travail frontalier

dimanche 4 mai 2008 08:30 par JPJ    

hauts et débats !.

Comment surmonter un obstacle ? D'abord en le connaissant mieux ! Et en ce sens la réunion du comité consultatif citoyen de Lorraine consacrée au travail frontalier a parfaitement atteint ses objectifs. Jeudi soir dernier les participants ont eu droit à la fois à l'exposé des problématiques, des expériences vécues et à un document riche en informations recensant des cas pratiques rencontrés.

Un exercice intéressant même si dans ce domaine comme dans d'autres la panacée n'existe pas. Certains en sont sortis convaincus que pour la Lorraine le travail frontalier reste un verre à moitié vide. Pour d'autres, il est au moins à moitié plein ! Un peu comme l'hémicycle du conseil régional, moyennement garni pour ce de  premier comité consultatif citoyen de Lorraine. Il y  avait Sarko à la télé. Et puis, le jeudi après 20 h 00, ça sent déjà le week-end pour certains.

en Belgique, on flingue...
Toujours est-il que les exposés des différents intervenants comme les questions de la salle valaient largement le déplacement. Marqués dans un cas comme dans l'autre du sceau de la vie vécue. Parmi les interventions des syndicalistes ou responsables de structures des différents pays, on retiendra celle de ce responsable sarrois du DGB qui a comparé la migration des frontaliers à «  10 000 équipes de foot qui se rendraient chaque jour à Luxembourg. On a exigé la mobilité de la part de travailleurs mais les lois ne se sont pas adaptées. Nous syndicalistes, essayons d'atténuer les effets les plus injustes mais nous ne faisons pas la loi. Une forme d'harmonisation est vitale ». « On est en train de flinguer les frontaliers en Belgique » dira un des intervenants depuis la salle. « Ce pays fait la chasse fiscale aux frontaliers. Et d'une façon plus générale on a la sentiment que les acquis sociaux sont balayés par des décisions de justice ou des jurisprudences fondées sur le dogme de la liberté économique ».  

Quelques situations difficiles à vivre aussi comme celle de cet ouvrier de Carling qui, après 6 années de travail aux Houillères, 24 années dans le régime général et une quinzaine d'années en Allemagne se trouve pénalisé en France par le calcul d'une moyenne des 25 meilleures années ne prenant par en compte ses années de Houillères. En Allemagne par un âge de la retraite sans cesse reculé. « A l'arrivée j'aurai travaillé 51 ans pour pas grand chose ! »

la bible des frontaliers
Messages plus positif aussi comme celui de Chritian Eckert, député-maire de Trieux : «  les choses avancent, même sur le plan législatif et sur celui de la protection des frontaliers. Ce type de travail porte en lui un certain nombre de contraintes mais il est aussi, collectivement, une opportunité. Sans que je partage un certain nombre de valeurs morales incarnées par le Luxembourg, force est de reconnaître qu'il n'est pas inintéressant d'être à côté d'un pays présentant une telle croissance. C'est l'honnêteté de l'admettre ».

Honnêteté, ou du moins clarté : c'est aussi le sentiment que traduit le document spécialement réalisé par le centre de ressources et de documentation des Eures transfrontaliers de Lorraine et l'interRégionale syndicale des Trois frontières. Des types de transport, à la fiscalité en passant par la santé au travail, les retraites et les mandats politiques il fait de façon très pédagogique le point. Une bible truffée d'exemples qui a été remise à l'ensemble des participants. (Eures.europa.eu)