fracture fiscale ?

vendredi 6 février 2009

5,5% de hausse en moyenne.

Sauf tremblement de terre, c’est un budget comportant une hausse de 5,5% en moyenne des taux des impôts locaux communaux qu’adoptera la ville de Metz  fin mars. Ces taux eux-mêmes s’appliqueront sur une base réévaluée de 3,5% et voisineront avec la nouvelle fiscalité mise en place par la CA2M.  « Dur mais indispensable si l’on veut agir »,  a répété Dominique Gros ; « invraisemblable et inacceptable » ont déclaré les oppositions  lors du débat d’orientation budgétaire de la semaine dernière. Une fracture fiscale et politique à la fois.

Ceux qui rêvaient de voir la nouvelle majorité municipale s’effriter sur  l’écueil de la hausse fiscale en ont été pour leurs frais. Ceux qui imaginaient trouver dans les chiffres de l’audit  financier sur les comptes de la ville entre 2001 et 2008 de quoi clouer le bec définitivement à leurs adversaires, aussi !  

Comme le verre  apparaît aux trois quarts plein ou a moitié vide selon qu’on le considère  sous l’angle du bilan comptable ou  du potentiel  d’avenir,  il a fallu trouver autre chose pour s’étriper ou du moins faire la différence .  Et c’est  dans le symbole politique que résidait le meilleur gisement.  Le 16 mars 2008 à Metz s’est trouvé élevé au rang du 10 mai 81! Il y aura désormais un avant et un après. Une partie de la nouvelle vague rose ne s’est pas privée de le faire sentir aux sortants et à l’opposition. Au point qu’à un moment  les rauschistes ont tout simplement décidé de quitter la salle…avant de revenir.

tous aux abris
Après un début  de débat plutôt attentif  même s’il  n’était pas dénué d’humour et d’acidité, les coups se sont donc mis à voler un peu plus bas l’autre soir autour de la table.  Jeremy Aldrin, au nom de la bonne gestion passée érigée en dogme,  accusera  la nouvelle équipe d’imposture, un mot dont il sait qu’il irrite particulièrement Dominique Gros. Il  prendra même  soin de le glisser une deuxième fois dans son propos,  dès fois qu’on n’ait pas entendu.   « Vous voulez faire de Metz un paradis fiscal où l’impôt serait proscrit » lui répondra  Hacene Lekadir au nom de la nouvelle majorité  renvoyant à  leurs états d’âme ceux qui  pensent être  « au rendez vous de la nostalgie et de la démagogie ».  Entre-temps Emmanuel Lebeau  « fera  un rêve ». Allons bon ! « Celui que les voix sourdes de certains  dans la majorité puissent  s’exprimer ce qui éviterait d’infliger aux contribuables messins la double peine fiscale ».
Bref une ambiance garantie et des  interpellations qui fusent,  d’autant plus redoutables que le positionnement physique de l’opposition messine entre les branches du  « U » formé par la majorité n’est pas des plus confortables. Paraît qu’on lui aurait proposé d’autres positionnements mais que ses chefs préfèrent rester comme ça… le temps de  gagner les prochaines élections.

coup de ciseaux
En attendant c’est  de l’avenir immédiat  dont il est question. De l’effet de ciseau que les responsables  de l’audit  tentent  de mettre en évidence entre l’évolution des recettes et des dépenses de la ville. Ces dernières augmentent depuis quelques années plus vite que les recettes.  De la comparaison avec les autres villes de la strate. «  Metz prélève moins d’impôts et investit moins ». «  Les mesures  proposées sont difficiles mais pas impossibles dira Dominique Gros. Si on ne bouge pas c’est la catastrophe…il est hors de question de renoncer à agir ». Anne Frisch Renard adjointe aux finances parlera de la disparition des  trompe-l’œil avant que Richard Lioger ne se lance  dans une évocation railleuse de « la belle époque  où les budgets municipaux étaient une ligne Maginot à l’abri de laquelle Metz s’assoupissait. Sauf que le monde bouge…comme les tanks ». Dérision encore pour relever qu’au moment «  où votre ministre  veut remettre des blouses aux écoliers nous leur offrons de quoi manger ». La brèche politique était ouverte.

Marie-Jo Zimmermann déplorera  les leçons de morale incessantes. «Vous avez fait un choix, assumez-le et puis c’est tout. Cessez de tout rejeter sur les autres, de parler d’apocalypse ou d’effet ciseau. Chiffrez vos propositions plutôt que de nous donner en dernière minute un audit qui aurait pu être fait il y a six mois ». Denis Jacquat qualifiera le document préparatoire au DOB de « pervers  et de tendancieux ».

Patrick Thil le  démontera avec volupté pendant  plus de vingt minutes chiffrant les hausses pour les messins, regrettant que  « la technostructure impose ses choix aux élus ». Il dénoncera une augmentation des impôts « socialement scandaleuse ». «  Vous nous faites l’effet d’une pleureuse » dira Nathalie Colin Oesterlé à Dominique Gros en déplorant  un « manque d’ambition » avant que Khalifé Khalifé ne décrive lui aussi un projet «  transparent,  insipide et au bénéfice incertain pour l’avenir de la ville… Nous avions, probablement à tort,  pensé en tant qu’opposition responsable pouvoir participer à ce débat et apporter  notre expérience  à cet élan que vous vouliez donner à Metz. Il se limite à dénigrer ce qui a été fait par Jean-Marie Rausch ».

à gauche avec Chirac
Du côté majoritaire, et en sachant que les interventions  alternaient le plus souvent on retiendra l’appui des élus communistes Jacques Maréchal et Danielle Bori à la nécessité de hausse de la pression fiscale pour contribuer à la création d’un « bouclier social pour les plus démunis ». Celle des Verts aussi puisque René Darbois dira qu’il savait que « ce ne serait pas un  long fleuve tranquille ».

L’intervention de Me Gandar  apportera  la formulation dont tous rêvaient sans l’avoir exprimée : « les Messins  ne nous ont pas élus sur des promesses mais sur des idées et des valeurs. Ils ne nous jugeront par sur le seul baromètre d’une pression fiscale. La solidarité consiste à accepter de faire des efforts. L’impôt n’est injuste que si le contribuable ne s’y retrouve pas ».  « Je voulais dire la même chose en plus direct » poursuivra Antoine Fonté. Et pour y rajouter une louche : « Nous sortons du brouillard d’une gestion sans visibilité ».

« Il faut une stratégie de reconquête de l’action publique » dit encore Isabelle Kaucic avant que Thierry Jean n’appelle le philosophe Alain mais aussi Jacques Chirac à la rescousse  pour conclure. Le premier avait écrit que le pessimisme est d’humeur et l’optimisme de volonté. Quant à l’ancien président de la République, chantre de la fracture sociale, il  avait déclaré en 1995 que l’action politique consistait «  à rendre possible ce qui est nécessaire ».
 Quitte à créer la fracture fiscale ?

  1. ebindidon écrit: (19/02/2009 20:53:51 GMT)
    fracture fiscale ?

    Augmenter les impôts de 10% en période de crise, alors que le pouvoir d'achat de toute la population est menacé est une gigantesque anerie, une provocation malhonnête et un racket inqualifiable.

    Le permis de conduire offert en échange de services à..., les subventions offertes aux associations dirigées par...etc...MARRE, TROIS FOIS MARRE !

    Luxkikoumachin a raison : c'est une autre façon de vivre la ville. Aux frais des autres, c'est toujours plus agréable...

    Monsieur Gros : des sous, ON N'EN N'A PAS ! Faites des économies, encore des économies au lieu de recruter des gens pour inventer un M blanc sur fond jaune !

  2. serge écrit: (14/02/2009 17:51:23 GMT)
    fracture fiscale ?

    redistribuer ok. Mais il n'y a aucun projet supplémentaire qui justifie cette décision. En l'occurence nous n'avons pas affaire à Robin des bois mais bien à des bandits de grands chemins;

    Mitterand et les 40 voleurs vous ne l'avez visiblement pas lu.

  3. lorrain écrit: (12/02/2009 18:45:05 GMT)
    fracture fiscale ?

    "On appel aussi ça de la redistribution de richesses ou de la solidarite": allons-y allègrement, redistribuons le fruit de notre travail! Il est toujours facile d'être généreux avec l'argent des autres!

  4. lorrain écrit: (12/02/2009 18:42:13 GMT)
    fracture fiscale ?

    « Il faut une stratégie de reconquête de l’action publique » : cela signifie : donnez nous votre argent, on en fera un meilleur usage que vous-mêmes!

  5. luxokikouyou écrit: (11/02/2009 21:44:49 GMT)
    fracture fiscale ?

    On appel aussi ça de la redistribution de richesses ou de la solidarite, ça depend si l'on parle en language politique ou citoyen...

    Et puis c'est pas plus mal de rentrer la monnaie de manière franche et d'annoncer la couleur, plutôt que de le faire sournoisement en disant au policiers d'aligner toujours plus de PV aux étourdis.

    C'est sûr, ça change ! C'est une autre façon de vivre la ville...

  6. serge écrit: (11/02/2009 21:02:44 GMT)
    fracture fiscale ?

    AUCUNE SURPRISE.ON DISTIBUE UN MAX DE SUBVENTIONS AUX ASSOCIATIONS, ON SUPPRIME LE PARTERRE FLEURI POUR COMPENSER UN PEU. ON FAIT DES AUDITS AUSSI QU'INUTILES DES FOIS QUE RAUSCH AURAIT MERDE.ON SE GARGARISE D'UN "HORIZON DE PROJET" HERITE A 100% DE L'ANCIENNE MUNICIPALITE;

    ET COMME LES SOCIALISTES LE FONT TOUJOURS ON AUGMENTE LES IMPOTS POUR CONTINUER A FAIRE DU CLIENTELISME A GRAND COUP DE SUBVENTIONS.

    COMME JE VOUS LE DISAIS: AUCUNE SURPRISE

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