c’est ma place !

jeudi 5 juin 2008 08:00 par JPJ    Metz

C’est l’histoire d’un P.V.. Bête comme tous ceux qu’on l’on ramasse, même si en général j’en prends assez peu. Deux ou trois par an maxi.
Dès avant le courrier dont je vais vous parler, ce PV là avait une histoire qui fait que j’y pense à chaque fois que j’emprunte le boulevard Paixhans à Metz. Sur l’îlot central, quelques dizaines de mètres après la maison du Bâtiment, un emplacement de parking est délimité par une peinture blanche un peu plus fraîche que les autres. Vous pouvez vérifier. J’ai la photo mais dans ce numéro 169 (déjà, oui) on est un peu serrés. Alors je la mets en ligne sur la semaine numérique (ici donc!).

Cela fera au moins plaisir à Philippe Ticheur qui se décarcasse pour animer le site.
Un emplacement de parking donc, que j’avais indirectement contribué à créer puisque j’y avais pris une prune un matin d’avril 2007 en me rendant à une conférence de presse de l’Ordre des architectes. Stationnement gênant qu’elles avaient écrit sur le petit carton rapidement glissé sous l’essuie-glace alors qu’il y avait de quoi glisser un 38 tonnes  à cet endroit sans gêner le moins du monde ni les entrants, ni les sortants, ni les piétons et encore moins la circulation. Simplement la place n’était pas matérialisée donc c’était gênant. Elémentaire non ?
J’avais trouvé cela pittoresque et en avais fait la remarque à Noël Jouaville, directeur général des services de la ville lors d’une réunion de préparation pour le conseil municipal. Après vérification de l’incongruité sur le terrain, les services idoines avaient créé cette place (gratuite en plus) jusque-là non matérialisée et qui donc n’existait pas. Je ne demande pas forcément qu’à ma mort elle soit rebaptisée à mon nom mais bon, je l’aime bien cette place. Et il est donc normal que je jette un petit coup d’œil à chaque fois que je passe.
Le problème, c’est que tout à mon désir de créer la place, j’avais oublié de régler la prune. Sans doute un effet inconscient du climat qui voulait qu’à quinze jours d’une élection présidentielle on dédramatise ces choses-là. Je savais déjà à l’époque que Nicolas Sarkozy ne ferait pas forcément tout ce qu’il promettait mais je pensais qu’une dose raisonnable de mauvaise foi l’amènerait à moduler ses positions contre l’amnistie des PV communs. Tu parles. Il est parti prendre un pur Malte chez Bolloré pendant quelques jours et n’a rien absout du tout.
Bref. J’avais fini par oublier le corollaire désagréable de la création de cette place et perdu le carton quand un courrier est venu l’autre jour me rafraîchir la mémoire. Et quel courrier mon dieu ! Une menace de procédure de saisie vente par un huissier bien de chez nous agissant au nom de la ville et de la République réunies. Pas encore de la Poste car c’était timbré tout pâle, ce qui n’est recommandé. Et dans cette lettre une avalanche de termes plus dramatiques les uns que les autres. En gros et en capitales parfois : saisie de vos biens, entrée dans votre domicile en votre absence avec le concours de la force publique, avec un serrurier… Tout cela si je ne m’exécute pas “avant la date fixée” en réglant à l’huissier le PV de 35 euros devenant 80 et des broutilles. La date fixée ? il n’y en a pas. La date d’envoi, ce devait être le 6 mai mais ils ont du oublier de l’envoyer. On n’a pas encore trouvé de serruriers pour débloquer les ponts du mois de mai. Alors ils ont griffonné un 1 à la main, ce qui fait 16. De toutes façons, discutez pas ! Aucun renseignement ne sera donné par téléphone.
Il ne me semble pas illégitime de vouloir obtenir le recouvrement des amendes quand celles-ci existent. Et c’était bien le cas. Mais allez vous étonner que pour la première anicroche dans la rue on vous traite d’enc... (quand tout va bien !), que sur les stades certaines équipes de jeunes ne pensent plus qu’à tuer l’adversaire lorsque la société s’offre une telle avalanche de violence verbale pour une bricole de ce type. Pas un seul courrier entre-temps. Pas de recommandé ou de garantie de livraison du courrier non plus.
Plutôt que d’enquiller des frais de je ne sais quoi pour 40 euros un vrai timbre et une date claire ne seraient pas mal non plus. Je vais le payer leur truc mais ce qui m’embête c’est de ne pas avoir retrouvé mon PV. Je l’aurais bien mis sous verre et accroché au premier arbre près de la place de parking.

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