“je ne me laisserai rien imposer !”

samedi 1er décembre 2007

Il est candidat à un deuxième mandat à la tête de la ville de Montigny.
Jean-Luc Bohl  se sent en phase avec sa cité et pense qu’elle l’est avec lui. Il accepte que d’autres aient des ambitions mais veut que soit respectée une forme de loyauté politique. Et pour ce qui est de la future présidence de la CA2M ? «  Il n’y a pas de doctrine préétablie ».

Si Raymond Doerflinger ne l’avait pas “oublié” au dernier moment  pour la composition de sa liste aux municipales de 1995, Jean-Luc Bohl serait peut-être encore “simple” adjoint au maire de Montigny !
La vexation subie à l’époque avait incité la jeune pousse montignienne  à conduire sa propre liste avec quelques anciens solidaires : Lucien Vetsch et Jacques Colson notamment. Ils réaliseront un score honorable mais non suffisant aux municipales. Par contre la victoire sera au rendez-vous pour Jean-Luc Bohl aux cantonales trois ans plus tard. Elle le sera encore aux municipales de 2001 face au dauphin désigné de ce même maire. En six ans l’affaire était donc bouclée… et Jean-Luc Bohl installé à la tête d’une commune pour laquelle il est aux petits soins.

C’est que, malgré son jeune âge politique, il a eu le temps d’apprendre et d’observer. Sa prestance séduit, sa présence sur le terrain est rarement prise en défaut, sa photogénie fait qu’on le remarque dès qu’il figure  sur un cliché.  S’y rajoutent des chantiers emblématiques menés à bien comme celui de la rénovation du château du baron de Courcelles. D’autres aussi dans le domaine technique et social.

Ajoutez-y une place de premier vice-président de la communauté d’agglomération de Metz Métropole créée en 2002 et vous aurez une idée du tableau. Côté ombre, certains se sont longtemps demandés s’il avait vraiment du caractère et cette envie de “tuer” qui caractérise souvent les politiques qui durent.

Apprendre à dire non
Quand on lui demande ce qui a changé chez lui en 6 ans, c'est-à-dire depuis qu’il a été  élu maire de Montigny-lès-Metz, Jean-Luc Bohl répond qu’en plus de son attachement à  la cité et à ses habitants, il s’est découvert une vraie passion pour la gestion de cette ville.  

J’ai conscience, dit-il, de la confiance qui m’est faite et j’ai toujours autant envie de faire des choses. J’ai aussi appris à dire non, à faire les arbitrages et à prendre les décisions. Sans brutalité, après avoir écouté mais avec fermeté. En vertu de quoi , il a bien sûr envie de remettre ça !.
Pour faire quoi ? « Continuer à sortir Montigny de l’attitude frileuse qu’elle a longtemps eue… Je voudrais rompre progressivement avec l’image d’une commune repliée sur elle-même à l’ombre de celle qu’on  avait l’habitude d’appeler sa grande sœur messine. Je pense qu’il faut  bâtir le renouveau de la ville de Montigny sur sa propre substance. Nous avons la chance d’être au cœur d’une agglomération à présent structurée et nous avons de vrais atouts ».

J’ai un positionnement clair
Dans ces conditions la candidature à un deuxième mandat lui semble donc couler de source. Comme lui paraît naturel d’avoir à affronter d’autres listes pour y parvenir. De gauche assurément. De droite pourquoi pas, même s’il estime que « les luttes à droite, entre gaullistes et centristes, ont longtemps marqué de façon plutôt négative l’image de Montigny ».
C’est dans ce contexte  qu’il  a réagi assez fortement la semaine dernière aux bruits d’une liste Richard Colin investie par l’UMP. « Je ne solliciterai moi-même aucune investiture. Ce n’est pas dans l’esprit de ma liste. Si on me la donne, pourquoi pas, mais dans un sens d’ouverture »... « Pour autant, ajoute-t-il, je peux difficilement admettre que l’UMP soit en train de préparer, avec le soutien de François Grosdidier son président départemental et de Denis Jacquat député de la circonscription, quelque chose contre moi à Montigny-lès-Metz.  J’ai un positionnement très clair dans la majorité présidentielle et dans celle du département de la Moselle.  Je côtoie régulièrement François Grosdidier, maire de Woippy mon collègue vice-président au sein de la CA2M. Je ne me suis pas présenté contre Denis Jacquat aux dernières législatives alors que bien des gens m’y incitaient. Enfin j’ai  de nombreux sympathisants UMP dans mon équipe actuelle dont trois adjoints au maire adhérents à ce parti ». « Je saurai éventuellement en tirer les leçons» concluait Jean-Luc Bohl. Le surlendemain, le comité de l’UMP invitait Richard Colin à être l’interlocuteur du maire sortant en vue de la constitution d’une liste d’union et d’ouverture. Ce à quoi le maire de Montigny a répondu qu’il « était prêt à la discussion mais qu’on ne lui imposerait rien.»

L’agglo : une chance pour les communes
Une escarmouche qui, au-delà de sa dimension spécifiquement locale, a aussi une résonance au niveau de l’agglomération. Dans la Communauté d’Agglomération de Metz Métropole (CA2M), créée au lendemain des dernières municipales, Jean-Marie Rausch s’était presque naturellement retrouvé président. Jean-Luc Bohl premier vice-président et François Grosdidier maire de Woippy  juste derrière. Une hiérarchie conforme à l’importance démographique des communes. Un trio qui avait comme caractéristique de rassembler deux jeunes loups fraîchement élus et un vieux guerrier pas décidé à passer la main. Surfant sur le domaine de l’action économique qu’il avait repris après le départ de Nathalie Griesbeck, s’appuyant sur sa qualité de député, se rapprochant ostensiblement de Jean- Marie Rausch, François Grosdidier s’est construit une image de présidentiable CA2M plus remuante que celle de Jean Luc Bohl. De plus, celui-ci a dû gérer le domaine des transports dans lequel les choses n’avancent pas toujours aussi vite qu’il le souhaiterait, notamment du fait des difficultés messines à se déterminer sur certains points. Un Bohl moins en vue certes, mais qui a aussi moins d’ennemis que François Grosdidier. Et dans une élection potentielle, cela compte.

L’après Rausch ?
Alors que pourrait-il en être demain si Jean-Marie Rausch ne se présentait pas à Metz ou laissait la place. «  Il n’y a pas de doctrine pré-établie pour ce qui est de la présidence. Doit-elle revenir à la ville centre ou à une autre commune, on le verra » répond Jean-Luc Bohl. « Mais là n’est pas l’essentiel pour le moment. Cette agglomération est toute nouvelle et nous devons expliquer à nos électeurs qu’elle représente une valeur ajoutée pour nos communes. Nous devons être solidaires de ce qui a été fait. La loi nous obligeait à nous regrouper et je pense que le choix qui a été fait comme les attitudes tout au long de ce premier mandat vont dans le bon sens. Nous avons  préservé nos compétences tout en jouant des cartes essentielles dans le domaine culturel par exemple ».

Urbi et orbi
Sur les questions concernant les grands projets spécifiques de sa ville, Jean-Luc Bohl esquisse un tableau dans lequel « la rénovation du centre nautique, la salle Europa, l’urbanisme grâce à la requalification très soignée  sur le plan de l’énergie de certains anciens quartiers militaires, la création d’une maison de la solidarité et un traitement d’ensemble de la rue de Pont-à-Mousson », prennent  une belle place.
Pour ce qui est des débats à dimension nationale ou européenne le maire de Montigny-lès-Metz prône le réalisme.  « Pour le cumul des mandats, je pense que la limite actuelle à deux est raisonnable. Au-delà ce n’est ni supportable ni souhaitable »....

Pour la simplification des niveaux administratifs, « il faudra bien trouver une façon de rendre plus cohérente et lisibles les responsabilités. Peut-être en fusionnant deux niveaux… mais pas celui de la commune dont la pertinence me paraît essentielle ». Quant, à l’Europe, « oui naturellement ! ». Culturellement pourrait-on ajouter dans son cas. Encore une tradition montignienne.

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