acrobate

jeudi 4 septembre 2008

Nul besoin d’être devin, d’envoyer les avions renifleurs de l’affaire Elf ou les Transalls bourrés d’électronique de ce qui est encore notre BA 128 au dessus de l’Elysée  pour le déterminer avec certitude : notre président de la République est un acrobate.
La façon dont il mène simultanément, et sans se casser la figure de façon trop nette, un certain nombre de dossiers passablement scabreux,  tient des hautes études de l’équilibre, options internationales et  domestiques réunies.
C’est ce qui lui permet, accroché à une paroi de Bercy, suspendu à une corniche de l’Elysée, de la place Beauvau ou de l’Everest  de régler, le plus souvent d’un simple coup de fil, aussi bien une gestion de carrière en Corse que cette affaire avec les russes qui n’en finit plus parce que les deux têtes de Kremlin le font tourner en bourrique. Sans parler du Tibet maintenant que les médailles sont sauves, les marchés en Chine pas totalement perdus.

C’est donc dans cet imbroglio là, qui semble le réjouir plus que le fatiguer, que Nicolas Sarkozy a décidé mardi de se laisser glisser dans un salon de l’Elysée. Y  étaient réunis des élus mosellan venus lui parler des funestes conséquences sur leurs bourgs, leurs  villes leur économie des massives suppressions d’unités annoncées par Fillon. Un peu moins acrobate celui-là.  Il prend soin de son dos. Passons..  

« L’international  ça me bouffe un temps fou » dit Nicolas Sarkozy  à Philippe Leroy comme pour s’excuser de n’avoir pas pu revenir plus tôt aux affaires françaises,  et Mosellanes plus précisément .  « Et bien justement, tant que vous y êtes, lui réplique notre Philippe, notre dossier pourrait  trouver une véritable dimension transfrontalière seul gage d’une reconstruction et d’une consolidation à long terme si l’Etat nous y aidait un peu ». « Non, non je blaguais reprend Sarko , revenons à nos troufions et à nos avions.  Vous voulez un café ?  François, dis à Jean Luc de s’assoir.  Vous permettez  que je passe un coup de fil ?  Ah Angela n’est pas là… Dommage, mais on devrait en avoir deux pour chez vous ».
«  Deux quoi ? dit Masson, acrobate lui aussi, roi d’un territoire situé entre Vigy, l’A 32, le tribunal administratif,  le Sénat avec des extensions du côté de la Guadeloupe ? « Ben deux régiments français actuellement en Allemagne ou des  allemands qui viendraient en  France… mais en tout cas chez  vous. A condition que  pour une fois Merkel  comprenne ce que je lui demande ».
« Et pour le reste ? » « La base c’est cuit. Luxeuil c’était encore pire . Pour Metz on devrait pouvoir vous envoyer statistiquement 1500 fonctionnaires mais ne leur dites pas parce qu’ils ne le savent pas. Et  d’ici là, ils ne seront peut être même plus fonctionnaires. De toutes façons on se revoit.  Faudra que je passe.  J’avais oublié quelque chose à Gandrange en janvier ».
« Ce  mec m’épate » disait il y a quelques jours l’un de mes amis avocat en parlant de Sarkozy dont il avait vomi la réforme judiciaire et un certain nombre d’idées saugrenues concernant son métier. Nous aussi semblaient  dire dans un premier temps les élus mosellans et le préfet mardi  en sortant de l’Elysée. Connaissance technique, attention, précision de la réponse, vraisemblance  des promesses… il leur a fallu quelques instants pour redevenir à nouveau un peu plus roublards. Pas le préfet quand même.  Sur l’air des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, sur l’air de Gandrange histoire de ne pas abdiquer.  N’empêche que le coup était gagné. Au moins provisoirement.  
Nicolas Sarkozy avait réussi à remettre en selle ses partisans politiques, même ceux qu’il apprécie le moins et à désarçonner  un temps ses opposants.  

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