parents. Les allocations doivent rester un moyen de compenser partiellement les charges supportées par les familles. Elles ne sont en aucun cas un outil de régulation sociale.»
Après celui de la «  démission des parents », voilà un autre cliché que cette enquête aura contribuer à faire sauter.

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