des flammes et des hommes

jeudi 1er mars 2007

Samedi midi : derrière les barricades, la fête continue. Il règne au Bar des Trappistes, sur la place de Chambre à Metz, l'atmosphère des cafés de village ou de petits bourgs un jour de marché. C'est plein, comme souvent. Et surtout ça tourne formidablement bien. Une équipe de virtuoses dans laquelle le patron, ses deux complices en salle, les deux cuisinières dans un labo grand comme un  mouchoir de poche, jouent une partition où personne n'a envie d'être soliste. Les plats et les cafés passent de main en main, on se faufile et on se parle, le petit blanc rosit de plaisir, la chantilly se love sur les irish coffees et atterrit sur les tables. Le bar des trapézistes ? Anne, les coudes sur le comptoir, souffle un instant, reprend ses esprits puis reprend son envol. Le patron est un ancien hockeyeur. Là c'est un pack de rugby qu'il a construit. Et il avance, impressionnant. Même les travaux qui neutralisent actuellement toute la place n'y ont rien fait… L'espace a beau n'être pour l'instant qu'un vaste chantier, les accès au bar relevent du slalom entre les barrières. Ca tourne et ça promet pour la suite…

Belles promesses encore que celles des derniers jours de l'exposition sur les Huguenots. Philippe Hoch, juste avant deux heures, descend la rue du Palais à grandes enjambées. Il est pressé de rejoindre le temple et l' œuvre à laquelle il a contribué. Prêt à l'expliquer et à la commenter toujours et encore. A y découvrir les parcelles qui ne se livreront peut être que le dernier jour, avant que les lumières s'éteignent. La fréquentation est bonne… La confiance dans la capacité du public à s'intéresser à autre chose que le tout-venant était bien placée, mais il ne reste déjà plus guère de temps.  Bliesbrück se prépare à accueillir Pompeï ce printemps.

En rentrant chez moi, sur l'écran de mon ordinateur, un message de Pascal Di Noia. L'ami américain, le petit gars de Roncourt devenu business man à New York. Il est pour le moins dubitatif devant le spectacle de notre campagne pour la présidentielle et l'exprime avec fougue. " Le défi du XXIe siècle nous demande de sortir d'une léthargie sociale chronique et de nous mobiliser en considérant l'impact universel de chacune de nos actions tant sur notre bien-être que sur celui des autres. Notre devoir est de responsabiliser chaque individu et plus particulièrement ceux qui nous demandent à tout prix leur intronisation dans un pouvoir pour régner et non gouverner ".  " Le futur de l'humanité se crée dans le présent conclut-il un peu plus loin. C'est un cadeau du temps que l'on appelle très justement le Présent ". Et il me rappelle la " lettre ouverte aux Français lucides " qu'il avait adressée depuis New York à Alain Juppé en 1995. Une lettre qui comprenait des propositions pour l'emploi, pour lutter contre la dégradation de l'être social. Un texte qu'il avait eu l'occasion de remettre en mains propres à Jacques Chirac le 17 septembre 2001 lorsque le président était allé rendre visite aux victimes françaises du 11 septembre. " Notre guérison économique est tributaire de notre prise de conscience universelle et de nos actions en tant que peuple " avait répété Pascal Di Noïa. Réponse polie d'un chef de cabinet et puis plus rien.
A l'heure où l'on parle d'installer une flamme en bronze pour orner le parvis du Centre Pompidou à Metz, j'avoue que cette autre flamme d'enthousiasme et de liberté, venue de New York samedi dernier a de quoi réchauffer aussi.

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