la chasse aux sorcières
jeudi 3 avril 2008Septembre
1982. La place Saint-Jacques vient d'être réaménagée dans sa configuration
piétonne. L'inauguration officielle n'aura lieu que dans quelques mois.
Jean-Marie Rausch néanmoins a bien voulu m'autoriser, en tant que président
du club de la Presse, à y organiser dès la fin du chantier un marché
en plein air du livre de cuisine : Le pot-aux feuilles. Pierre Troisgros
est venu spécialement de Roanne pour couper le ruban. Il a du mérite car
il a passé une partie de l'après-midi d'hier coincé du côté de Pompey par
une manifestation de sidérurgistes. Jean Pierre Haeberlin, le
trois étoiles d'Illhauesern, l'a rejoint ce matin. Dans les
stands que François Even ravitaille en livres, Olympe, Christiane Massia,
Ginette Hell Giraud, Christiane Jolly et une trentaine d'autres auteurs
dédicacent, conseillent. Ils échangent avec le public. Ghislaine Bavoillot,
la grande prêtresse des collections gastronomiques chez Flammarion veille
au grain. A l'autre bout de la place, face au Monoprix qui vit ses derniers
jours, les cuisinières mises à disposition par l'UEM accueillent
les participants à un concours de tartes. Une jeune fille de Fleury l'emportera
grâce au potiron, quelque temps avant que ce dernier ne devienne
un must. L'après midi, au même endroit on célébrera les
hommes au fourneau. Sans le savoir, ce jour-là, l'été du livre venait
de naître.
Marguerite Puhl-Demange, présidente du RL et passionnée d'édition m'en reparlera quelques temps après. Puis à nouveau à partir de 1986, quand elle cherchera un nom pour la fête du livre qu'elle voulait créer à Metz en s'appuyant sur les journées du Livre déjà existantes et réussies au centre culturel de Queuleu. En s'inspirant de ce qui venait de se créer à Saint-Etienne, en bénéficiant de l'engagement financier de la ville et de la Caisse d'Epargne. Et c'est ainsi que le grand chapiteau blanc, semblable à un livre ouvert qu'on aurait retourné, s'est implanté un jour de 1988 place d'Armes pour l'Eté du livre. Michel Hocquard, l'un des animateurs de Queuleu avec René Terré et Denise Staquet, en sera le premier président. Chantal de la Touanne lui succèdera en 1996… Elle incarnera et portera pleinement la manifestation après le décès de Marguerite Puhl Demange...et jusqu'à la semaine dernière.
Le chapiteau, qui entre-temps avait quitté la place d'Armes pour les ombrages de l'Esplanade puis pour les parterres devant le palais de Justice, s'apprête cette année à contribuer à la renaissance espérée de la place Saint-Louis après sa piétonnisation expresse. Pour autant ce n'est pas précisément ce changement de latitude messine qui explique le départ soudain de la présidente, deux mois et demie avant la manifestation. Ce seraient, a déclaré l'intéressée, des perspectives de passage à un statut salarié envisagé par l'équipe municipale précédente et que l'actuelle ne semblerait pas forcément décidée à mettre en œuvre. Une réticence par rapport à une modification et une pérennisation de fonction que la présence de Chantal de la Touanne sur la liste de Jean-Marie Rausch expliquerait sans doute aussi. Mais là, il n'aurait surtout pas fallu le dire. On touche au tabou et les cris de vierge effarouchée de Patrick Thil en attestent. Du coup il parle de chasse aux sorcières. Certes. Mais pour éviter à d'autres d'avoir à les chasser, peut-être eût-il fallu commencer par ne pas trop systématiquement les collectionner sur la liste de Jean-Marie Rausch, véritable concentré de pouvoirs organisationnels, armoire aux trophées municipaux. Ce qui aurait épargné de mettre certaines personnes dans des situations scabreuses en cas d'échec. Une hypothèse qu'on ne peut quand même pas écarter totalement lors d'un vote démocratique et qui prouve que, même en matière culturelle et plus précisément de littérature, rien n'est jamais écrit.
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...
Marguerite Puhl-Demange, présidente du RL et passionnée d'édition m'en reparlera quelques temps après. Puis à nouveau à partir de 1986, quand elle cherchera un nom pour la fête du livre qu'elle voulait créer à Metz en s'appuyant sur les journées du Livre déjà existantes et réussies au centre culturel de Queuleu. En s'inspirant de ce qui venait de se créer à Saint-Etienne, en bénéficiant de l'engagement financier de la ville et de la Caisse d'Epargne. Et c'est ainsi que le grand chapiteau blanc, semblable à un livre ouvert qu'on aurait retourné, s'est implanté un jour de 1988 place d'Armes pour l'Eté du livre. Michel Hocquard, l'un des animateurs de Queuleu avec René Terré et Denise Staquet, en sera le premier président. Chantal de la Touanne lui succèdera en 1996… Elle incarnera et portera pleinement la manifestation après le décès de Marguerite Puhl Demange...et jusqu'à la semaine dernière.
Le chapiteau, qui entre-temps avait quitté la place d'Armes pour les ombrages de l'Esplanade puis pour les parterres devant le palais de Justice, s'apprête cette année à contribuer à la renaissance espérée de la place Saint-Louis après sa piétonnisation expresse. Pour autant ce n'est pas précisément ce changement de latitude messine qui explique le départ soudain de la présidente, deux mois et demie avant la manifestation. Ce seraient, a déclaré l'intéressée, des perspectives de passage à un statut salarié envisagé par l'équipe municipale précédente et que l'actuelle ne semblerait pas forcément décidée à mettre en œuvre. Une réticence par rapport à une modification et une pérennisation de fonction que la présence de Chantal de la Touanne sur la liste de Jean-Marie Rausch expliquerait sans doute aussi. Mais là, il n'aurait surtout pas fallu le dire. On touche au tabou et les cris de vierge effarouchée de Patrick Thil en attestent. Du coup il parle de chasse aux sorcières. Certes. Mais pour éviter à d'autres d'avoir à les chasser, peut-être eût-il fallu commencer par ne pas trop systématiquement les collectionner sur la liste de Jean-Marie Rausch, véritable concentré de pouvoirs organisationnels, armoire aux trophées municipaux. Ce qui aurait épargné de mettre certaines personnes dans des situations scabreuses en cas d'échec. Une hypothèse qu'on ne peut quand même pas écarter totalement lors d'un vote démocratique et qui prouve que, même en matière culturelle et plus précisément de littérature, rien n'est jamais écrit.
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