Arcelor

jeudi 5 février 2009 16:30 par la Semaine Numérique    Gandrange

élus et syndicats accusent Sarkozy de mensonge.

Mercredi à 11h30, les salariés d’Arcelor Mittal et quelques élus déposaient une plaque où figurent les paroles prononcées par Nicolas Sarkozy lors de sa venue, il y a un an.

« L’année dernière à Gandrange, Nicolas Sarkozy avait promis que l’Etat allait mettre de l’argent pour sauver l’aciérie, pour sauver les emplois. Un an après, rien n’a été fait », estime la députée (PS), Aurélie Filippetti, en accusant le président de la République d’avoir « trahi sa parole ».

des boulons au lieu du riz
« Il faudrait qu’il (le président) revienne à Gandrange (...) pour s’expliquer », poursuit Mme Filippetti en prévenant qu’« aujourd’hui, les salariés l’attendent non pas avec des grains de riz, comme l’année dernière pour son voyage de noces, mais (...) avec des boulons ».
Le 4 février 2008, à l’issue d’une visite très médiatisée de 45 minutes de l’aciérie mosellane, M. Sarkozy s’était engagé devant quelque 400 sidérurgistes à faire prendre en charge par l’Etat « tout ou partie des investissements nécessaires » pour maintenir l’aciérie en activité.
Mais le 13 février suivant, tout en annonçant un bénéfice net en 2007 de quelque 8 milliards d’euros, Lakshmi Mittal, le patron indien d’ArcelorMittal, avait fait valoir qu’une restructuration de Gandrange était « la meilleure solution pour la Lorraine », confirmant la suppression de 575 des 1.108 emplois du site.

trompeur et manipulateur
Pour Jacky Mascelli, élu CGT au comité d’établissement de Gandrange, « la promesse faite par M. Sarkozy aux “Gandranges” procédait d’un discours trompeur et manipulateur ». « Le chef de l’Etat nous avait promis que si ArcelorMittal n’investissait pas à Gandrange, il trouverait une solution pour garantir l’emploi. Aujourd’hui, nous en sommes à tenter de faire respecter le plan social », ajoute, amer, le syndicaliste .
Selon lui, seulement 43 salariés ont bénéficié d’une mutation effective alors qu’il en reste 400 autres à reclasser. « En décembre, la production a été de 1.500 tonnes contre 90.000 t/mois normalement. Le site tourne au ralenti et des mesures de chômage partiel sont imposées aux ouvriers alors que le groupe va annoncer prochainement 10 milliards de bénéfice pour 2008 », regrette M. Mascelli.

En janvier dernier, élus et syndicats  s’étaient déjà dits déçus par un plan de revitalisation du bassin de Gandrange présenté en préfecture à Metz. La construction d’une centrale à gaz Poweo, qui devait créer des centaines d’emplois, n’y figurait plus et un projet de formation aux métiers de la métallurgie ne concernait plus que 20 jeunes, au-lieu des 120 prévus avaient-ils constaté.

Pour les sénateurs socialistes Jean-Marc Todeschini et Gisèle Printz, ce plan « sous-estime complètement l’impact de l’arrêt de Gandrange sur la sous-traitance ». « Au total, ce seront 3.500 emplois qui seront touchés par la restructuration où les sous-traitants ont été complètement oubliés ». estiment-ils dans un communiqué reçu mardi.
Lundi, le président (PS) du conseil régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret, avait rappelé dans une lettre à M. Sarkozy ses engagements en lui demandant d’adresser « un signe fort » à ArcelorMittal pour que la Lorraine pèse dans la détermination de la stratégie du groupe,  « dont il apparaît clairement qu’elle est mondiale ».