pour éclairer l’avenir

samedi 7 février 2009 11:12 par Pierre Taribo    Nancy

Un conseil du développement durable.
Installation du Conseil de développement durable étendu à cent membres, colloque sur les déchets organiques, le Grand Nancy semble avoir bien saisi l’enjeu environnemental.
Le développement durable est-il le fourre-tout des bonnes intentions dont se gargarisent les collectivités locales ? A moins que ce ne soit un alibi pour les responsables politiques habitués à jouer les illusionnistes ? Ou un stock de professions de foi et de propositions, qui ne sont en définitive que du vent ?

On peut toujours regarder l’avenir de la planète à la longue-vue en se disant que demain il sera toujours temps de se réveiller, tout retard dans ce domaine est une occasion manquée pour ne pas dire irrattrapable. Alors sans prétendre jouer les pompiers volants, la Communauté urbaine du Grand Nancy consciente qu’elle ne pouvait pas rester les bras ballants devant ce mécanisme de destruction  mis en place par nous-mêmes contre nous-mêmes, a décidé d’agir.

une démarche participative
Bien sûr, le registre adopté tient plus du symbole  que du rouleau compresseur mais en installant le nouveau Conseil du développement durable, le Grand Nancy et son président André Rossinot, ont voulu montrer que derrière les professions de foi il y avait la réelle volonté d’associer les citoyens à leur démarche.

Présidée depuis samedi dernier par Patrice Sanglier, cette assemblée composée de membres tirés au sort et représentatifs de chacune des vingt communes de l’agglomération, va siéger pendant six ans.  A défaut d’exercer une magistrature décisionnelle, cette instance  regroupant cinq collèges ( compétitivité, cadre de vie-environnement, solidarité, territoires et talents d’agglomération) , tiendra un rôle participatif  qui sans lui octroyer une véritable influence  lui permettra d’émettre des avis et d’avancer des propositions. Elle pourra aussi agir en auto-saisine pour exprimer son point de vue, formuler des recommandations.
Bref, le Conseil de développement durable est un interlocuteur de plein exercice et non une potiche posée là pour faire bien dans la vitrine à gadgets.

producteur d’idées
Pour Patrice Sanglier, par ailleurs vice-président du Comité Economique et Social où il  préside la commission mobilité, transport, développement durable, le Conseil dont il vient de prendre les commandes est « un producteur d’idées, un contributeur au débat permanent.
Témoignant  du besoin des responsables politiques d’exprimer un désir de rénovation, cette initiative de la CUGN, ne va pas inverser les responsabilités mais elle manifeste  la volonté d’avancer : «  on voit que les élus souhaitent organiser l’échange avec des allers-retours permanents entre eux et le terrain. »

Car Patrice Sanglier ne veut pas que la structure fonctionne en vase clos. Il la préfère ouverte sur  l’extérieur : «  je ne souhaite pas que ce Conseil de cent personnes vive dans son microcosme. Au contraire chacune d’entre elles doit être capable d’écouter des gens dans son entourage pour devenir porteuse d’un maximum d’avis  C’est ce qui va donner plus de sens à notre action. On ne veut pas devenir des technocrates de la participation, on essaie de s’ouvrir au large. »

Le but est qu’au final, l’exercice des politiques publiques «  ne passe pas avec le seul point de vue des élus, même si ce sont eux qui décident. » D’ailleurs si Patrice Sanglier a brigué ce poste, c’est parce qu’il estime qu’une nouvelle étape vient d’être franchie par la CUGN. Elle « donne plus d’autonomie et des moyens supplémentaires : deux chargés d’études et une ligne budgétaire permettant  de fonctionner »

Jusque-là le Conseil de développement, précurseur du  nouvel outil dont vient de se doter le Grand Nancy, était présidé par des personnalités d’un profil différent de celui de Patrice Sanglier, responsable syndical  qui succède à un président d’université, à un haut fonctionnaire et à chef d’entreprise. Ce qui ne l’émeut nullement «Je suis là pour animer, impulser une dynamique, organiser le débat, faire émerger le bons sens collectif. »
Ce n’est pas le big-bang écologique mais c’est un sérieux lifting du comportement traditionnel des collectivités locales.