Ancrer la marque dans le haut de gamme

Le constructeur automobile français Citroën a présenté sa nouvelle berline C5. Une fois de plus pour les constructeurs français c'est la question majeure de l'ancrage des marques dans le haut de gamme européen qui est en jeu.  

La sortie de la nouvelle C5, qui sera commercialisée au printemps prochain en Europe en versions berline et break, s'inscrit dans "l'accélération" et le "développement" de la marque, a souligné le directeur général de Citroën Gilles Michel.

La C5 version II, qui était présentée au Parc des expositions du Bourget, "ouvre une nouvelle page de l'histoire de Citroën", a résumé le patron de Citroën, en mettant l'accent sur "l'ambition d'innover" de la marque aux chevrons.

A Rennes et en Chine
M. Michel a affiché un objectif de vente "ambitieux" de 150.000 exemplaires en année pleine, soit un peu plus que la meilleure année de la C5 actuelle, lancée en 2001, mais dans un marché qui a baissé. Citroën mise sur la France et l'Allemagne, mais aussi le Royaume-Uni, l'Italie et l'Europe du Nord, a-t-il expliqué.
La voiture sera toujours construite à Rennes. Mais le groupe PSA Peugeot Citroën a aussi "décidé de produire la nouvelle C5 en Chine" ultérieurement, dans sa nouvelle usine de Wuhan actuellement en construction, a annoncé Gilles Michel. Ces véhicules seront destinés au marché local, a-t-on précisé chez PSA.
La Chine est l'un des marchés émergents, avec le Mercosur et l'Europe de l'Est, sur lesquels le groupe compte pour sa croissance.
Le marché européen des berlines et breaks du segment supérieur représente 2 millions d'unités, et à un million pour l'Asie. Mais depuis la fin des années 1990, le segment des berlines familiales du haut de la gamme en Europe est "progressivement attaqué par la concurrence des monospaces et des SUV" (tout-terrains de loisirs) et a baissé de 20%, a expliqué Vincent Besson, directeur produits et marchés.

"L'écroulement des berlines traditionnelles", selon son expression, a poussé Citroën a jouer sur "un parti pris de style et de dynamisme".La nouvelle C5 doit permettre "une reconquête de parts de marché" autour d'un "double objectif : fidéliser les clients actuels et aller vers la clientèle des flottes et voitures de fonction", a-t-il expliqué.
Le marché des entreprises représente en moyenne 60% des ventes des berlines supérieures en Europe, et l'objectif est de situer la C5 à ce niveau.
Mais Citroën, qui veut en même temps conserver sa clientèle particulière, proposera la nouvelle C5 avec le choix entre deux types de suspension, métallique ou hydraulique, qui plaît davantage aux acheteurs traditionnels.
La C5 version II va cependant arriver sur un marché fortement concurrentiel en Europe, avec des rivales comme la Volkswagen Passat, la Ford Mondeo, l'Audi A4 ou la Renault Laguna III et bien sûr la 407.

La voiture, qui adopte la silhouette tricorps avec un coffre, est plus longue de 4 cm que la précédente version, à 4,78 m. Elle sera proposée en sept motorisations (trois essence et quatre diesel).