identité messine

lundi 5 janvier 2009

le maître-échevin arbitre ...

Passionné d’histoire messine et surtout de géographie, Emile-Pierre Guéneau vient de consacrer plusieurs années de recherche et d’écriture à un personnage : le maître-échevin de Metz. Son livre va paraître chez Mettis et nous fait découvrir une fonction qui explique et concourt à l’identité messine.

Metz ville d’évêché avant d’être ville libre, puis Metz la militaire et la commerçante a, très tôt dans son histoire, conjugué toutes les fonctions. Aussi son maître-échevin a-t-il été appelé à être le sage et l’arbitre, le bâtisseur et le social, le défenseur et la conscience collective. De son bureau de la place d’Armes, le successeur de cette longue lignée de responsables publics est à la fois baigné par la « lanterne de Dieu » qu’est la cathédrale et par les lumières incarnées par Blondel, le concepteur de l’hôtel de ville, au XVIIIe siècle. Dans toutes ses déclinaisons, la pierre blonde de Jaumont marque le paysage messin. Dans cet univers doux et chaleureux, parfois massif et rugueux, celui qui consacre toutes ses forces, son énergie et sa conviction aux affaires de la cité tient du Moine Soldat. C’est lui qui veille au bastion messin, qui ferraille contre les adversaires du dehors et œuvre à cimenter la cohésion du dedans.

Après une  longue immersion dans l’histoire de ce personnage central de la vie et de la prospérité messine, le professeur Émile-Pierre Guéneau nous livre donc son ouvrage dédié au maître-échevin. Une invitation à nous replonger dans les origines de ce poste clé, tenu par des hommes de premier plan qui ont tout donné au profit de leurs concitoyens.  Jean-Marie Rausch pendant 37 années, à la jonction du XXe  et du XXIe siècles a incarné avec force cette fonction, marquant sa ville de son empreinte. Ne vivant que par et pour Metz. Dominique Gros, le successeur, se réclame comme il l’a déclaré lors de son élection en mars 2008, de   “la longue continuité des maîtres-échevins”.

loin du peuple
Emile-Pierre Guéneau, professeur, géographe, colonel de réserve et auteur de plusieurs ouvrages sur le pays messin nous donne cette fois les clés pour mieux comprendre comment fonctionne l’exception messine. « A y regarder de plus près on se rend compte que le maître-échevin tient une forte partie de son pouvoir du fait qu’il l’exerce assez loin du peuple. Ce relatif recul s’accompagne d’une série d’exigences. L’homme est au service de l’intérêt, du développement et du rayonnement de la cité. Il doit être honnête, intègre et sans cesse à la tâche. On ne peut comprendre les trente-sept années de mandat de Jean-Marie Rausch, que si l’on mesure à quel point, ce natif de l’Est mosellan, a su assez vite endosser l’habit du maître-échevin » explique l’auteur.

Le véritable travail d’universitaire qu’il a accompli, complète très bien les carnets de campagne livrés au printemps dernier par notre confrère journaliste, Jean-Christophe Dupuis-Rémond : « Gros le tombeur de Rausch ». Autant ce dernier est événementiel, autant le nouvel ouvrage va très au fond des choses. S’inspirant de son maître François Reitel, regretté professeur de l’université de Metz, Emile-Pierre Guéneau se livre à une étude détaillée du bilan, de la méthode, du caractère libre de la démarche et des réalisations de Jean-Marie Rausch. Le livre dépasse cependant très vite les caractéristiques de cette seule personne. Ce qui compte c’est le maître-échevin et de savoir si celui qui chausse ses basques est digne ou non de la fonction.

Pour JMR la réponse est claire, même pour ses adversaires. Pourtant en cette année de séisme municipal, l’arrivée à la tête de la mairie d’un élu socialiste pour la première fois depuis l’origine de la IIIe République permet à l’auteur de poursuivre son investigation. Dominique Gros sera-t-il ou non le digne continuateur d’une longue lignée de maîtres-échevins ? « Il aime Metz, il travaille et est honnête en n’étant pas démagogue. » juge, de prime abord, l’auteur. « En revanche en se voulant plus proche des Messins et en ayant une appartenance politique marquée cela change un peu le profil. C’est cependant aux actes que l’histoire jugera et que le nouveau maire inscrira ou non son patronyme parmi celui de ceux qui ont eu Metz et les Messins pour seules passions. »
  • “Le maître-échevin, moine soldat du bastion messin”, par Emile-Pierre Guéneau chez Mettis éditions.

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