bienvenue chez les Ch’tis
mercredi 5 mars 2008 11:30 par Fernand-Joseph Meyer |
de et
avec Dany
Boon
et aussi Kad Merad, Line Renaud, Zoé Félix, Michel Galabru.
Bergues, 4 306 âmes, est célèbre pour son beffroi classé au patrimoine mondial, sa baraque à frites et son bureau de poste. C'est tout près de Dunkerque et c'est là que vit et travaille Antoine Bailleul. Il est facteur. Il vit avec sa maman car, avec sa collègue guichetière, ça a cassé. Voilà qu'arrive du Sud profond le nouveau directeur du bureau de poste, Philippe Abrams, muté dans le "pôle nord" pour raison disciplinaire car, pour obtenir coûte que coûte la Côte d'Azur, il s'est fait passer pour un handicapé physique. Comme lui explique son d.r.h., "être muté dans le Nord, c'est pire que viré".
Criblé d'angoisse et lesté de tous les clichés anti-nordistes, il rejoint Bergues à reculons. Il y pénètre sous une pluie torrentielle. Il percute Antoine qui s'en sort sans blessure. Philippe pense qu'il a la mâchoire en vrille car il comprend très mal ce qu'il raconte. Philippe est bel et bien en immersion linguistique totale. Le parler local chuinte avec délice. C'est le ch'ti, la parlure du Nord. Avec Antoine, "biloute" d'origine hautement contrôlée, il adopte les us et coutumes ch'tis. Arrivera-t-il aussi à "rabistoquer" l'affaire d'Antoine avec la guichetière ?
On baigne en pleine comédie, on échappe à la tasse et on s'en sort très bien. Dany Boon se situe aux antipodes de "Camping" qui est un modèle de comédie populiste rance. Pour son deuxième long-métrage, il contrôle toutes les manettes et il trousse un scénario charnu qui - hormis un démarrage besogneux et une incursion pénible de Michel Galabru - retourne avec malice tous les clichés collés au Nord-Pas-de-Calais et tricote en prime et en douceur une double intrigue amoureuse. Philippe, avec ses amis postiers, organise une mise en scène hautement loufoque lorsque sa femme le rejoint. Non seulement il réussira à revigorer son couple, mais il devient l'alter-ego de Dany Boon qui met en pièces lesdits clichés pour les réduire à leur simplisme caricatural. Ce sont les séquences les plus drôles du film. Celles aussi où les copains postiers éclusent bière sur bière avec des rots bien sonores et qu'ils menacent la femme de Philippe d'aller jouer à cache-cache dans les mines. Selon Dany Boon, l'étranger qui arrive dans le Nord pleure deux fois : quand il arrive et quand il part. On croyait voir une carbonade grossière, finalement on se régale. De plus, Dany Boon n'y fait pas son Bourvil puisqu'il est d'abord lui-même et Kad Merad est un biloute à sa manière, discret et percutant.
et aussi Kad Merad, Line Renaud, Zoé Félix, Michel Galabru.
Bergues, 4 306 âmes, est célèbre pour son beffroi classé au patrimoine mondial, sa baraque à frites et son bureau de poste. C'est tout près de Dunkerque et c'est là que vit et travaille Antoine Bailleul. Il est facteur. Il vit avec sa maman car, avec sa collègue guichetière, ça a cassé. Voilà qu'arrive du Sud profond le nouveau directeur du bureau de poste, Philippe Abrams, muté dans le "pôle nord" pour raison disciplinaire car, pour obtenir coûte que coûte la Côte d'Azur, il s'est fait passer pour un handicapé physique. Comme lui explique son d.r.h., "être muté dans le Nord, c'est pire que viré".
Criblé d'angoisse et lesté de tous les clichés anti-nordistes, il rejoint Bergues à reculons. Il y pénètre sous une pluie torrentielle. Il percute Antoine qui s'en sort sans blessure. Philippe pense qu'il a la mâchoire en vrille car il comprend très mal ce qu'il raconte. Philippe est bel et bien en immersion linguistique totale. Le parler local chuinte avec délice. C'est le ch'ti, la parlure du Nord. Avec Antoine, "biloute" d'origine hautement contrôlée, il adopte les us et coutumes ch'tis. Arrivera-t-il aussi à "rabistoquer" l'affaire d'Antoine avec la guichetière ?
On baigne en pleine comédie, on échappe à la tasse et on s'en sort très bien. Dany Boon se situe aux antipodes de "Camping" qui est un modèle de comédie populiste rance. Pour son deuxième long-métrage, il contrôle toutes les manettes et il trousse un scénario charnu qui - hormis un démarrage besogneux et une incursion pénible de Michel Galabru - retourne avec malice tous les clichés collés au Nord-Pas-de-Calais et tricote en prime et en douceur une double intrigue amoureuse. Philippe, avec ses amis postiers, organise une mise en scène hautement loufoque lorsque sa femme le rejoint. Non seulement il réussira à revigorer son couple, mais il devient l'alter-ego de Dany Boon qui met en pièces lesdits clichés pour les réduire à leur simplisme caricatural. Ce sont les séquences les plus drôles du film. Celles aussi où les copains postiers éclusent bière sur bière avec des rots bien sonores et qu'ils menacent la femme de Philippe d'aller jouer à cache-cache dans les mines. Selon Dany Boon, l'étranger qui arrive dans le Nord pleure deux fois : quand il arrive et quand il part. On croyait voir une carbonade grossière, finalement on se régale. De plus, Dany Boon n'y fait pas son Bourvil puisqu'il est d'abord lui-même et Kad Merad est un biloute à sa manière, discret et percutant.