terrains militaires

samedi 2 août 2008 08:10 par Gilbert Mayer    Metz

Près de 500 hectares à valoriser.

La garnison de Metz a abrité de très nombreux régiments. Au fil des réorganisations, les unités ont été dissoutes ou transférées, parfois remplacées. Mais le plus souvent, les casernes ou emprises sont demeurées silencieuses. Les collectivités ont donc appris à racheter ces propriétés à la Défense afin de leur donner une autre vocation. Sans destination elles risquaient d'être des dents creuses dans le tissu urbain, toujours en recherche de foncier.

Ce qui se produit aujourd'hui au détriment de la BA 128 et de deux régiments de la place, va poser la délicate question de devoir trouver une nouvelle destination au profit de ces fonciers et bâtiments aliénés. Prenons le cas de la base de Frescaty. Implantée au milieu des communes du sud messin, mais à 75 % sur le ban d'Augny, elle représente 385 ha. Un fabuleux potentiel propre à faire rêver les opérateurs, les investisseurs et les communes. Enfin, pas forcément tout le monde. Car pour certains, cette base quasi privée d'avions est aussi une réserve naturelle qui préserve les populations du secteur d'une urbanisation forcenée. Il n'en demeure pas moins que placée comme elle est, elle ne peut que susciter l'ambition de tous ceux qui songent au développement urbain. Pour ces acteurs-là, résolus à pallier le désengagement militaire, par une redynamisation du secteur messin, la question est entre les mains de la CA2M et de tous ses partenaires.

Que ce soit avec la réhabilitation de la caserne Grandmaison pour en faire du logement social et un peu plus tard, avec le quartier Bridoux, promu au rang de campus universitaire, voire encore avec l'Arsenal devenu le complexe culturel que nous connaissons, Metz a su, au fil du temps, offrir des réponses adaptées. Aujourd'hui encore avec le concours de professionnels de l'immobilier, elle s'est attaquée au boulevard de Trèves avec pour projet d'y installer du commerce, des bureaux et des logements.

Les 70 ha du 2e régiment de Génie à Chambière, constituent une chance et un casse-tête. D'abord parce qu'une bonne partie des terrains situés de l'autre côté de la rue du Fort Gambetta sont exposés aux risques de crues. Ensuite car il faudra dépolluer les sols, qui ont connu toutes sortes d'usages. A commencer par la présence massive de véhicules. En rehaussant le niveau du sol côté Chambière, la zone pourrait prétendre à devenir la plate-forme multimodale en liaison avec la Moselle, que les décideurs régionaux souhaitent. Le bâti devra être repensé de l'intérieur si l'on veut lui conférer une destination civile, tandis que certains édifices comme la salle des sports avec sa charpente à l'allure d'une nef renversée ou le bâtiment témoin évité par le boulevard du Pontiffroy risquent de devoir être préservés.

Au quartier de Châtel-Saint-Germain, autrefois fief du "beau quinze-un" camions et blindés ont été abrités et il ne faut pas douter que son aire aura besoin d'un traitement de dépollution. Là encore plusieurs communes sont concernées, même si, cette fois l'espace, est moins important et s'il faudra plus compter avec l'existant en raison de l'implantation des différentes compagnies et locaux de services.