Bernard Arnault

mercredi 4 juillet 2007 23:33 par Gaëlle Geoffroy    

l'homme le plus riche de France et financier redoutable .

Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, qui veut s'emparer des Echos, a bâti en moins de 25 ans un empire du luxe grâce à ses talents de financier, mais reste précédé dans le monde des affaires d'une réputation de "tueur" habitué de coups retentissants.
A 58 ans, cet homme élégant aux yeux bleu acier est le patron d'une kyrielle de fleurons du luxe français: Dior, Vuitton, Kenzo, Givenchy, ainsi que Moët et Chandon, Château d'Yquem, Veuve Cliquot.


Il s'est aussi doté d'un pôle médias, DI Group. Outre le titre phare, le quotidien économique La Tribune racheté en 1993 à Desfossés International, il comprend le groupe Investir, mais aussi Radio Classique, Le Monde de la musique ou Connaissance des arts.

Comme beaucoup de grands patrons, c'est un proche du président Nicolas Sarkozy, dont il était le témoin lors de son mariage avec Cécilia en 1996.
Très discret, distillant ses interviews, Bernard Arnault était début 2007 l'homme le plus riche de France, selon le magazine américain Forbes qui évalue sa fortune personnelle à 26 milliards de dollars (20 milliards d'euros). Une somme qui fait aussi de lui la 7e personnalité la plus riche du monde.
Pour lui, "the sky is the limit" ("il ne connaît aucune limite", ndlr), affirmait il y a quelques mois un de ses proches, le financier et milliardaire belge Albert Frère.

C'est à coups d'opérations financières osées que ce polytechnicien né le 5 mars 1949 a construit LVMH, un groupe organisé en cascade, ce qui lui permet de contrôler le capital en n'ayant engagé qu'une petite partie de ce qu'il vaut. Il pèse aujourd'hui plus de 15 milliards d'euros.
Avec Albert Frère, il est aussi à la tête d'une société d'investissement commune créée à l'automne 2006 et dotée d'une puissance de feu d'un milliard d'euros. Depuis, les rumeurs sur d'hypothétiques projets de rachats n'ont cessé de courir, notamment sur la société de production audiovisuelle Endemol.

Mais Bernard Arnault est apparu là où personne ne l'attendait en entrant de force dans la grande distribution. Associé au fonds Colony Capital, Groupe Arnault, holding de contrôle de LVMH, a raflé début mars plus de 9% du capital de Carrefour pour quelque 3,4 milliards d'euros.
Trente-six ans plus tôt, Bernard Arnault faisait ses débuts dans le bâtiment avec son père dans le Nord de la France. Il transforme l'entreprise familiale Ferret-Savinel en un succès de la promotion immobilière: Ferrinel, des appartements cossus à la mer ou la montagne.

Après la victoire de la gauche en 1981, il s'exile trois ans aux Etats-Unis. A son retour, à 35 ans, il rachète les textiles Boussac, criblés de dettes, avec la bénédiction de Laurent Fabius.
Leur remise à flot se fera au prix d'un plan social drastique et de la cession d'une grande partie des activités. Au final, Bernard Arnault gardera essentiellement la maison de couture Christian Dior et le grand magasin parisien Le Bon Marché.

En 1987, il trouve dans le krach boursier et la dégringolade des titres Louis Vuitton Moët Hennessy l'occasion rêvée d'entrer au capital de LVMH. Il s'arrogera sa présidence deux ans plus tard, à la hussarde, après avoir renversé ses rivaux au terme d'un des combats juridico-financiers les plus féroces de l'histoire du capitalisme français.

En 1999, il échouera à racheter Gucci qui tombera dans l'escarcelle du PDG de PPR, François Pinault. Les deux hommes restent rivaux, jusque sur le terrain de leur passion commune pour l'art.