agglo messine

vendredi 1er août 2008 17:45 par JD    Metz

mobilisation après le choc ?

Les restructurations militaires vont coûter cher à l'agglomération messine : 5 570 militaires soit 68 % des pertes de la Lorraine et 10% du total national. Avec les familles, cela  représente une baisse de la population de 14 000 personnes et un manque à gagner pour l'économie locale de 167 millions !

Réunion de crise à la mairie de Metz. Dominique Gros, le premier magistrat a interrompu ses vacances en Haute-Savoie pour convoquer, en 48 heures, des maires de la CA2M, mais aussi des acteurs socio-économiques, des représentants consulaires, syndicaux. Bref, rassembler les troupes sous une même bannière, celle d'un Comité stratégique de revitalisation et de développement de la métropole de Metz. Loin des différences politiques, ce comité a rappelé les conséquences des restructurations : 5 570 militaires en moins, soit 14 000 personnes avec leurs familles.

En corollaire 167 millions d'euros de manque à gagner. Mais aussi un impact sur l'emploi avec un coefficient de 1 à 3 emplois induits pour un emploi direct. Les communes vont perdre de la taxe d'habitation. Ainsi  1 071 foyers militaires disparaissant en 2010 vont entraîner 535 500 euros de perte et les 4 499 autres partant en 2011 créant une perte de 2 249 500 euros. Concernant les ressources versées par l'Etat, cela représente  sur deux ans 2,3 millions d'euros pour Metz et la CA2M. Cela risque de faire mal au portefeuille des 230 000 habitants de l'agglomération !

Le comité veut obtenir d'autres compensations immédiates comme l'implantation à Metz d'un des régiments français stationnés en Allemagne, mais aussi des délocalisations administratives (au moins 1 000 emplois sur les 5 000  fonctionnaires promis par Nicolas Sarkozy) ainsi qu'un rééquilibrage des financements apportés par le Conseil général et la Région en faveur de l'agglomération messine.

Ce comité veut agir de manière collective et veiller à ce que la ville de Metz et la CA2M bénéficient pleinement des mesures de redynamisation des territoires. Selon les élus, la solution passe par l'économique.  Aussi le comité demande que l'implantation d'activités soit favorisée : par l'utilisation du foncier militaire rendu disponible, par l'accélération des projets Technopole II et Amphithéâtre, la création d'une zone franche sur Metz, le financement de l'Institut Supérieur Européen de l'Entreprise et de ses Techniques (Iseetech).  Les grands projets d'infrastructure  doivent avancer : un grand port à containers au nord de Metz, le TGV Nord-Sud, les transports fluviaux et routiers.  La solution peut aussi passer par une économie du tourisme en optimisant l'attractivité du Centre Pompidou, en obtenant le classement par l'Unesco du Quartier impérial, en créant un pôle touristique autour du plan d'eau...

Dominique Gros a écrit au Président de la République en précisant : « Trop c'est trop, après l'écartement du dossier lorrain dans l'opération "Plan Campus", la fermeture de l'usine de tabacs de Metz, la fermeture de l'usine de Gandrange, trop de blessures pour une région qui a tant souffert, un trop lourd tribut pour une ville qui a toujours été au service de la France, en étant, après Paris, la plus grosse garnison du pays. »