municipales à Saint-lès-Julien

mardi 4 mars 2008 17:00 par AS    St Julien les Metz

les meilleurs ennemis.

Oublié, le climat agité qui régnait lors des dernières élections municipales. Fini, le temps où le maire, Marcel Simon, était caricaturé sous la forme d'un cow-boy sur des affiches 4x3 dans toute la commune. Aujourd'hui, l'ambiance à Saint-Julien-lès-Metz est beaucoup plus saine. Pas de basses attaques, juste un échange d'idées et une confrontation de deux points de vue, celui de Fabrice Herdé (photo de gauche) et celui de Philippe Beaumet (photo de droite), qui se rejoignent finalement sur pas mal de points.

La fin d'une époque. Dans quelques semaines, Marcel Simon quittera le siège du maire où il s'est assis pour la première fois en 1995. En l'espace de ses treize années de mandat, sa commune a changé, lui a vieilli. C'est d'ailleurs son âge qui le pousse à ne pas rempiler pour six nouvelles années. " Je ne voulais pas commencer un mandat pour ne pas le finir. Si je n'avais pas trouvé de successeur, j'y serai retourné. Mais ce n'est pas le cas ", explique Marcel Simon. Quand il annonce à la fin du conseil municipal du mois de décembre qu'il ne sera pas candidat, il désigne immédiatement son successeur. Ce sera Fabrice Herdé, sa moustache et personne d'autre. Le tour de table qui s'en suit ne fait que conforter cette idée. " Tout le monde a dit qu'il était d'accord ".
L'adjoint aux finances depuis 13 ans sera donc candidat. " Parce qu'il est volontaire, disponible et teigneux. Parce qu'il est expert-comptable et que la gestion des finances dans une commune est essentielle ", énonce Marcel Simon. Candidat et porteur du bilan du maire sortant. " Je soutiens le petiot ", lance-t-il un brin paternaliste. En treize ans, Saint-Julien a changé de visage. Endormie, cette commune de 3100 habitants a connu une forte accélération en s'appuyant sur trois pôles d'activité : la Tannerie, Grimont et le Kinépolis. A eux trois, ils ont créé 1200 emplois. Une dynamique qui s'est faite tout en conservant le charme du village.

Une dynamique qui a également entraîné un mélange de populations : entre ceux qui ont toujours habité " au village ", les classes moyennes qui logent dans les résidences de la Tannerie et les maisons plus cossues sur la colline.

Différents quartiers, différentes populations. Que Philippe Beaumet, 58 ans, adversaire de Fabrice Herdé entend mettre en contact. L'ancien responsable des sapeurs-pompiers de Metz veut " désenclaver les quartiers ", annonce t-il en ponctuant chaque phrase d'un sourire. " Il y a par exemple plein de petits chemins qui les relient qui ne sont pas assez mis en valeur ", explique celui qui a partagé le quotidien de l'équipe municipale de 1995 à 2001. " J'étais d'accord sur leurs objectifs mais pas sur la manière d'y parvenir ", rappelle-t-il.

Mais finalement à regarder de plus près le programme des deux candidats, on ne note pas de réelle différence. Les deux veulent réaménager la zone du Bas chêne. Fabrice Herdé veut en faire une place verte, Philippe Beaumet un parc de détente. Bref seule la manière de le dire change. Le premier veut y mettre le vide-grenier de l'école, le deuxième un marché bio : ça c'est différent. Même volonté de créer un espace pour les personnes âgées, même volonté de conserver l'identité de village aux portes de la ville et de la campagne. Et dans la manière d'exercer cette fonction ?

Les visions se rejoignent aussi. Fabrice Herdé fait référence à une équipe de football, quand Philippe Beaumet évoque " la réflexion de 23 personnes ", voire même la démocratie participative.
La seule différence est donc que l'un est soutenu par le maire sortant et l'autre non.
Force ou faiblesse ?