du cœur au rêve
jeudi 3 juillet 2008 08:00 par JPJ | Metz |
«
On s'est dit qu'on n'était peut-être plus dans du coeur sportif mais déjà
dans du coeur malade ». Pas très poète le médecin du Paris-Saint-Germain,
un certain Eric Roland, en nous déballant l'autre jour sur les ondes ses
commentaires à propos de l'état de santé de Lilian Thuram. Il est
vrai que les cardiologues ne sont pas là en général pour avoir des
états d'âme à propos des muscles... et que c'est le principal intéressé
lui-même qui avait mis son dossier sur la table lors d'une conférence
de presse aux côtés de Charles Villeneuve. « Le droit de savoir » sans
doute pour l'ancien journaliste et chef des sports de TF1 devenu président
du PSG, pour le joueur et pour la France entière.
Bref, il n'était manifestement pas question d'attendre les résultats définitifs des tests ou la visite de contrôle pour parler. Il fallait montrer tout de suite que le club parisien était déterminé à repartir sur la piste aux étoiles, même finissantes. Il fallait en profiter pour ancrer davantage encore dans le registre compassionnel l'énorme sympathie et le respect qu'a toujours provoqué ce joueur. Ce défenseur dont les deux buts contre la Croatie en 1998 voisinent au registre des émotions avec ceux de Zidane le jour de la finale.
Je ne sais pas pourquoi mais cette palpation et cette auscultation populaires me faisaient penser à Sarkozy débarquant au petit matin à Rungis. Pour soigner sa popularité plutôt que pour tailler une bavette sincère avec les bouchers ou même acheter des champignons à Carla. Un côté faux-cul souvent exaspérant mais qui tenait du péché mignon à côté de celui qu'allait nous infliger quelques jours plus tard un autre président, polonais cette fois. Le jumeau de son frère nous annonçait en effet ce mardi qu'il n'était plus tout à fait sûr que son pays veuille encore du traité de Lisbonne qu'on lui avait pourtant confectionné sur mesure. Et tout ça le jour même où on venait de repeindre la tour Eiffel en bleu avec des étoiles dessus ! Bien la peine de leur avoir tricoté des cache-nez du temps de Solidarité, d'avoir fantasmé pendant des mois sur leurs plombiers. Quelque chose semble décidément être resté en rade du côté des remparts de Varsovie ou des chantiers navals de Gdansk.
Heureusement pour nous, il y a eu cette merveilleuse occasion de nous consoler à l'avance sur France 3 vendredi dernier avec d'autres bateaux et d'autres hommes. D' autres coeurs et d'autres aventures. Un reportage de Thalassa saisi au vol sur un employé des Télécoms de la région d'Arras qui construisait depuis 17 ans un énorme bateau dans un bâtiment en briques juste à côté de chez lui. A la fois acteur et prisonnier de son rêve il disait en vouloir un peu à cette passion qui lui avait bouffé sa vie. Difficile de ne pas penser à François Zanella à Rosbruck...
Impossible même puisque le reportage en question était suivi d'un autre sur Zanella lui-même. Sur la mise à l'eau il y a tout juste trois ans. François sa bouille, sa gouaille et ses copains mineurs.
Un résumé superbe et un regret personnel. Celui de ne pas avoir pris le temps de monter à bord lorsque le « Majesty of the seas » avait accosté à Metz le long du Moyen-Pont. J'avais été un peu déçu en découvrant le bateau en contre-bas. Comme s'il n'avait pas été à la hauteur du rêve télévisuellement entrevu. Comme le disait Saint-Ex : il faut savoir regarder les moutons à travers les cages.
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...
Bref, il n'était manifestement pas question d'attendre les résultats définitifs des tests ou la visite de contrôle pour parler. Il fallait montrer tout de suite que le club parisien était déterminé à repartir sur la piste aux étoiles, même finissantes. Il fallait en profiter pour ancrer davantage encore dans le registre compassionnel l'énorme sympathie et le respect qu'a toujours provoqué ce joueur. Ce défenseur dont les deux buts contre la Croatie en 1998 voisinent au registre des émotions avec ceux de Zidane le jour de la finale.
Je ne sais pas pourquoi mais cette palpation et cette auscultation populaires me faisaient penser à Sarkozy débarquant au petit matin à Rungis. Pour soigner sa popularité plutôt que pour tailler une bavette sincère avec les bouchers ou même acheter des champignons à Carla. Un côté faux-cul souvent exaspérant mais qui tenait du péché mignon à côté de celui qu'allait nous infliger quelques jours plus tard un autre président, polonais cette fois. Le jumeau de son frère nous annonçait en effet ce mardi qu'il n'était plus tout à fait sûr que son pays veuille encore du traité de Lisbonne qu'on lui avait pourtant confectionné sur mesure. Et tout ça le jour même où on venait de repeindre la tour Eiffel en bleu avec des étoiles dessus ! Bien la peine de leur avoir tricoté des cache-nez du temps de Solidarité, d'avoir fantasmé pendant des mois sur leurs plombiers. Quelque chose semble décidément être resté en rade du côté des remparts de Varsovie ou des chantiers navals de Gdansk.
Heureusement pour nous, il y a eu cette merveilleuse occasion de nous consoler à l'avance sur France 3 vendredi dernier avec d'autres bateaux et d'autres hommes. D' autres coeurs et d'autres aventures. Un reportage de Thalassa saisi au vol sur un employé des Télécoms de la région d'Arras qui construisait depuis 17 ans un énorme bateau dans un bâtiment en briques juste à côté de chez lui. A la fois acteur et prisonnier de son rêve il disait en vouloir un peu à cette passion qui lui avait bouffé sa vie. Difficile de ne pas penser à François Zanella à Rosbruck...
Impossible même puisque le reportage en question était suivi d'un autre sur Zanella lui-même. Sur la mise à l'eau il y a tout juste trois ans. François sa bouille, sa gouaille et ses copains mineurs.
Un résumé superbe et un regret personnel. Celui de ne pas avoir pris le temps de monter à bord lorsque le « Majesty of the seas » avait accosté à Metz le long du Moyen-Pont. J'avais été un peu déçu en découvrant le bateau en contre-bas. Comme s'il n'avait pas été à la hauteur du rêve télévisuellement entrevu. Comme le disait Saint-Ex : il faut savoir regarder les moutons à travers les cages.
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...