les nouvelles transparences.

Le tout premier coup de crayon de Shigeru Ban pour le centre Pompidou Metz se caractérisait par la transparence.

Impression de transparence de la toiture notamment qui laissait apparaître la fameuse structure inspirée par le chapeau chinois. Et puis, au fil des années, le débat sur la nature des matériaux, les difficultés de mise en œuvre, avaient un peu estompé ce sentiment. On avait l’impression d’avoir un bâtiment plus gris qu’au départ. Aujourd’hui on reparle à nouveau de Pompidou en matière de transparence...

Pas pour les matériaux mais pour la situation et les chiffres. Un retard constaté de 7 mois dans la construction. Des prix qu’on essaye de ne pas laisser déraper. Une activité que l’on voudrait imaginer ouverte à tous, inventée par tous. Là aussi c’est du sentiment et de la perception que cela relève. C’est dans la manière de présenter les choses, de façon plus modeste et moins péremptoire que ne le faisait Jean-Marie Rausch que réside l’essentiel de la nuance.

Une impression générale : Pompidou va plutôt bien en ce début 2008 ... après une année 2007 pleine de doutes : chantier au ralenti, recrutement d’une deuxième équipe technique de maîtrise d‘oeuvre, problèmes d’assurances,  apparition de divergences sur les méthodes entre les plus hauts responsables municipaux de l’époque. Aujourd’hui l’unanimité se fait pour sa réalisation, à quelques très rares exceptions près. Ce dont se réjouissait Patrick Thil il y a quelques jours, dénonçant le « mensonge politique » qui avait eu lien pendant la campagne à propos de Pompidou.

phare d’Alexandrie
Dominique Gros en avait parlé jeudi dernier devant son conseil municipal mais c’est avant tout devant les élus de la  CA2M,que les précisions ont été apportées. En ouverture de l’exposé Jean-Luc Bohl a rappelé  à quel point il était personnellement attaché à ce dossier  qu’il compare pour l’agglomération messine à l’équivalent du phare d’Alexandrie. Une réalisation qui  est considérée comme l’une des sept merveilles du monde et a guidé pendant 17 siècles les marins de la méditerranée avant de s’effondrer lors d‘un tremblement de terre. A  cette échelle de temps là, le débat sur la garantie décennale ne devrait plus être qu’un lointain souvenir....

Le président de la CA2M, tout de suite après, a embrayé sur la nécessité de transparence technique, financière et culturelle. Avouant avoir pensé un moment qu’il aurait pu être plus simple que la CA2M assume directement ce projet il a confirmé sa volonté de voir la ville le mener à bien en tant que délégataire.

Dominique Gros fera un premier point immédiatement dans la foulée et annoncera pour dans deux mois  une remise à plat complète des éléments de ce projet. « Nous allons le faire pour le continuer mais aussi pour repartir sur des bases claires. Au projet d’audit, « traumatisant et coûteux » a succédé l’hypothèse d’une contrôle à fond effectué sur place. Ce sera le point zéro de notre législature ». Il insistera également sur l’urgente nécessité de visites sur le chantier pour se familiariser physiquement avec ce qui n’est plus seulement une idée. « C’est autour de ce centre que nous devons établir de nouvelle attitudes et habitudes culturelles. »

calendrier ?
Le bâtiment  du centre Pompidou Metz devrait être livré pour juillet 2009. Soit sept mois supplémentaires de retard. En partie pour raison d’intempéries. En bonne partie pour difficultés techniques lors de la phase de passage aux plans techniques et des études. Les premières hypothèses envisageaient 2007. Le pari d’une ouverture fin 2009 n’est pas encore totalement impossible même s’il semble compromis. Pour « garder la pression on restera quand même sur 2009 ».

coût ?
Le marché pour le bâtiment à lui seul est aujourd’hui à 45 060 000 euros. C’est un marché provisoire qui ne tient pas compte à priori des hausses des coûts de la construction à intervenir. Il ne tient pas compte non plus de l’incidence de la garantie décennale du bâtiment obligatoire en France même pour les «  moutons à cinq pattes » comme le centre Pompidou. Il faudra boucler ce point avant sa mise en exploitation. Une procédure assez longue et difficile et qui a un coût. Dans les bons dossiers on est autour de 3 %. Cette assurance sera à la charge de la CA2M.

Les autres coûts pour les alentours et les équipements étaient depuis quelques temps estimés par JM Rausch entre 13 et 15 millions d’euros. Comme nous le laissions supposer la barre des 60 millions sera franchie mais c’est le cap de la toiture qui constitue la dernière grande inconnue. Ce sera pour l’automne.

ce qui change ?
En dehors des modifications initiales sur la surface et certains choix de charpente de petits ajustements ont été entérinés par le conseil lundi soir. Au total un surcoût de 150 000 euros avec des points en plus et d’autres en moins. Au rayon économies : un monte charge moins rapide. Au rayon des coûts en plus, l’assemblage par soudure et non par brides de la tour métallique centrale qui culminera à 77 mètres.

ce qui va y vivre ?
On n’a pas parlé du tout de la médiathèque cette fois ! Elle reste à construire juste à côté. Par contre la nécessité de créer, entre les grands accrochages de Pompidou, tous les 18 mois environ,  des événements. C’est à la réflexion sur  cette animation que Dominique Gros s’était engagé à faire participer tous les habitants de Metz. Une démarche qui devrait avoir aussi un caractère d’agglomération.
Question de réflexes à prendre.